10/06/2009
Jean-Baptiste Mougel à l'Usine
La quatrième Nuit du Marketing de l'Adetem se déroulera le 2 Juillet aux pieds de la vieille cheminée (classée) des usines Menier, près du Stade de France : un lieu étrange, qui peut surprendre, mais qui tient à la volonté de l'Adetem d'inscrire cette manifestation sous un angle "responsable".
Or l'Usine, ce n'est pas seulement un site congrès ou de séminaires, c'est aussi une entreprise d'insertion, assez unique en France, qui nous a particulièrement séduits.
Rencontre avec Jean-Baptiste Mougel, directeur d'Alternacom.
MarketingIsDead : Jean-Baptiste, tu est directeur d'Alternacom, une agence évènementielle éco-socio responsable, et directeur commercial de l'Usine : peux-tu nous les présenter en quelques mots ? Leurs origines, leurs missions ?
Jean-Baptiste Mougel : Ancienne chocolaterie Menier construite en 1862, puis Pharmacie centrale de France en 1867, l'Usine était, au XIXe siècle, le symbole du dynamisme ouvrier de la Plaine Saint-Denis. Près de 150 ans plus tard, le bâtiment était en état de ruines, et nous avons souhaité lui redonner vie en associant le strass de l'événementiel et l'insertion par l'économique.
Depuis son ouverture en 2001, L'Usine a accueilli plus 1 200 événements de 10 à 1 500 personnes. Des événements liés au sport, bien entendu, grâce à la proximité du Stade de France (village des athlètes de Nike pendant les Championnats d'athlétisme, le Tournoi des VI nations ou la Coupe de France de football), aux plus grandes entreprises du CAC 40 (L'Oréal, France Telecom, EDF, AXA).
L'innovation de ce lieu est d'avoir voulu concilier un projet économique rentable dans une zone géographique dite sinistrée et avec des salariés qualifiés d'inemployables. L'insertion par l'activité économique permet en effet de donner une chance à des jeunes et des moins jeunes en situation d'exclusion, par un emploi et une formation. Un accompagnement est par ailleurs réalisé pour permettre au salarié de trouver un métier "durable" à la sortie de ce contrat de 2ans.
Le positionnement d'activité haut de gamme permet de revaloriser le salarié et de lui donner des débouchés professionnels grâce à une expérience significative. Et, c'est aujourd'hui près de cinquante salariés en insertion qui y travaillent au quotidien, dans des domaines aussi variés que la restauration, la régie ou l'entretien.
Alternacom appartient au même groupe que l'Usine et a une double casquette. La première consiste à commercialiser l'Usine et TE / Traiteur Ethique, la deuxième est son rôle d'agence événementielle.
Notre particularité en tant qu'agence est d'accompagner nos clients pour diminuer l'impact environnemental et apporter une plus value sociale à leurs événements. Concrètement, nous regardons tous les postes d'un événement et nous regardons comment nous pouvons les optimiser : faire appel à des entreprises d'insertion ou des CAT, dématérialiser, faire appel à un traiteur bio-équitable ... L'idée est de faire mieux à budget constant.
MarketingIsDead : Aider les jeunes des quartiers défavorisés à se réinsérer, c'est vraiment bien ... mais pour les entreprises qui viennent sur le site de l'Usine, ce n'est pas courir le risque de prestations, sinon au rabais, du moins approximatives ?
Jean-Baptiste Mougel : Quelle drôle de question. L'Usine est une entreprise, nos clients ne sont pas là pour faire la charité, et notre réussite dépend avant tout de la qualité de nos prestations. Preuve en est, une majorité de nos clients ne connaissent pas nos engagements et viennent uniquement parce que lieu et la qualité du service proposé correspondent à leur cahier des charges.
Avec une progression de notre chiffre d'affaires de plus de 20 % tous les ans, nous prouvons qu'un projet social n'est pas incompatible avec une réussite économique. Regardez Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, il a bien démontré que l'on pouvait créer une banque pour les plus pauvres en Inde, gagner de l'argent, tout en servant le développement de son pays.
A contrario, pourquoi les acteurs de la communication ne devraient-ils pas réfléchir à leur responsabilité sociétale et penser à faire évoluer leurs pratiques ? Qui sait qu'il existe plus de 2000 allocataires du RMI dans ce secteur à Paris ? L'événementiel, symbole de l'éphémère, a-t-il encore du sens dans une logique de développement durable ?
Nous sommes convaincus que les consciences évoluent dans le bon sens. Nous sommes surpris par le nombre croissant de clients qui souhaitent venir à l'Usine pour y associer leurs valeurs. Il faut dire que la crise actuelle nous donne malheureusement un sérieux coup de main. L'heure n'est plus au bling-bling et le positionnement éthique du lieu associé à un excellent rapport qualité/prix, nous permet de gagner des parts de marché alors que nous concurrents sont très sérieusement touchés par la conjoncture économique.
Un dernier préjugé a cependant la vie dure. Certains de nos clients ont "peur" de venir à la Plaine Saint-Denis. C'est d'autant plus étrange que tous sont déjà venus au Stade de France, séparé de l'Usine de moins de ... 100 mètres, et du métro de 400 mètres.
Nous leur proposons donc toute une série de solutions pour faciliter les transports (navettes, voitures hybrides avec chauffeurs, bus), il faut dire aussi que l'Usine a la chance de ne pas avoir de problème de parking et d'être situé à moins de 5 minutes de Porte de la Chapelle.
MarketingIsDead : Au delà de l'Usine et d'Alternacom, quels sont vos grands projets et vos ambitions ?
Jean-Baptiste Mougel : J'ai la chance d'appartenir à un groupe résolument offensif (www.groupe-sos.org). Nos actionnaires associatifs ont décidé de réaffecter 100 % des bénéfices des entreprises existantes au développement de nouvelles entreprises d'insertion. En moins de 10 ans, nous avons créé une dizaine d'entreprises d'insertion dans le domaine de la communication ou du commerce équitable, avec notamment les boutiques Alter Mundi.
Grâce au succès de l'Usine, nous avons notamment lancé il y a quatre ans, Té - Traiteur Ethique, le premier traiteur bio-équitable haut de gamme. Aujourd'hui les projets ne manquent pas. Nous allons notamment ouvrir d'en moins de 2 ans un nouveau lieu dans le Bois de Boulogne. Nous travaillons à l'heure actuelle avec des architectes et de grandes entreprises afin de faire de ce lieu, l'espace événementiel le plus innovant en matière de développement durable.
Au-delà de ces projets, nous souhaitons contribuer à construire une société durable. Nous essayons dans le cadre d'événements que nous organisons pour les professionnels de la communication (www.evenementielavaleurhumaineajoutee.com), de participer à cette évolution. Le message que nous souhaitons faire passer et que le développement durable ne concerne pas uniquement les questions environnementales, mais aussi les questions sociales.
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Web2day
Pour une fois, je m'adresse aux provinciaux ... plus particulièrement aux Nantais, pour leur rappeler que le vendredi 19 juin de 14 à 19 heures, se déroulera le Web2day.
Le Web2day, c’est "l’événement Web du printemps à Nantes".
Le 19 juin donc, à l’Insula Café, il réunira entreprises innovantes, institutionnels, porteurs de projet et investisseurs pour une après-midi autour du développement de l’économie numérique. Au programme des conférences, des tables rondes, des stands, et même des massages, le tout autour d’un échange collectif sur le Web …
A 15 heures, se déroulera une première conférence sur Les enjeux du Web 2.0 dans les entreprises, avec ... François Laurent pour discuter du nouvel usage du Web2.0 dans la communication : à l’ère des blogs et des réseaux sociaux où le consommateur est acteur, le marketing traditionnel a-t-il encore sa place ? Doit-on le repenser ?
Je sais, ils sont inconscients de m'inviter pour parler de ce sujet !
Comment ai-je connu le Web2day? C'est Adrien Poggetti qui me l'a fait connaître.
Adrien Poggetti, c'est Ozibao. Et si vous ne connaissez pas Ozibao, vus n'avez qu'à lire ... MarketingIsDead ici.
Voilà, il ne vous reste plus qu'à vous inscrire ici.
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09/06/2009
Distributeurs, que disent-ils (vos clients) de vous quand ils viennent chez vous ?
