08/01/2011
La saison des papillotes
Noël, c’est la saison des papillotes, friandise originaire de Lyon – merci Wikipédia.
J’aime bien les papillotes, surtout pour les messages qui emballent le chocolat – chocolat, hélas, le plus souvent de très médiocre qualité, quand les confiseurs ne le remplacent pas par un morceau de pâte de trop sec.
« Appuyez-vous sur les principes, ils finiront bien par céder », dixit Oscar Wilde – ce que me confirme Les citations.net, tandis que Jean-Louis Servan-Schreiber dans Psychologies, l’attribue à … Talleyrand ; mais comme il est le seul, je fais plus confiance à ma papillote !
J’aime bien cette citation, parce qu’elle est iconoclaste : que de crimes stupides n’a-t-on pas commis au nom de ses principes, ou des grands principes !
La citation de Wilde s’apprécie aisément hors de tout contexte : elle appelle même à créer / rechercher des contextes pertinents.
La RATP, s’est exercée sur son fleuron de la ligne 14, au jeu des papillotes : non, elle n’a pas poussé la largesse jusqu’à offrir des friandises ; elle s’est contentée d’en décorer les stations de citations.
« J’ai réinventé le passé pour voir la beauté de l’avenir » – Louis Aragon, dans Le Fou d'Elsa : là aussi, on peut s’inventer des contextes … mais alors, la citation devient polymorphe et peut revêtir bien des significations, contrairement à celle de Wilde qui, elle, s’autocontextualise, si je peux me permettre le néologisme.
On peut par exemple, évoquer Staline et sa réécriture systématique du passé – parfois très récent, d’ailleurs – pour le rendre plus conforme au sens de l’histoire – enfin, à son sens de l’histoire – et aux lendemains qui chantent, après la dictature du prolétariat ! D’ailleurs Aragon était bien communiste … et l’est resté bien après la mort du petit père des peuples.
Juste pour dire que lorsque l’on écrit des mots sur les murs – ou dans des papillotes, d’ailleurs – on devrait se méfier de leur privation de contexte !
Puisque je suis dans le métro, je me suis très récemment demandé à quoi servait les contrôleurs qui voyagent en meute dans les rames, quand ils ne planquent plus derrière les piliers à Chatelet – et là, ils ont un sens inouï des fraudeurs à contrôler : jamais plus de 30 ans, pas trop « de type caucasien », etc. Ils ont un sens inné du suspect idéal !
RER A, Chatelet : monte dans le wagon une des mendiantes endémiques de la ligne, avec son habituel bébé dans les bras.
RER A, Gare de Lyon : elle descend et montent dans le wagon un dizaine de contrôleurs, qui blaguent entre eux sans trop se soucier des voyageurs contrôlés.
RER A, Nation : exit les contrôleurs, remplacés par une autre forme tout aussi endémique de mendicité sur la ligne, ceux qui déposent des petits papiers expliquant qu’ils sont sans travail mais avec deux enfants (jamais moins, jamais plus) : leur QG est sur le quai du RER A, à Nation, dans le sens Paris Banlieue, il y a là le « chef » de service qui distribue les papiers colorés.
RER A, Vincennes : les contrôleurs, dans le wagon d’à côté, contemplent un gars qui fume tranquillement sur le quai, le train s’arrête, la portière s’ouvre, ils se font face, à un mètre l’un de l’autre ; un signal sonne, les portières se referment … chacun repart de son côté – enfin, le fumeur reste tranquillement sur son quai.
Et soudain, j’ai compris : les contrôleurs ne sont pas là pour gêner la mendicité organisée en bandes (et surtout pas traquer les chefs de bandes, qui rackettent plus pauvres qu’eux), ni pour corriger les incivilités dénoncées à grands renforts d’affiches – et surtout pas pour traquer les délinquants, s’il y en avait encore dans le métro !
Non, ils sont juste là pour mettre un peu d’animation quand il n’y a plus de mendiants, voleurs à la tire, voire simplement grossiers personnages pour distraire les passagers.
Un peu comme les clowns qui viennent distraire amuser les enfants malades dans les hôpitaux : pourquoi ne pas ajouter à leur triste uniforme un petit nez rouge ?
17:25 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
01/01/2011
Meilleurs vœux
A l’occasion de la Nouvelle Année, quelques images pour s’évader loin des frimas Parisiens, avec quelques images de Corée et du Maroc.
De Séoul, tout d’abord, où ces personnages de dessin animé monte la garde devant le Cartoon Museum, à l’entrée du Namsan Park, lieu des ballades dominicales des couples coréens.
Une autre rencontre avec des personnages plus inquiétants, mais que j’aime bien, les Dieux Infernaux qui nous accueillent à la porte des principaux temples, comme ici sur le Mont Seorak.
Après le Nord et l’Est, cap au Sud, et visite du Seonggwangsa près de Suncheon, considéré comme un des trois joyaux bouddhistes du pays, avec Tongdosa and Haeinsa.
Un petit tour ensuite du côté de la Kasbah des Oudaias à Rabat, pour nous abriter du soleil au cœur de ses rues tortueuses.
Et pour finir les coulisses des Naufragés du Fol Espoir, le dernier spectacle du Théâtre du Soleil, pour nous emmener jusqu’au … Cap Horn !
Là-bas aussi, il neige … et encore plus qu’ici.
Tous mes vœux de santé et de bonheur pour 2011.
15:06 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
15/12/2010
Vous n’aimez pas mon livre : offrez-le !
J’ai récemment ironisé ici sur l’envoi par la Maaf d’une offre spéciale rentrée scolaire … à jeune un prêtre ! Mais bon, les envois en très grand nombre …
Plus ridicule ? On peut toujours faire mieux …
Le preuve.
Au printemps, je reçois un bouquin plutôt ennuyeux, vague compilation de notes de réunions glanées chez Carrefour il y a déjà bien longtemps – bref je m’empresse de l’oublier, et d’oublier d’en parler, sinon au détour d’un papier sur … Carrefour, tout justement – ici.
Comme l’auteur n’arrête pas de me relancer, je l’envoie gentiment bouler en lui expliquant que son livre me paraît « aussi intéressant que les discours d’ancien combattant de mon grand père sur la guerre de 14 quand j’étais enfant : juste bons à refaire sans cesse les mêmes erreurs » ; et je pense sincèrement que les hypermarchés doivent aujourd’hui faire face à des enjeux suffisamment compliqués sans qu’on leur conseille de ne naviguer que le regard vissé sur le rétroviseur.
D’ailleurs si Marcel Fournier avait agi ainsi, Carrefour n’aurait jamais vu le jour.
Et notre brillant auteur de me coller un commentaire rageur sur mon blog – que je laisse bien évidemment en me disant : « Ouf, j’en ai fini avec lui … ».
Et bien non : lundi je reçois un mail me conseillant : « Si vous cherchez une idée cadeau qui dure toute l'année, Le Loup Hurlant Éditions vous recommande le livre : Carrefour, un combat pour la liberté ».
Vous n’aimez pas mon livre : offrez-le !
Précisons-le tout de suite, Le Loup Hurlant Éditions n’a jamais publié qu’un livre ; cette jeune et prometteuse maison d’édition est aujourd’hui dirigée par … l’auteur d’un livre sur une grande marque d’hypermarché. Enfin une compilation de notes qui ne nous apprend pas vraiment grand-chose … le Wikileaks du pauvre.
Et quand je lui réponds qu’à mon avis, son fichier n’est pas vraiment à jour, il m’appelle dès 8 heures du matin pour me poser la question qui tue : « Mais pourquoi vous n’aimez pas mon livre ? ».
Simplement parce qu’à l’heure où la société et le marketing évoluent à toute vitesse, les récits de consultants qui ne vivent qu’au passé m’ennuient : voilà, je ne voulais pas publier de critiques sur ce « livre », mais bon, si on insiste !
Et quand on se lance dans le marketing direct à la petite semaine en compilant toutes les adresses qui passent à porter de main, on s’expose à bien des déconvenues si on ne nettoie pas sa base de données de temps à autre.
Se développe aujourd’hui une profession de serial mailers : de ces gens qui polluent nos boites aux lettres, et continuent sans cesse, même quand on a dit plusieurs fois « Stop » !
Des gens qui décrédibilisent notre profession de marketers en faisant passer les pros – les vrais – pour des imbéciles.
Des fossoyeurs du marketing : certes Fournier et Defforey ont créé l’hypermarché en France ; mais notre loup aurait tendance à assassiner le marketing.
Allez, continuez : encore un effort, continuez à vivre au passé et à spammer nos boites au lettres, et marketing will be dead. Soon.
14:12 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
12/12/2010
Zededicace
Partant d’un constat simple : de nombreux lecteurs aimeraient bien posséder un ouvrage dédicacé de leur auteur préféré, mais ne peuvent se rendre aux séances organisées par les grands libraires ; Emmanuel Foa et Stéphane Truphème viennent de lancer zededicace.com, un site qui organise des « séances » de dédicace en ligne.
MarketingIsDead : Vous pourriez nous en dire un peu plus ... Comment vous est venue l’idée ?
Emmanuel et Stéphane : Très simplement. Au printemps dernier, Emmanuel dîne avec un ami écrivain, Joël Cariou, qui se plaint de la difficulté d’organiser des séances de dédicace avec ses lecteurs, et du peu de moyens dont disposent les écrivains pour assurer la promotion de leurs livres.
Emmanuel lui dit alors « Pourquoi ne pas se servir du Net pour organiser tes séances de dédicaces ? ». Le 1er septembre, le site zededicace.com, réalisé par notre agence Internet Kinoa, voyait le jour.
MarketingIsDead : Comment s’organise une séance de dédicace en ligne ?
Emmanuel et Stéphane : Là encore, c’est simple : l’internaute choisit un ouvrage parmi les différents titres disponibles sur Zedédicace et formule son intention de dédicace. A un moment donné, nous clôturons les demandes, et nous commandons les ouvrages qui seront personnellement dédicacés par leurs auteurs avant d’être expédiés aux acheteurs.
Ainsi, Zedédicace répond parfaitement aux demandes de fans qui souhaitent obtenir un ouvrage de leurs auteurs préférés sans avoir à se déplacer. Le principe fonctionne bien également pour faire un cadeau unique et personnalisé.
MarketingIsDead : L’accueil est-il bon ?
Emmanuel et Stéphane : Zedédicace vient de faire l’objet d’un sujet de plus de trois minutes dans l’émission C’est au programme sur France 2 en début de semaine, et présenté mercredi 8 décembre au JT de 13 heures par Elise Lucet. Du côté des auteurs, Jacques Attali, Colombe Schneck, David Abiker, Jean-François Parot, Eliette Abécassis et bien d’autres ont déjà participé à l’aventure.
MarketingIsDead : L’édition s’oriente de plus en plus vers des ouvrages dématérialisés : vous-même, vous êtes fascinés par l’iPad ; des dédicaces d’ouvrages papier, il y a un avenir ?
Emmanuel et Stéphane : Oui, je n’ai aucun doute la dessus :)
Zedédicace est un moyen de soutenir intelligemment les ventes de livres papier, qui ne sont pas appelés à disparaître du jour au lendemain. Mais nous n’allons pas nous arrêter là : notre ambition est d’élargir très rapidement le site Internet à d’autres supports tels que CD, DVD, tee-shirts, tirages photos… que l’on pourra dédicacer aussi.
Nous travaillons également sur un projet de dédicace de livres électroniques.
MarketingIsDead : Vous vous présentez comme des « serial entrepreneurs sur le Net » : ce n’est pas une expression qui fleure bon la Nouvelle Economie, mais un peu old fashion aujourd’hui ?
Emmanuel et Stéphane : Le old fashion peut avoir un petit côté rassurant ! Nous aimons Internet, nous aimons entreprendre ! Nous avons d’ailleurs un autre projet ambitieux pour lequel nous cherchons activement des investisseurs. Il s'agit d'un magazine nouvelle génération lisible sur des tablettes comme l’iPad.
A la façon des labels dans l'industrie musicale ou des start-up qui gravitent autour de Google, nous voulons être le successful poisson-pilote de la presse digitale.
MarketingIsDead : … et si vous souhaitez une dédicace de cet interview, rien de plus facile : vous imprimez la page et rendez-vous le 1 Février à 9 heures à l’Echangeur PME, dans les locaux de la Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes à Paris, Emmanuel et Stéphane participent à la matinée organisée par le Club Marketing 2.0 de l’Adetem : Is « Nouvelle Economie » back ?
11:59 Publié dans Interviews 2.0 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |
04/12/2010
Images de Paris
Quelques images insolites de Paris prises de manière totalement inopinée avec la complicité de mon Android.
Tout d’abord cette camionnette remarquée plusieurs semaines de suite, garée près de la place de la Nation : y vivent quelques ouvriers Ukrainiens qui ont l’air de s’ennuyer ferme le weekend ! Après le plombier Polonais, le maçon (plâtrier, menuisier, etc.) Ukrainien ?
Autre place de Paris, diamétralement opposée, celle de l‘Etoile : là, les jeunes mariés Japonais viennent se photographier sur fond d’Arc de Triomphe par un après-midi humide et tristounet …
Plongée sous terre, station RER de la Gare de Lyon : les flèches indiquent la direction vers la Ligne 1 … mais tous les lecteurs de billets refusent obstinément le passage – en plissant les yeux, vous verrez la croix allumée. En l’espace de quelques minutes, j’ai vue butter pas mal de voyageurs chargés de valise !
22:32 Publié dans Photos inopinées | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |