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07/05/2010

Quelles sensations !

harley davidson.jpgTous les médias spécialisés en ont parlé ... donc je n'ai pas pu m'empêcher d'aller jeter un œil avant de faire comme tout le monde.

En fait, je n'aime pas trop relayer les buzz ... sauf quand il y a réellement quelque chose à dire ... :-D

Il s'agit d'Harley Davidson qui a lancé "le site TouringTestRide.com, une expérience immersive d’essai moto en ligne. Les internautes  en effet peuvent prendre place au guidon d'une  Harley-Davidson Ultra Limited  et vivre les sensations uniques du touring sur les douze parcours sur quelques unes des plus belles routes d'Europe" - je me contente de recopier bêtement les médias qui ont tout aussi ... simplement recopié le communiqué de presse.

Le site, "réalisé par EuroRSCG C&O, permet ainsi, grâce à une caméra dotée de douze objectifs, de contrôler la vue à 360° d'un simple mouvement de souris".

Et vive l'agence qui fait sa pub au passage : mais moi, ai-je vraiment besoin de la citer ? Bien sûr.

Donc le site est , à un clic de ce post ...

Suspens.

Suspens.

Suspens.

Je me répète ? Non, car le suspens dure, dure, dure ...

Et je découvre l'expérience d'une moto ... qui n'avance pas !

C'est ça l'expérience Harley Davidson ? Enfin celle revue et corrigée par EuroRSCG C&O - pas de raison de ne pas les citer ?

Je sais, je n'ai qu'une simple connexion ADSL, mais la super fibre optique qui tue ! Mais je ne dois pas être le seul ringard mal équipé.

Au mieux, j'ai un bruit de pétrolette des années 50, une moto qui avance de quelques centaines de mètres, et soudain ... tout se fige !

Je n'ose même pas utiliser la souris comme on me le propose.

Bon, pour les sensations, je ressors les rollers ...

26/04/2010

Acte manqué ?

Libération, Vendredi 23 Avril dernier.

Sous le titre : "Du blanc en une de Libé", Laurent Joffrin explique : "Martin Margiela est une créateur original, inventif et exigeant. Libération, qui a toujours su innover en matière publicitaire, a donc accepté de s'associer à cette marque respectée pour une opération différente".

Bref, Martin Margiela aime le blanc, il a le droit de revoir à sa façon la couverture du quotidien ; ou, en d'autres termes, le journal a vendu sa première de couverture à un annonceur, et même la une, la deux et les deux dernières pages : à ce dernier de s'en débrouiller pour vendre - mais attention, de manière créative - son produit.

Et c'est là que ça devient drôle.Il s'agit d'assurer la promotion d'un nouveau parfum appelé (untitled) : "refusant le diktat du star system, ce nouveau-né pourrait bien faire évoluer les codes de la parfumerie actuelle", précise le publirédactionnel. Un positionnement à l'opposée de "la starification à l'extrême", des "créateurs de modes [qui] se pipeulisent au rythme des unes des grands féminins".

Bref, la couleur de la Maison, c'est le blanc, un blanc que le créatif va lancer à l'assaut de la une de Libération, sous forme de quelques coups de pinceau, un peu comme un peintre commence à recouvrir un mur recouvert de vieux papiers peints ...
... sous-entendu : la marque réellement dans l'air du temps - pas la pseudo mode du bling bling, mais le vrai luxe, le naturel - s'impose enfin sur un monde superfétatoire !

Et qui apparaît sous le coup de pinceau narquois de l'artiste ? Nicolas Sarkozy himself ...

Sarkozy Libé.JPG
Dire que Libération soit un des plus vaillants supporteurs de l'actuel président tiendrait de la galéjade ; mais depuis le départ de July, il se veut un quotidien sérieux.

N'empêche que l'analyse sémiotique est criante de vérité : le vrai luxe, talent, mode ... le Vrai s'impose au pseudo, cliquant, dépassé.

Titrer sur les mauvais sondages du président le même jour peut être le simple fruit du hasard - ou pas : une telle actualité peut se retarder sans risque d'un jour ou l'autre ; et inversement, l'on peut aisément attendre qu'apparaisse la tête de Sarkozy en une de n'importe quel quotidien, il fait tout pour cela.

Alors : hasard, acte manqué, ou volonté délibérée ? Impossible à savoir. C'est bien là le problème de la publicité, on ne prévoit pas le contexte - tout le contexte - dans lequel on va passer et parfois, il y a des télescopages.

C'est d'ailleurs souvent le cas avec le système Google sur la toile comme cet exemple déjà signalé sur le site de ... Libération.

Enfin, pour les nostalgiques des coups publicitaires de Libération - enfin, dans Libération -, ce numéro en ... tissu !

Libé tissu.JPG
Un numéro daté de 1986, destiné à assurer la promotion des industriels du textile et adressé par coursier spécial aux journalistes de la radio et de la télévision à l'heure des revues de presse matinales ... et que quelques lecteurs ont également eu le bonheur de découvrir le même jour dans leur kiosque préféré.

Pour la petite histoire, si le papier se coupe parfaitement bien en sortie de rotatives, il n'en va pas de même du tissu : après deux ou trois exemplaires parfaitement massicotés, le trait de coupe risque de défigurer la une, en fonction de la tension impossible à stabiliser.

Seule solution : couper les numéros à la main, la nuit ... travail effectué par des taulards des prisons de la région parisienne (un petit boulot comme un autre).

Un quart de siècle déjà, mais un bon souvenir !

PS : pour les mauvaises langues, je n'étais pas à Fleury Mérogis, mais travaillais chez Futurs, l'agence de publicité qui a réalisé l'opération.

Plagia ou pub pour midinette ?

Annonçant "150 milliards de couleurs", "full HD" et "écran 178 cm", la dernière publicité Citroën pour son C4 Picasso Visiospace joue avec succès sur les codes publicitaires : le spot commence comme un spot pour un nouveau téléviseur avant que le spectateur ne s'aperçoive qu'il vante un monospace.

Pourtant, par delà le coup créatif et la réalisation soignée, plusieurs questions se posent.

Tout d'abord, puiser ainsi dans l'univers publicitaire de l'électronique grand public légitime la capacité d'innovation de ce secteur ... et affirme à rebours l'incapacité du secteur automobile à innover : la métaphore permet d'enrichir la voiture de valeurs qu'elle n'a pas, les puiser dans un autre secteur technologique institutionnalise la faiblesse - les manques - de cette dernière.

Signe de faiblesse ... ou faiblesse de créativité ?

L'autre interrogation est bien là : l'agence de Citroën ne puise pas dans l'imagerie publicitaire du secteur de la télévision - dans une sorte d'inconscient collectif - mais plagie ouvertement un spot Sony ... enfin, plutôt fadement.

Tout commence pas des couleurs : ballons multicolores qui dévalent les rues de San Francisco pour Sony, ballons et cerfs-volants multicolores qui s'envolent dans le ciel pour Citroën ; chanson folk avec accords de guitare très marqués dans les deux cas, le chanteur suédois José González sonnant presque plus américain que le groupe de Chicago Plain White T's - ce dernier un peu guimauve figure également au générique d'Alice de Tim Burton.

Puiser aussi ouvertement dans un univers qui n'est pas le sien ne constitue pas une preuve de créativité : certes Sony ne réutilisera certainement pas un spot pour un produit aujourd'hui dépassé, d'où peu de risques de carambolages.

Mais ce dernier a suffisamment marqué pour qu'il ne reste pas un vague souvenir de "déjà vu plaisant", un peu comme lorsque l'on entend une vieille chanson dont on n'est plus trop capable de retrouver le nom.

Un peu comme les chansons de Plain White T's, pas désagréables, juste du rock "pour midinette", qualificatif qui leur colle un peu à la peau sur la toile.

12/04/2010

Soyez heureux, la crise est finie !

Sorcier.jpgCe n'est pas moi, mais Nelly Rodi, le bien connu cabinet de tendances qui le dit, en annonçant la sortie de sa "toute nouvelle étude" : ‘Post-Crisis Luxuries, les nouveaux visages du luxe’.

"Face à un nouveau contexte de marché, à la mondialisation, à l’apparition de nouveaux consommateurs, et dans un climat post-crise, le marché du luxe a mué", annonce la newsletter qui vient d'atterrir dans ma mailbox.

Rêvez, vous dont le pouvoir d'achat stagne et qui ne fréquentez plus que le hard discount que par stricte nécessité - et non par choix bobo branché : la crise est derrière nous, nous voici dans l'ère post crise. Que du bonheur, je vous dis ...

Je sais que les cabinets de tendances sont tout sauf des défricheurs de tendances : tout au plus des gens qui suggèrent des trucs qu'ils souhaiteraient voir arriver un jour, et qu'ils compilent dans des carnets qu'ils vendent très chers. Et quand le rouge sort - parmi les x couleurs qu'ils ont inscrites dans leurs pages -, ils crient victoire : un peu comme à la roulette, sauf qu'ici, ils ont plein de dés pipés dans les mains ... ce qui les donne pas nécessairement plus souvent gagnant que les autres.

