14/10/2008
Communautés et Web communautaire - Première partie
"Web, la révolution communautaire", titrait Le Monde du 22 Octobre 2006 : dans cet interview – repris et commenté dans de nombreux blogs –, le sociologue belge Jean-Claude Burgelman, ne pouvait que constater l’ampleur du phénomène Web 2.0 : "Un blog se crée quasiment toutes les secondes sur la planète. Plus de 100 millions de personnes appartiennent à la communauté rassemblée par MySpace, etc.".
Et s’interroger sans réels éléments de réponse cependant : "En quoi ce phénomène est-il durable ? Quels sont les effets à redouter ?" … et bien sûr l’éternelle question des universitaires qui se penchent sur un phénomène économique qu’ils ne maîtrisent pas : "Ces modèles seront-ils viables économiquement".
Le Web 2 : un nouveau modèle communautaire
Quelques mois plus tard, la fascination s’estompe et surgissent les premières inquiétudes : "Wikipedia & Web Communautaire: Démocratie ou Oligarchie ?", questionnera alors Mashable, dénonçant la mainmise sur l’encyclopédie en ligne d’une petite caste de contributeurs "plus égaux" que les autres, parce que maîtrisant mieux – et noyautant de fait – l’outil.
Le plus amusant, c’est que l’article que Wikipédia consacre aux communautés en évoque une multitude : historiques, internationales, linguistiques, sociologiques, administratives, écologiques, scientifiques, religieuses, etc., etc. … sans jamais parler de Web 2.0, ni même de Web tout court !
Peut-être parce que même les rédacteurs de Wikipédia sont incapable de considérer les communautés en ligne autrement que sur le modèle des communautés physiques : un groupe d’individus – plus ou moins constitué – qui se réunit pour discuter ou en vue d’une action précise.
En ce sens, les flash mobs où des individus qui ne se connaissent se retrouvent en un endroit précis et à une date fixée à l’avance pour accomplir une action improbable et inutile (lever les bras au ciel, applaudir, etc.) apparaissent bien comme la caricature du système.
Sauf que sur le Web 2.0,la dynamique est exactement … l’inverse : les conversations préexistent !
Ce qui caractérise la toile aujourd’hui, c’est la facilité avec laquelle les consommateurs peuvent s’exprimer sans contraintes. Sans difficultés techniques : quoi de plus aisé d’ouvrir un blog, de poster une vidéo sur un réseau social, etc.
La communication Web 2.0 est asynchrone par excellence : chacun peut délivrer un message, chacun peut choisir d’y répondre, à son rythme, à son jour et à son heure.
Communautés et créativité
Quand on interroge les blogueurs sur leurs motivations – je ne parle pas des quelques blogueurs d’autorité à l’ego démesuré, mais de ceux de la "long tail" –, tous justifient leurs contributions par le désir de "participer" à "quelque chose". De créer quelque chose !
Certes, seule une frange très minoritaire des internautes bloguent, une part encore plus restreinte publie sur les réseaux sociaux musicaux, et une proportion encore plus infime rédige des articles sur Wikipédia : mais après tout, tout le Web – fût-il "2.0" – n’a pas à être communautaire et créatif !
Par contre, toutes les communautés qui se développent aujourd’hui sur le Web 2.0, autour d’une idée, d’un centre d’intérêt, d’un projet, voire d’une marque, présentent l’extraordinaire et double avantage de leur créativité et de leur désir de participer.
Un exemple parmi d'autres, Converse : on peut découvrir – notamment sur la plateforme de Skyrock – des dizaines de blogs totalement dédiés à la marque, où des adolescents publient les photos montrant comment leurs copains décorent leurs chaussures – voir par exemple i lov converse, qui totalise près de 4000 commentaires à ce jour !
Fin 2007, la marque a même poussé un cran plus loin en proposant à tous ses afficianados de publier sur son site leurs vidéos … à condition bien évidemment qu’elle en constitue le sujet central ; les meilleurs ont ensuite été utilisées comme spots publicitaires au cinéma : beau modèle à la fois de créativité et d’attachement à une marque.
Le modèle communautaire créatif se développe rapidement aujourd'hui sur la toile : toutefois si le Web 2.0 contribue fortement à son développement, il se rencontre également hors d’Internet, quand une marque comme Lego reprend et commercialise des prototypes développés par des fans de la briquettes en plastique.
... à suivre mardi prochain.
07:35 Publié dans Marketing 2.0 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
13/10/2008
Reçu un mail de l'INSEE ...
... ou plutôt des personnels de l'INSEE :
"La statistique va devenir, par la force des choses, un symbole de l'évolution des services publics à l'oeuvre actuellement. Quoi de plus facile que de casser le thermomètre lorsque l'on ne veut pas voir la température (très chaude en ce moment, il est vrai...) ?
C'est la raison profonde de la décision unilatérale, sans réflexion et sans concertation, prise concernant le déplacement inconsidéré des services statistiques centraux à Metz (ville choisie presque au hasard, puisque l'ensemble des services statistiques sont heureusement déjà présents sur tout le territoire français, dans toutes les régions, ce qui n'est pas le cas de toutes les administrations).
Vous êtes des utilisateurs de la statistique publique, et vous savez, mieux que quiconque, combien la qualité du chiffre est indispensable au travail de recherche et d'analyse. Aussi, je vous propose de signer cette pétition pour la défense du principe d'une administration technique neutre et non politisée en France.
Merci par avance de leur apporter votre soutien et de faire suivre à toute personne qui pourrait être intéressée par la démarche".
Je n'avais pas connaissance de ce projet et je ne saurais me prononcer sur le sujet, ne disposant d'autres informations que ce courriel ; mais je trouve important de relayer l'information, surtout en une période où tous les projecteurs se focalisent sur l'actualité financière : la crise n'empêche pas les réformes ... elle les masque juste à nos regards !
Hors la statistique nous importe au plus haut point, elle constitue une des bases de notre métier ; et sans les travaux de l'INSEE, on risque de se retrouver en caleçon en matières de quotas.
Donc la plus grande vigilance s'impose !
Pour en savoir plus : sauvonslastatistiquepublique.org
07:42 Publié dans Etudes Marketing | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | |
10/10/2008
Merci
Il y aura toujours des grincheux pour se plaindre de l'horrible confusion entre vies publique et privée sur facebook, mais c'est quand même bien agréable de recevoir plein de messages vous souhaitant votre anniversaire.
Plein de messages auxquels je réponds ici même ... et je vous envoie plein de bises en retour !
18:50 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Des nouvelles de Nouvelles
Nousvelles.com, vous vous souvenez ? J'avais interviewé Laurent, le responsable du projet, il y a quelques mois.
Aujourd'hui, ce dernier lance sur son site un grand concours littéraire "ouvert à tous, lecteurs ou auteurs, abonnés ou non".
Avec de nombreux prix sont à gagner : livres, bons d’achat et même un "service complet d’agent littéraire pour réussir la publication à compte d'éditeur de son livre - valeur de 1.000 Euros" !
Si cela vous tente, le règlement est là.
Il faudra bien que je me décide un jour à publier autre chose que des billets sur ce blog et des livres professionnels ...
PS : En outre, Nousvelles.com vous offre, à vous fidèles lecteurs de MarketingIsDead :
- 5 coupons offerts avec le code 'PLUM3' ;
- Un recueil gratuit envoyé si vous indiquez votre adresse de livraison dans votre espace membre.
Sympa !
07:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
08/10/2008
E.T. débarque
Alerte : les aliens survolent la capitale !
Samedi soir, ils ont survolé la Tour Montparnasse, l'enveloppant d'un étrange cône lumineux : attendons-nous au pire !
Surprenante photo prise aux pieds de la tour, dans le cadre de la Nuit Blanche, de installation de l’artiste musicien japonais Ryoji Ikeda.
Et extraordinaire succès de cette dernière édition d'un évènement parisien qui a su essaimer à l'étranger, de Madrid à Miami, et de Montréal à Bucarest.
Extraordinaire succès également de l'éphémère, à l'heure où les institutions sensées les plus solides - celles qui supportent notre magnifique société libérale dite de consommation - flanchent les unes après les autres ... Banquiers, souvenez-vous de Jacques Brel : "Au suivant !"
Cet retour en force de l'éphémère ne constitue pas un épiphénomène - une passade, juste un échappatoire : non, c'est toute notre société qui s'oriente peu à peu vers une culture de l'instabilité ... ou plutôt du non stable.
Il y avait eu quelques signes précurseurs fin des années 90, avec notamment les flash mobs et certains lieux nécessairement voulus transitoires comme le bien nommé Point éphémère (plus durable que prévu, cependant !) ; aujourd'hui, au travers des blogs et des réseaux sociaux, se constituent des communautés extrêmement évanescentes ... mais en totale ligne avec une société qui se cherche, bouge, se transforme ... et finalement se satisfait pleinement de cette absence de stabilité, y puisant en fait une plus grande liberté.
07:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |