29/06/2009
Si vous ne souhaitez pas adhérer à notre programme ...
Afin de bénéficier de "réductions allant jusqu'à -50% sur l'achat de billets de train" comme le vante si bien la SNCF sur son site dédié, un étudiant achète une carte 12-25 de la SNCF : en fait, seules l'intéressent les réductions sur les voyages en train, le reste ... bof !
Mais bon, son programme de fidélité à base de S’Miles, elle y tient, la SNCF ! Et notre étudiant de recevoir illico un magnifique courrier avec la carte de fidélité, tout un catalogue publicitaire ... et un dépliant tristounet et riquiqui intitulé : "Conditions générales du programme de fidélité loisir SNCF".
Jusque là, pas de soucis, tu travail de bon publicitaire, même si la partie contractuelle apparaît un peu bâclée ...
Mais où ça vaut son pesant de choucroute (ou de saucisse, tout autre trivialité de votre choix), c'est la dernière page intitulée : "Refus de participation au programme de fidélité de la SNCF".
Si, si, vous avez bien lu.
Déjà, on peut se poser la question d'un service public qui remplace ses avantages destinés aux populations les plus défavorisées (les jeunes, les seniors, les familles nombreuses) par des systèmes d'offres promotionnelles : comme ça, on se cache derrière le petit doigt du secteur concurrentiel comme si la SNCF devait avoir honte de remplir des missions de service public.
Mais surtout, la Société Nationale ne propose pas aux jeunes de participer à des programmes de fidélité ... elle les y abonne obligatoirement par défaut !
Et admirez l'astuce : si vous n'en voulez pas de leur magnifique programme, vous devez cocher la case : "Non, je ne souhaite pas participer ..."
Généralement, quand je reçois de la publicité et que je ne suis pas intéressé ... poubelle !
Et si poubelle avec la SNCF ... vous êtes enrôlé !
Plus efficace que la Scientologie !
Vous vous demandez pourquoi ce blog s'appelle Marketing is dead ? Peut-être parce que tels agissements creusent tous les jours un peu plus sa tombe ...
07:05 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
23/06/2009
Le développement durable selon Alapage
Récemment, pour me remercier de ma fidélité, Orange m'offrait un bon d'achat de 10 euros à dépenser chez Alapage.
Difficile, à ce prix-là, de trouver quoi que ce soit sur le site de ce Web marchand, surtout quand on n'a pas le droit au rayon librairie. Et bien sûr, pas question de dépenser plus ! J'ai donc opté pour une carte SD, ça peut toujours servir ...
Surprise de recevoir ma carte SD de 2,5 sur 3 cm dans un emballage - évidemment bien plié en deux dans ma boite aux lettres - de 40 par 50 cm : quel gâchis.
On doit appeler ça, la standardisation !
Sur la photo, vous pouvez contempler à gauche la carton, en haut à droite, la toute petite carte SD.
10:42 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
22/06/2009
Voilà l'éléphant qui rapplique !
Je vous avais annoncé il y a quelques jours me rendre au Web2day, "l’évènement Web du printemps à Nantes".
J'y ai découvert une ville particulièrement dynamique, des organisateurs passionnés et une qualité d'écoute parfois bien rare à Paris ... mais à Paris, on aime bien jouer les blasés.
De Nantes, on ne retient généralement que le château et la cathédrale, parfois l'usine LU en bord de Loire, dont il ne reste plus qu'un des deux tours jumelles - voire la vignette.
Mais il faut absolument aller se promener sur l'Ile de Nantes, là où se trouvaient les chantiers de construction navale de la ville ... bref des friches industrielles en potentialité devenues aujourd'hui la pointe de la culture régionale - c'est dans le même quartier que se tenait d'ailleurs le Web2day.
On y croise cet étrange éléphant, promenant sur son dos quelques touristes en mal d'aventure ...
On y rencontre également dans un hangar d'étranges et inquiétantes bestioles marines, comme ce poisson à l'allure carnassière ...
... ou ce crabe, tout aussi surprenant !
On les croiraient tout droit issus d'une bande dessinée de Philippe Druillet ; ils sont le projet un peu fou né de l’imagination de François Delarozière et Pierre Orefice, et totalement supporté par Nantes Métropole.
Pour en savoir plus, le site des Machines de l'Ile.
Merci à Dominique pour les photos.
13:11 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
21/06/2009
Fin du bricolage ?
Il y a un certain nombre de certitudes auxquelles il convient parfois de tordre le cou : par exemple, la crise profite aux magasins de bricolage.
En effet, les Français qui n'ont plus les moyens de partir en vacances, de sortir au restaurant ou au cinéma, ni même de mettre de l'essence dans leur voiture, dépenseraient volontiers leurs derniers kopecks pour repeindre leur salon ou renouveler la robinetterie de leur salle de bain.
Et comme leur bourse se révèle plutôt plate, ils se débrouillent avec les moyens du bord, hantant les grandes surfaces de bricolage en quête de la meilleure solution à leur problèmes domestiques.
La presse qui relaie volontiers sans trop les comprendre - et surtout les analyser - les communiqués de l'INSEE, confirme le sentiment général : "Les dépenses [...] en autres produits manufacturés (pharmacie, édition, bricolage, parfumerie, etc.) sont stables au mois d’avril (+0,0% après +0,2%)", pouvait-on lire récemment dans Libération sous le titre "La crise, quelle crise ?".
Précisons malgré tout que le fourre-tout des autres produits manufacturés a malgré tout reculé de 0,2% en un an, sur le site de l'Institut National !
Plus récemment, un entrefilet sur le même quotidien précisait que "les magasins de bricolage ont connu en 2008 une baisse de fréquentation d'environ 20% et un recul de leurs ventes" - Libération du 10 Juin.
Que conclure ?
Un, les analyses sommaires du style : "les Français n'ont plus d'argent, donc ils bricolent" ne tiennent pas vraiment la route, même si on les entend à longueur de conférence . En fait, s'il apparaît naturel que ceux qui n'ont plus les moyens de se payer des ouvriers, rénovent eux-même leur petit nid douillet, ceux qui n'avaient pas d'autres fois avant que de tenir le pinceau ou le pistolet à colle risquent aujourd'hui de plus pouvoir se payer les matières premières.
Bref, on perd d'un côté ce que l'on gagne de l'autre, c'est un peu un jeu à sommes nulles.
Deux, que la crise est encore plus grave qu'on ne l'estimait : il ne s'agit plus désormais d'un simple jeu à sommes nulles, mais négatif ...
Finies les superbes marges sur les produits de bricolage !
Les Français n'en arrêtent plus d'arbitrer : entre confort, alimentation, loisirs ...
Certains postes sont depuis longtemps oubliés pour certains : les vacances, les virées au restaurant.
D'autres commencent à souffrir : avant, le secteur du bricolage se frottait les mains en période de crise, maintenant il va falloir - lui aussi - à se réinventer.
17:52 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | |
16/06/2009
Le pire est devant nous
La crise ?
"Le pire est devant nous" : voilà ce que pensent aujourd'hui les Français, à une écrasante majorité.
Pourquoi un tel pessimisme ?
Parce qu'il s'agit "crise différente des autres, qui va engendrer des changements de comportements et d'habitudes profonds", pour deux Français sur trois !
Pas très encourageants, ces premiers résultats de l'étude : Les Français et la crise réalisée par le Comité Scientifique de Panel on the Web !
Allez, encore un chiffre : pour 39% d'entre nous, les prix on "beaucoup" augmenté et pour 50 autres, ils l'ont "exagérément" ! Bref, pour 9 Français sur 10, la vie est devenue trop chère !
On est loin d'une simple crise des subprimes : certes à 95%, nous jugeons les banquiers responsables ... mais ni l'état (coupable pour 79% d'entre nous), ni les distributeurs (pour 71%) ne sont épargnés!
Tous coupables ?
Pourquoi ?
Tout simplement - et l'étude le met particulièrement en valeur, en croisant ses résultats à de multiples sources - parce que LA crise n'est que la résultante d'une multitude de crises, chacun ayant gentiment tiré sur la corde ... jusqu'au jour où elle craque !
Les consommateurs se plaignent : "Aujourd'hui, avec un Euro, on n'en a pas plus qu'avec un Franc" ... et c'est presque vrai : comme le souligne ce graphique, 1 Euro 2008 équivaut à 1 Franc 1970 (chiffres Insee). Je comprends que certains politiques souhaitent tourner la page de 68 : on en sort à peine !
Et surtout depuis 68, c'est toute une suite de petits coups de griffes au contrat social - comme dirait Rousseau - que vont devoir accepter consommateurs et citoyens : la forte inflation des années 70, qui érode le pouvoir d'achat ; la stagnation des revenus salariaux à partir des années 80 ; la longue flambée de l'immobilier, et la plus récente de l'alimentation, avec deux pics en 2002 et 2008 ...
Avec pour seule conséquence, l'impression de se retrouver chaque fois un peu moins riche, puis un peu plus pauvre qu'avant !
Les banquiers sont aujourd'hui vilipendés, parce que les derniers à avoir fauté !
Mais les Français ne sont pas stupides : ils ne se suffisent plus de vagues promesses et surtout de boucs émissaires !
Marketers, attention : ce qui suit, vous concernent plus directement !
Si la grande distribution est jugée principal responsable de la hausse des prix, pour 3 consommateurs sur 4, les grandes marques ont contribué à l'amplifier : tous coupables ... et là, on sort du cadre étroit de la simple - bien que violente - crise conjoncturelle.
Bref, ce n'est 29, c'est plus grave.
53% des Français jugent "important de comparer les prix entre les marques car certaines différences de prix ne sont pas justifiées".
Et 38% que "beaucoup d’innovations des grandes marques sont uniquement là pour nous faire acheter plus ou plus souvent".
Marketing is dead ? Disons que bien des acteurs se sont révélés des fossoyeurs !
Inutile de se couvrir la tête de cendres : le passé est révolu, mais il serait temps de réagir - adopter une attitude plus responsable, arrêter de développer de fausses innovations miracles - mais plus chères.
Arrêter de raconter n'importe quoi dans de magnifiques campagnes de publicité ... que vient contredire l'expérience en magasin.
Un signe : depuis le 13 Février, Michel Édouard Leclerc n'a pas osé publié un seul papier sur son blog, devenu le défouloir de consommateurs en pleine révolte. Juste un commentaire parmi tant d'autres :
"En ce moment, vos rayons de fruits et légumes ne vont pas de mains mortes, le prix kilo banane 1.65 et chez inter 0.99, on parle pas des fraises ... donc leclerc n'est pas le moins cher et en faite le panier de la ménagère diminue face au profit de la grande distribution que vous representée par votre entreprise!"
Que conclure, sinon que la "crise" actuelle apparaît aussi - avant tout ? - comme une crise de confiance ... et que les marketers devraient y réfléchir à deux fois avant de lancer des promesses qu'ils ne tiendront jamais !
Enfin, si vous souhaitez assister à une présentation détaillée des résultats de l'étude réalisée par Panel on the Web, deux petits déjeuners sont organisés
- Le 30 Juin à 8 heures 30, au Salon Etoile Wagram, 16 avenue de Wagram, 75008 Paris.
- Le 8 juillet à 8 heures 30, à l'Aéro Club de France, 6 rue Galilée, 75116 Paris.
Pour vous inscrire, un petit mail ici.
16:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |