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15/03/2010

Votre prose nous intéresse

Montgomery-Burns.jpgLe Web 2.0 est le lieu de toutes les générosités, de tous les désintéressements ... et de tous les profiteurs.

Il y a ceux qui créent spontanément pour le bien de tous, à la base de tous les UGC, les rédacteurs de Wikipédia, les blogueurs, les vidéastes qui enrichissent les réseaux sociaux, etc.

Il y a ceux qui offrent à ceux qui souhaitent s'exprimer des espaces dédiés à cet effet, comme Agoravox qui souhaitait transformer tout citoyen qui le souhaitait en journaliste indépendant.

Bien sûr, générosité ne signifie en aucun cas naïveté, et ce dans les deux sens.

Les ados qui créent leur blog sur la plateforme de Skyrock acceptent volontiers la publicité qui finance le réseau : chacun prend ses risques, à sa mesure, le blogueur qui passe ses soirées à peaufiner ses posts et l'éditeur qui lui offre les outils nécessaires à son expression.

Le succès du Web 2.0, ce sont des pages blanches que de courageux entrepreneurs mettent à la disposition de potentiels créateurs ... mais qui peuvent bien désespérément rester vierges, voire se vider brutalement de contenus si des internautes un peu trop versatiles quittent le navire avant même qu'il navigue à l'équilibre financier.

Et puis, il y a les profiteurs, ceux qui attendent que les blogueurs aient fait leur preuve pour leur quémander leurs papiers.

"Suite à la découverte de votre blog, je me permets de vous contacter car j'aimerais vous faire découvrir Paperblog, un service de diffusion dont la mission est d'identifier et valoriser les meilleurs articles issus des blogs".
La gloire, enfin ? Pas sûr.

Car Paperblog ne va pas ouvrir ses pages à des blogueurs débutants : pas vraiment de prise de risque de leur part.
"En proposant votre blog sur Paperblog, chaque article sera associé à votre blog via un lien vers l’article original et associé à vous via votre nom et votre fiche Auteur".

Ce qui est sûr, c'est que si vous recopiez un de vos papiers sur Paperblog, vous disparaîtrez immédiatement de Google, du moins pour le dit papier : en effet, le moteur de recherche supprime les doublons pour faciliter la lecture de ses utilisateurs ; et comme Paperblog, somme de centaines de blogs, disposera toujours d'un PageRank supérieur à ceux des blogs qu'il recopie (et qui pointent vers lui), c'est le blog du pigeon qui disparaît de l'index !

D'où cette question : "Comment s'effectue le partage des revenus publicitaires (votre onglet Shopping) avec les rédacteurs ?"

Ben oui : c'est le travail d'une multitude d'anonymes qui permet à Paperblog de gagner de l'argent en privant les blogueurs naïfs de visibilité !

Je dis bien naïf, car le mail envoyé par ce site laisse supposer l'inverse : "Parmi la masse d’informations créées chaque jour sur les blogs, il existe en effet des pépites difficilement accessibles pour le commun des internautes. Nous souhaitons donc donner une plus grande visibilité aux meilleurs articles".

Et on se plaît à se rêver "pépite" ... alors que l'on a déjà fait ses preuves et que l'on offre son travail la tête inclinée comme les Bourgeois de Calais.

Et que répond ma correspondante à ma demande ? En très bon jargon : "En effet des articles de blogueurs inscrits au service seront possiblement lus via Paperblog en plus des lectures du blog original. Ainsi les articles des membres seront nécessairement plus lus sans que cela ne veuille dire qu'il y aura nécessairement plus de lectures uniquement sur le blog original. De cette façon, nos auteurs partenaires ne sont pas rémunérés".

Circulez, il n'y a rien à voir !

On n'est pas très partageux, chez Paperblog.

Mais comme je ne suis pas rancunier, je leur offre même une page de publicité. Gratuite. Comment, ce n'est pas une bonne pub ?

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