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26/10/2006

Arnaques

medium_Arnaque.jpgPremière arnaque

Mon téléphone portable qui sonne, très brièvement, sans me laisser le temps de décrocher : j’appuie instinctivement sur la touche rappel pour entendre un robot me proposer d’appuyer sur « *1 » pour participer à une enquête rétribuée… en me précisant que cet appel me sera facturé 56 centimes !

De retour au bureau, je tape 0 897 12 00 32 sur l’annuaire inversé – sans résultat – puis sur Google… et découvre que je ne suis pas la victime isolée de l’escroc :

« Hier, à 19h30, mon portable se manifeste. Une seule sonnerie. je vois rapidement le début du n° et sans méfiance je rappelle pensant à un membre de ma famille. Une boite vocale m'annonce un organisme de sondage taxé à 0,56c. Pensant à une arnaque, j'ai raccroché. »

Bref un arnaque classique qui consiste à inciter les victimes à rappeler un numéro surtaxé : où ça se corse, c’est que l’escroc fait porter le chapeau à la profession des études de marché. Question : le Syntec ne devrait-il pas porter plainte et saisir l’opérateur téléphonique complice ?

Seconde arnaque

Un ami me conseille d’aller faire un tout sur le forum de aufeminin.com : édifiant ! En fait, c’est la bourse aux réunions de groupes consommateurs : un jour, il faudra que je me penche un peu plus sur ce petit trafic, juste histoire d’identifier recruteurs et instituts coupables de pratiques peu déontologiques.

La rubrique : Argent, Travail et bons plans - Vie pratique comprend en effet un forum : Réunions de consommatrices ! Sic ! Et l’on découvre l’offre de segolene931 (Royal ?) qui propose :

« RECHERCHE CONSOMMATEURS OU CONSOMMATRICES SUR TOUTE LA FRANCE POUR REUNIONS RENUMEREES.

Merci de demander votre fiche d'inscription à : christmarketingrecrut@yahoo.fr »

Si le cœur vous en dit, un petit mail à segolene931.

Mais je pourrais aussi bien parler de elizabeth427 qui, elle, ne donne pas son mail :

« Bonjour Mesdames, ce petit mail pour vous faire partager une superbe offre pour vos enfants âgés entre 13 et 17 ans. il suffit de s'inscrire pour participer à une réunion qui dure 3heures trente, dans le département 92. Remercié par un chèque de 45 !!!

Un petit Noël avant l'heure... »

La parole est aussi aux consommatrices, comme rosemay751:

« Je me suis inscrite sur http://www.paroles-et-idees.com/ un site de tests rémunérés... c'est plutôt sympa... Connaissez-vous un site ou un forum qui regroupe tous les sites de réunions de groupes ? »

Mais l’arnaque se cache peu plus loin, un mot signé cathie68 :

« Entre 20 et 75 euros l'enquête et 15 euros le filleul. Si vous êtes intéressé, allez sur le site : http://www.enquetes-online.com/ et inscrivez mon adresse email dans l'encadrement du parrain : cleblanc@wanadoo.fr »

Et quand on se rend sur le site concerné, on découvre que :

« L’inscription au site http://www.enquetes-online.com est forfaitaire : pour les membres non parrainés, 40€ seront nécessaires à l’inscription. »

Evidemment, cela décourage les plaisantins comme moi…

La société qui est derrière tout cela s’appelle NY ENTREPRISE, domiciliée à Bordeaux ; et si l’on tape NY ENTREPRISE sur Google, on repart sur… http://www.lesarnaques.com/ : et là, on découvre des tas de consommateurs qui se plaignent d’avoir versé 40€ en vain. Bref de s’être fait pigeonner !

Et voilà, encore une fois on arnaque – enfin, semble-t-il – des consommateurs trop crédules… pour faire porter le chapeau aux professionnels du marketing !

Ils sont dû en avoir des pigeons, grâce à leur efficace système de parrainage : 15€ par filleul recruté, ça vous permet de récupérer rapidement ses 40€ d’inscription… et c’est l’effet boule de neige garanti.

Bien sûr, s’il ne s’agit pas d’une arnaque, mais de la simple mesquinerie de quelques consommateurs aigris, je serais heureux de publier un rectificatif.

En attendant, à transmettre également au Syntec.
 

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22/10/2006

Le Voici des blogs

medium_s.a.s._le_prince_albert_ii_de_monaco.m4v.jpg« S.A.S. le Prince Albert II de Monaco m'a accordé deux minutes pour son premier podcast à l'occasion du Monaco Media Forum. Merci encore Monseigneur et toute son équipe pour ce podcast et votre accueil exceptionnel »… Si, c’est bien Loïc Le Meur qui s’exprime ainsi, prouvant ainsi que même Web 2.0 pouvait sombrer dans le people : People 2.0 !

Passionnant : on y a apprend que Albert II n’a plus le temps de courir tous les jours parce que ses activités princières le contraignent à assister à de nombreuses réunions. Heureusement, le « serial entrepreneur » n’a pas fermé le robinet aux commentaires et là, le bon sens reprend le dessus.

Extraits :

Mon dieu un blog influent, qui est consensuel au possible (pas la peine d'ouvrir un blog pour ça, nous avons déjà les médias traditionnels), où les commentaires ne sont qu'une succession de gamineries ou de flatteries inutiles.

Pourquoi parler anglais entre deux francophones ? Tu as cas faire ton blog uniquement en anglais ? Je suis Canadien, je parle parfaitement l'anglais et le Français. Je trouve que ça fait très Parisien de montrer que l'on parle bien anglais en France. Je suis pas mal déçu de ton "snobisme" Loïc.

Salut Loïc ! Merci pour ta modestie.

Derrière tout cela, on sent un profond dilemme : l’entretien devait-il avoir lieu en Français de France, patrie de Loïc, ou en Français de Monaco ? D’où le choix futé de l’interview en Anglais…

Loïc Le Meur est certes un roturier, mais qui parle déjà de lui-même à troisième personne, c’est plus classe : cliquez sur Voici qui je suis, et vos verrez la douce transition sémantique du je au il :

Loïc Le Meur est un « serial entrepreneur » français de 33 ans, Directeur Général Europe de Six Apart, le leader mondial des logiciels de weblogs qui héberge plus de 12 millions de blogs dans le monde.

Allez, ça détend le dimanche! Heureusement que les internautes qui parcourent son blog allient bon sens et humour !

20/10/2006

Démission

medium_les_3_singes.jpgQuand Violaine Sanson Tricard nous a fait parvenir cette courte note pour les Mardis du Luxembourg*, je n’ai pas résisté : un tel coup de cœur méritait une plus large audience.

Il est frappant de constater l’apathie des journalistes de télévision et de la « fast press », qui me semble n’être que le miroir d’une certaine démission de leurs lecteurs / téléspectateurs.

On entend que le tabagisme passif étant désormais scientifiquement établi comme dangereux, le tabac va être interdit dans les lieux publics. Sauf peut-être dans les discothèques, ou alors ce sera reporté d’un an. 

Pas un journaliste pour se demander pourquoi on en veut tant que ça aux jeunes.

On apprend qu’une expérience (nom donné par les pouvoirs publics aux marchés tests, je pense) de vente des préservatifs dans les tabacs est en cours dans deux départements. On réalise que dans les autres départements, ailleurs qu’en pharmacie et en grandes surfaces, ça a toujours été interdit. Décidément, pas de chance, les jeunes. 

Encéphalogramme toujours plat du journaliste.

On découvre que les ambulanciers viennent de conquérir de haute lutte le droit de rouler dans les couloirs de bus quand ils ont un malade à l’intérieur.

Après, il reste seulement 47 secondes pour traiter le début de guerre civile en Palestine, ça suffit mais faut pas traîner.  

On lit que les effectifs de Bercy sont en sous-effectif à Paris et pléthoriques en province. La raison : de plus en plus de fonctionnaires demandent à être mutés en province.

On s’attend à lire : « Combien ont demandé Tahiti ? ». Mais non, de nos jours, le journaliste est candide, semble-t-il.

C’est la grève à la SNCF. Il n’y aura pas de trains ici, peu là, beaucoup plus dans telle région. Pourquoi ils font la grève ? C’est pas écrit.

Les pêcheurs marseillais bloquent l’entrée du port au bateau de Greenpeace. S’en va ? S’en va pas ? Il y a combien de bateaux de pêche ? Ils sont un peu, beaucoup, pas du tout en colère les pêcheurs ? Ils sont très en colère, et le bateau de Greenpeace finit par partir sans que les pêcheurs aient rien cassé. Formidable. Pourquoi il était là le bateau de Greenpeace ? En cherchant sur Internet, on découvre que c’est parce les thons et les tortues sont une espèce en voie de disparition en Méditerranée.

Si les journalistes faisaient leur travail d’information, leurs lecteurs déserteraient peut-être moins vite leurs médias.

Chaque fois je suis allée sur les sites des chaînes. Jamais personne pour s’étonner que le roi soit nu. Certes, il y une flopée de blogs politiques et leur fréquentation est en hausse. Mais ce sont des débats de politiciens - non professionnels mais experts - qui s’y enchaînent. Y a-t-il quelqu’un d’autre que Jacques Julliard pour parler de vraies choses ?

Dans le même temps, des milliers de consommateurs citoyens (ou de citoyens consommateurs ?) prennent fait et cause, dans des blogs vengeurs, contre l’efficacité anti-rides contestable de tel alpha hydroxy acide, le taux non prouvé de lipo-protéïnes poly-insaturées de telle huile de tournesol, ou pour le roulage silencieux d’une nouvelle poussette pour bébés.

Je lisais avec bonheur un papier d’Eric Fouquier** sur les valeurs post-matérialistes. Et je me prenais à rêver que ce soit vrai, que dans les sociétés hyper développées, les consommateurs se transforment en citoyens du monde, découvrent que curiosité, tolérance et ouverture d’esprit sont bien plus jubilatoires qu’un sac Chanel, un jean Diesel ou un bébé en bas âge (dernier accessoire mode plébiscité par la presse féminine pour la saison Automne / Hiver 2006 / 2007. A porter sur la hanche en toutes circonstances).

Et je reviens sur terre avec Bush aux commandes des Etats Unis.

Et un intérêt pour les marques à ce point grandissant qu’on leur écrit, même qu’on écrit sur elles.

Alors il fait quoi le consommateur ? Il est schizophrène ? Il est amorphe quand on lui parle de faits sociétaux lourds, et devient perspicace, voire inquisitoire, quand il s’agit d’acheter un yaourt ?

Est-ce qu’on peut mettre le réveil, s’il vous plaît ?

* Voir note du 16.07.2006.

** à lire bientôt ici même.

 

16/10/2006

Marketingisdead… is born !

En ouvrant ce blog, fin mars, je notais :medium_grateful_dead.jpg

Le marketing est à réinventer : toutes les recettes apprises sur les bancs des business schools sont désormais caduques […]. Un nouveau citoyen, est né, qui glisse soudain entre les doigts des marketers […]. Puisque nos concitoyens sont en train d’inventer un nouveau monde, à nous d’inventer un nouveau marketing. Vite, très vite : les jeunes poussent !

Inventer un nouveau marketing ! Un beau challenge auquel j’ai envie de pleinement participer : je ne me sens l’âme, ni d’un spectateur, ni d’un théoricien. Commenter l’actualité sur ce blog, lancer des idées, participer à des réflexions, c’est bien. Mais plus suffisant : il est temps pour moi de passer à autre chose, construire – participer à la construction – d’un nouveau marketing.

Un marketing de type Web 2.0* que j’aimerais bien construire avec vous. D’où le lien : « Marketingisdead - Le Site » qui apparaît désormais dans la colonne de gauche de ce blog.

Marketingisdead – le Marketingisdead que vous connaissez – reste et restera toujours un blog – celui des 1000 internautes qui prennent plaisir à me rendre visite et à dialoguer avec moi.

Mais Marketingisdead, c’est aussi – ou plutôt ce sera bientôt – un projet… ou plus précisément un ensemble de projets et d’expériences : car en ce début de millénaire où notre société vient d’être coup sur coup secouée par deux révolutions – Web 1.0, Web 2.0 –, plus que jamais il convient d’expérimenter de nouvelles approches, là où les traditionnelles ne fonctionnent plus.

Web 1.0 – la révolution digitale, les NTIC, la Nouvelle Economie, etc. – permit au consommateur de reprendre en main sa destinée, de lutter à armes égales avec les marques ; d’en dénoncer les abus, d’en négocier les prix, etc. Web 1.0, ce fut encore le P2P qui permit aux adolescents de narguer les majors de l’édition musicale, avant leur capitulation.**

Web 2.0, c’est la possibilité offerte à tout un chacun de passer outre les structures établies, les pouvoirs les plus divers et les marques ; ce sont les Arctic Monkeys***  qui se classent au top des charts anglais sans l’aide des majors, et MySpace et YouTube qui les renverront bientôt aux oubliettes de l’histoire.

Comment définir ce nouveau Marketingisdead ? Un peu comme Web 2.0, parce que Marketingisdead  ne sera pas : ni une société d’études ou de conseil en marketing ; et encore moins la coquille d’un consultant – car là, ce serait vraiment replonger dans l’avant Web 1.0 !

Marketingisdead, je le vois plutôt comme un générateur d’idées – au cœur d’une multitude de mini think tanks : pour réinvestiguer la valeur des marques après No Logo, pour promouvoir la notion de Consumer Insight, pour valoriser les démarches fondées sur l’observation, pour développer la quête des signaux faibles, etc. Sans oublier les sciences cognitives, l’ethnographie, les systèmes de Palo Alto, etc.

Se placer au cœur d’une multitude de mini think tanks, c’est avant tout tendre la main à tous ceux qui partagent ma vision de notre société – et du marketing, d’un marketing en pleine reconstruction ; c’est initier des collaborations, des chantiers ; et aussi répondre présent à ceux amorcent de semblables démarches.

Grâce à Web 2.0, notre société se maille et ça et là apparaissent des nœuds de connaissance ; le projet Marketingisdead souhaite participer à ce maillage, se situer à un carrefour d’échanges… et j’attends vos suggestions.

J’attends vos suggestions… et je les solliciterai, en suggérant des démarches, lançant des projets, partageant avec vous succès et échecs.

Marketingisdead - Le Site constitue pour moi une pétition de principe, une vision forte de la société d’aujourd’hui : la principale erreur des conseils aujourd’hui – marketing, études, communication, etc. –, c’est de prétendre résoudre les problématiques les plus compliquées sans vision forte à la base.

Et pourtant, on ne conduit pas une entreprise, quelque soit sa taille, en se contenant d’appliquer des recettes consciencieusement apprises sur les bancs de la faculté ou des écoles de commerce.

Ce faisant, je me coupe de bon nombre de clients potentiels… sans regrets, car je ne souhaite conseiller que des entreprises partageant ma vision du monde. Tout simplement, parce que c’est la bonne, celle que je présente depuis près de six mois sur Marketingisdead - Le Blog.

J’ai déjà inscrit quelques projets sur le site ; mais la plupart verront le jour au fil des mois à venir. La plupart, je les partagerai avec vous ici même – en commençant, très prochainement par We Are The Market, un site de consommation citoyenne.

A suivre donc…

PS : difficile d’illustrer cette note. Alors pourquoi pas une pochette de Grateful Dead, un des groupes les plus dynamiques de la West Cost, né en 1965 à… Palo Alto !

PS bis : je ne sais si le site conservera ultérieurement le même nom que le blog, mais c’est assez facile à retenir, Marketingisdead : si vous avez de meilleures suggestions, je suis preneur.

* Voir ma note du 19.09.2006 : Web 2.0. et les Etudes Marketing !

** Voir ma note du 08.09.2006 : Chronique d’une mort annoncée.

*** Voir ma note du 08.09.2006 : 13.05.2006 : Retour sur les Arctic Monkeys.

21:54 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | | Pin it!

13/10/2006

L’Australien moyen

medium_Visage_de_Sydney.2.jpgIl est de bon ton de vilipender la notion de Français moyen – mais il n’empêche que tous les sondages quantitatifs « moyennisent » les résultats : si on ne contente évidemment plus d’un portrait moyen, on observe sans trop se poser de questions une galerie – très limitée – de portraits moyens. C’est la base même des typologies : regrouper les individus en quelques groupes… pour ne retenir de chacun d’entre eux, qu’un individu moyen.

L’individu moyen constitue une abstraction difficilement appréhendable : on perd rapidement la notion de différences pour ne retenir que la caricature moyenne.

Les deux portraits ci-dessus moyennisent 160 000 habitants de Sydney – le plus âgé avait 93 ans, le plus jeune… deux mois ! Les participants ont été choisis pour bien représenter la diversité ethnique et démographique de la population de la ville.

Il apparaît extrêmement instructif de comparer les deux portraits moyens à quelques-uns des portraits originaux ci-dessous… juste pour bien comprendre que lorsqu’on analyse les résultats d’une typologie, on travaille nécessairement sur des constructions mathématiques parfois sans grande ressemblance avec les individus originaux.

Cliquez sur le lien pour découvrir de plus larges extraits de la galerie de portraits : http://www.cityofsydney.nsw.gov.au/Development/LocalActio...

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