C'est le titre de l'étude que j'ai récemment réalisée sur la distribution avec mes amis d'AMI Software, et que nous vous invitons à découvrir en exclusivité lors du petit-déjeuner organisé le 23 juin de 8h30 à 10h00, au Centre de conférences Edouard VII, Salon Londres, 23 Square Edouard VII, 75009 Paris France.
Métro : Opéra, Havre Caumartin, Madeleine.
Depuis quelques années, le secteur de la distribution connaît de forts bouleversements : légaux, avec par exemple l'impact de la loi Chatel sur les "autres avantages financiers", commerciaux avec l'explosion du "Hard Discount", sociétaux avec notamment "la lutte en faveur du pouvoir d'achat" ou le mouvement des alter consommateurs, etc.
Face à ces évolutions, l'étude des sources d'informations du Net peut apporter des informations clés dans la définition de la stratégie des grandes enseignes en ayant une meilleure connaissance de leur environnement et en anticipant les tendances susceptibles d'impacter leur activité que ce soit dans les domaines réglementaire, sociétale, concurrentiel, ou de la communication.
A l'issue de la présentation de l'étude "chez vous, que disent les internautes", vous pourrez débattre avec Gilbert Réveillon, Directeur Prospective Coordination Marketing et Commercial, Lafayette Service, et qui vous parlera un peu du "futur de la distribution".
"Chez vous" c'est "chez Carrefour", "chez "Leclerc", "chez Conformora", "chez Ikea"? Etc.
A découvrir en s'inscrivant rapidement par mail à seminaire@amisw.com.
Détail du programme :
8h20 : Accueil autour d'un café
8h45 : L'apport de l'IE pour la grande distribution - Alain Beauvieux
9h00 : Présentation de l'étude "Distributeurs, que disent-ils (vos clients) de vous quand ils viennent chez vous ?" - François Laurent
9h30 : Nouveaux enjeux pour le secteur - Gilbert Réveillon
9h50 : Discussion avec la salle
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05/06/2009
Libérez-vous le 2 juillet !
La Nuit du Marketing, c'est 2 heures 30 de conférences / débats autour de grandes figures entrepreneuriales, venues partager leur expérience, suivies d'une grande soirée pour rencontrer et échanger avec les acteurs majeurs de la profession.
Un monde responsable
Ce sera cette année, le thème retenu pour la première partie de la soirée.
A l’évidence, c’est bien l’aspiration la plus universelle qui émerge aujourd’hui. Nos entreprises sont amenées à y répondre en dépassant le cadre strict des missions de développement durable.
C’est en effet à toutes les dimensions de la responsabilité des entreprises que nous avons le souci d’aborder, que celles-ci soient sociales, environnementales ou sociétales.
Le marketing est, bien entendu, au cœur de cette exigence et concrétise au quotidien "le contrat" qui lie de manière informelle l’entreprise et ses marchés. Investir ce "contrat de responsabilité", en comprendre son contenu, ses règles tout en prenant bien la mesure des enjeux vitaux qu’il s’agit d’anticiper. Voilà l’ambition de ce débat qui réunira
- Samira Djouadi, Secrétaire Générale de la Fondation TF1,
- Jean-Paul Bailly, Président du Groupe La Poste,
- Pierre Saglio, Président d’ATD Quart-Monde
- Jean-Jacques Blanc, Président de Whirlpool France.
Ces quatre personnalités auront le souci de vous faire partager leurs convictions et leurs expériences autour de la question de "la responsabilité" des entreprises, en ayant la volonté de l’articuler avec les missions du marketing.
Profitez-en pour lire ou relire l'interview de Pierre Saglio ici même.
L'Usine
Cette quatrième Nuit du Marketing ne pouvait que se dérouler dans un lieu en parfaite adéquation avec la thématique : l'Usine, ancien site industriel entièrement reconverti, avec son mobilier et ses décorations tout droit issus du commerce équitable, son traiteur éthique, sa volonté de limiter l'impact carbone (navette hybride, accent sur les transports en commun...), et sa formation de personnes éloignées de l'emploi, etc.
Vite !
L'Adetem prolonge les tarifs Early Bird jusqu'au 8 juin : dépêchez-vous de vous inscrire ici.