Un peu comme les sorciers qui dansent ont un jour le bonheur de recevoir la pluie sur la tête ... un jour.

Tout n'est qu'incantations : mais dire que la crise est derrière nous, et imaginer le monde d'après, c'est soit gonflé, soit inconscient ... juste à peine moins inconscient que ceux qui vont acheter de telles "études".

15/03/2010

Votre prose nous intéresse

Montgomery-Burns.jpgLe Web 2.0 est le lieu de toutes les générosités, de tous les désintéressements ... et de tous les profiteurs.

Il y a ceux qui créent spontanément pour le bien de tous, à la base de tous les UGC, les rédacteurs de Wikipédia, les blogueurs, les vidéastes qui enrichissent les réseaux sociaux, etc.

Il y a ceux qui offrent à ceux qui souhaitent s'exprimer des espaces dédiés à cet effet, comme Agoravox qui souhaitait transformer tout citoyen qui le souhaitait en journaliste indépendant.

Bien sûr, générosité ne signifie en aucun cas naïveté, et ce dans les deux sens.

Les ados qui créent leur blog sur la plateforme de Skyrock acceptent volontiers la publicité qui finance le réseau : chacun prend ses risques, à sa mesure, le blogueur qui passe ses soirées à peaufiner ses posts et l'éditeur qui lui offre les outils nécessaires à son expression.

Le succès du Web 2.0, ce sont des pages blanches que de courageux entrepreneurs mettent à la disposition de potentiels créateurs ... mais qui peuvent bien désespérément rester vierges, voire se vider brutalement de contenus si des internautes un peu trop versatiles quittent le navire avant même qu'il navigue à l'équilibre financier.

Et puis, il y a les profiteurs, ceux qui attendent que les blogueurs aient fait leur preuve pour leur quémander leurs papiers.

"Suite à la découverte de votre blog, je me permets de vous contacter car j'aimerais vous faire découvrir Paperblog, un service de diffusion dont la mission est d'identifier et valoriser les meilleurs articles issus des blogs".
La gloire, enfin ? Pas sûr.

Car Paperblog ne va pas ouvrir ses pages à des blogueurs débutants : pas vraiment de prise de risque de leur part.
"En proposant votre blog sur Paperblog, chaque article sera associé à votre blog via un lien vers l’article original et associé à vous via votre nom et votre fiche Auteur".

Ce qui est sûr, c'est que si vous recopiez un de vos papiers sur Paperblog, vous disparaîtrez immédiatement de Google, du moins pour le dit papier : en effet, le moteur de recherche supprime les doublons pour faciliter la lecture de ses utilisateurs ; et comme Paperblog, somme de centaines de blogs, disposera toujours d'un PageRank supérieur à ceux des blogs qu'il recopie (et qui pointent vers lui), c'est le blog du pigeon qui disparaît de l'index !

D'où cette question : "Comment s'effectue le partage des revenus publicitaires (votre onglet Shopping) avec les rédacteurs ?"

Ben oui : c'est le travail d'une multitude d'anonymes qui permet à Paperblog de gagner de l'argent en privant les blogueurs naïfs de visibilité !

Je dis bien naïf, car le mail envoyé par ce site laisse supposer l'inverse : "Parmi la masse d’informations créées chaque jour sur les blogs, il existe en effet des pépites difficilement accessibles pour le commun des internautes. Nous souhaitons donc donner une plus grande visibilité aux meilleurs articles".

Et on se plaît à se rêver "pépite" ... alors que l'on a déjà fait ses preuves et que l'on offre son travail la tête inclinée comme les Bourgeois de Calais.

Et que répond ma correspondante à ma demande ? En très bon jargon : "En effet des articles de blogueurs inscrits au service seront possiblement lus via Paperblog en plus des lectures du blog original. Ainsi les articles des membres seront nécessairement plus lus sans que cela ne veuille dire qu'il y aura nécessairement plus de lectures uniquement sur le blog original. De cette façon, nos auteurs partenaires ne sont pas rémunérés".

Circulez, il n'y a rien à voir !

On n'est pas très partageux, chez Paperblog.

Mais comme je ne suis pas rancunier, je leur offre même une page de publicité. Gratuite. Comment, ce n'est pas une bonne pub ?