17:35 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
01/06/2009
En direct (des blogs) du Japon
L'actualité au Japon doit être en sommeil ... du moins si je me fie au Journal d’un Vagabond, qui publie en date du 14 Avril l'histoire de ces douaniers japonais qui - histoire de s'entrainer, et surtout exercer le flair de leurs chiens renifleurs de drogue - introduisaient du cannabis dans les valises d'innocents voyageurs, jusqu'au jour où ... leurs charmants auxiliaires canins ont perdu la trace de 120 grammes de résine !
Pourquoi dis-je que l'actualité doit être en sommeil au Japon ? Tout simplement parce que cette histoire, je vous l'ai déjà comptée ... il y a tout justeun an, ici même !
Pourtant la crise n'épargne pas le Japon avec un chômage qui atteint désormais les ... 5%, ce qui est dramatique là-bas : "La barre des 5% de demandeurs d'emploi dans la population active a rarement été franchie au Japon et elle symbolise pour beaucoup de Nippons une réelle dégradation du marché du travail, réalité que ne cachent ni les entreprises, ni les autorités".
"Sur les 60 dernières années, le taux de chômage ne s'est jamais établi au-delà de 5,5%, un pic atteint en avril 2003, juste avant que l'économie nippone n'entre dans une nouvelle longue phase d'expansion brutalement interrompue mi-2008 par la crise mondiale", comme nous le rappelle Aujourd'hui le Japon.
Le Japon se désole "que le célèbre théâtre de Kabuki à Ginza, ne fera pas long feu ! En effet, le Kabuki-za est voué à la destruction, pour être remplacé par un théâtre plus moderne, mais toujours destiné aux représentations de Kabuki".
Juste pour vous faire une idée du désastre, imaginez à Paris la destruction de l'Opéra Comique - les deux bâtiments datent de la fin du 19° siècle - pour son remplacement par un "plus moderne" !
"Mais le bâtiment étant sous le giron du privé, l'état n'y peut donc rien", déplore notre blogueur. Pourtant, souvenez-vous du scandale provoqué à l'annonce de la destruction de l'Olympia, reconstruit à l'identique ... et pourtant la salle était bien plus récente !
Et pourtant, les japonais se montrent généralement très attachés à leurs traditions, comme le souligne Doc Tee Boh, qui s'est récemment rendu à "un défilé de mikoshis à Asakusa, un des quartiers les plus traditionnels de Tokyo".
C'est quoi, un "défilé de mikoshis" au Japon ?
"Ce type de festival est organisé par les collectivités religieuses locales dans un grand nombre de villes ou de villages. Il s’agit en fait d’une sorte de parade, ou plutôt de procession religieuse, au cours de laquelle une arche dorée est portée par un groupe de gens à travers les rues", précise Japonophile.
Et qu'on on réalise qu'il "n’y a pas qu’un mais plusieurs mikoshis qui sont portés en même temps dans la même journée, chacun provenant d’un temple différent", on imagine la ferveur japonaise !
Peut-être un moyen de s'évader du quotidien, oublier la crise ?
L'actualité au japon, c'est également la sortie du dernier roman de l'un des plus grands écrivains japonais contemporains, Haruki Murakami, déjà best seller avant même sa sortie en librairie : "Plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires de cette mystérieuse nouvelle oeuvre intitulée "1Q84", qui peut être lu "1984" en japonais, ont déjà été réservés par ses fans, selon l'éditeur et les distributeurs", nous apprend Aujourd'hui le Japon.
Et si c'est pas un évènement en soi, la sortie d'un nouveau livre de Murakami !
La blogueuse et journaliste Karyn Poupée préfère nous parler d'un autre livre - le sien -, sobrement intitulé Les Japonais : "Je suis actuellement en train de le lire, et je le trouve vraiment tres interessant a tous points de vues. Comme dit dans les critiques, il evite vraiment de poser un regard occidental sur une culture qui ne partage pas la même evolution que la nôtre", commente Yann sur son blog.
Tiens, si je lui proposais un petit interview sur ce blog ?
Publié également sur Intelligence Collective.
08:40 Publié dans Culture(s) | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |