22/01/2009
Kub Or remet ça
Piranh’art et Maggi annoncent le retour du Concours de création Kub Or, du 15 janvier au 25 février.
Chaque année, la mythique marque de bouillons Kub Or propose une boîte Collector en fer commercialisée en grandes surfaces à plus de 200 000 exemplaires entre septembre et novembre.
L'an passé, Piranh’art et Maggi avaient organisé un grand concours de design en ligne, remporté par Julie Serres, qui avait eu le plaisir de voir sa boite éditée et distribuée dans toute la France.
Marchez dans ses traces et proposez votre propre boite et gagnez 10 000 € : pour savoir comment faire, tout est là.
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21/01/2009
En direct (des blogs) de Chine
La Chine a son Madoff ou son Kerviel : avant sa récente arrestation, Huang Guangyu (photo en vignette), considéré comme l’homme le plus riche du pays "serait parvenu à soutirer à la bourse 7 milliards d’euros en transférant continuellement entre filiales de son groupe les actions de ses boîtes cotées au détriment des spéculateurs attirés par les hausses soudaines et qui se retrouvaient plumés lorsque le titre chute ensuite", Bruno Birolli.
Les autorités traitant désormais les déliquants économiques comme les déliquants politiques sous Mao, difficile de savoir quand il refera surface : certainement dans plusieurs mois, après avoir consciencieusement rédigé son autocritique ... et sans que les détails de l'escroquerie ne parviennent à des oreilles non autorisées .. ou simplement occidentales !
Sinon, la crise économique ne transparaît guère dans la blogosphère francophone en Chine : les citadins semblent peu soucieux de la mise à la porte de centaines de milliers de mingongs, ces "paysans ouvriers" venus contribuer à la prospérité des usines côtières, et qui s'en repartent chez eux, encore plus pauvres qu'avant.
En la fin d'année 2008, c'est plutôt le problème de la démocratie qui émerge.
La France vue d'ailleurs évoque "un mouvement 08, réclame plus de démocratie au travers d’une pétition signée par quelques milliers d’iconoclastes", avant de préciser : "la démocratie existe en Chine mais elle a une regle de base : il faut être membre du parti communiste" ... ce qui ne renvoie pas nécessairement à notre conception française de la démocratie. Mais après tout, la démocratie grecque excluait bien les esclaves !
Pour Chines, "la colère des Chinois, après l'entrevue du président français et du Dalaï Lama, est une très bonne chose", car "ils sont en apprentissage dans le concert des nations". Et de préciser encore : "Leur croissance économique a été très rapide, leur donnant un poids économique qu'ils croient légitimement devoir être doublé d'un poids politique équivalent. Dans leur apprentissage, il y a une chose qu'ils devront prendre en compte, entre autres règles immuables. La France se sent bien quand elle agace tout le monde".
Journal d'un Chinois ne dit pas autre quand il titre "Des diplomates chinois commencent à apprendre à réfléchir" : "Wu Jian min, l’ancien ambassadeur de Chine à Paris, est apparemment en colère contre … le ministère des affaires étrangères chinois" et "cela provoque visiblement la division profonde à intérieur du parti" ! Comme disait La France vue d'ailleurs "la démocratie existe en Chine mais elle a une regle de base : il faut etre membre du parti communiste".
On l'aura bien compris, la démocratie à l’occidentale n’est pas un régime qui peut fonctionner à l’heure actuelle en Chine : Blog en chine traduit pour nous les explications d'un blogueur chinois. Ce dernier, après avoir évoqué la Thaïlande, Taïwan et le Pakistan, conclut en ces termes :
"Je peux donc dire ici sans peur que l’application de la démocratie à l’occidentale nécessite des conditions (préalables) qui sont :
- La classe moyenne doit constituer la plus grande composante de la structure sociale ;
- Les ressources nationales doivent être suffisamment abondantes ;
- La qualité intrinsèque (le fameux terme chinois “suzhi”) des citoyens doit être élevée ;
- L’environnement international doit être relativement stable. Aucune de ces conditions ne peut manquer.
On peut dire en conclusion qu’en l’état actuel des choses, il n’existe pas le moindre argument pour appliquer la démocratie à l’occidentale en Chine" ... sans préciser si pour lui, c'est un bien ou un mal !
PS qui n'a rien à voir : Madoff et Kerviel ont leur page sur Wikipédia, pas Huang Guangyu : qui se dévoue ?
Publié également sur Intelligence Collective.
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20/01/2009
Quel avenir pour le luxe ?
Le rapport Smartfutur sur les Tendances 2009 de l'univers du luxe est accessible sur le blog de Réné Duringer, initiateur du projet.
Un René qui revient aujourd'hui à la charge : "Si le sujet t'intéresse toujours, je suis preneur d'une contribution".
Quel avenir pour le luxe ?
Vaste question, en une période où l’art de la prévision est devenu sujet à caution – n’oublions pas que la banque disposant des prévisionnistes les plus réputés s’appelait … Lehman Brothers !
Une vision optimiste pour le luxe pourrait être celle d’un avenir radieux, les riches préférant claquer leur argent chez Louis Vuitton ou chez Dolce & Gabbana que d’investir chez Madoff …
Plus sérieusement, pour pouvoir disserter sur l’avenir du luxe, encore fau-drait-il que le luxe … existe !
Certes, il existe une industrie du luxe en France, tout comme il existe une industrie automobile ou une industrie aéronautique et spatiale ; d’ailleurs pour le Comité Colbert – qui regroupe "69 maisons de luxe françaises" –, luxe et aéronautique pèsent du même poids dans notre économie.
Par contre, impossible même pour le dit Comité, de préciser ce qui relève du luxe … ou pas : « Le consommateur, même s'il ne sait pas dire pourquoi avec précision et selon des critères objectifs, SAIT si une marque est de luxe ou pas » !
Ce qui le réduira à définir l'industrie du luxe « comme un ensemble de marques » : l’industrie du luxe apparaît donc comme la seule industrie tautologique de l’histoire … et durera tant que durera cette tautologie !
Toutefois, cette délégation au consommateur – « le consommateur […] SAIT » – n’est pas sans risque :
- D’une part, ce dernier peut aisément et à tout moment exclure de la short list des marques dont l’existence ne tient qu’à ce positionnement ;
- D’autre part, ce n’est pas parce je sais qu’une marque se veut "de luxe" que pour autant je la considère comme telle … ou qu’elle répond à ma propre définition du luxe !
Quand Leclerc clame : « Avec l’augmentation des prix des médicaments, soigner un rhume sera bientôt un luxe », il est légitime de se demander si, au delà de la simple figure de rhétorique, cette publicité ne rencontre pas une certaine réalité sociale.
La véritable question de l’avenir du luxe – et par voie de conséquence de l’industrie du luxe –, est celle de son contenu sémantique :
- Quelle est la signification du concept même de luxe aujourd’hui ?
- La proposition des industriels du luxe se situe-t-elle en adéquation avec cette conception ?
Si pour la majorité d’entre nous, luxe rime avec inaccessible – ou plutôt difficilement accessible –, une telle inaccessibilité n’est pas nécessairement liée à l’argent ; ce que souligne Désire, qui soufre de la maladie de Crohn, dans son blog : « En fait, je constate que le vrai luxe dans une vie, c’est la santé ».
Le "vrai luxe" peut même se révéler totalement gratuit : « Et s'offrir le luxe, le temps que dure un café, de rien faire, de rien décider » ; bien souvent, le "vrai luxe" sera surtout un petit luxe, porteur de petit plaisir : "La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" de Philippe Delerm demeure d’actualité !
Le luxe se caractérise donc par sa rareté, sa presque inaccessibilité : le luxe, tel qu’il se lit au sein de la blogosphère – voir l’étude Le luxe n'est plus ce qu'il était ! publiée sur : Intelligence collective –, apparaît plus comme une expérience unique, extrêmement personnelle … et donc par là-même extrêmement rare et totalement inaccessible aux autres.
Le luxe se caractérise donc par sa rareté, sa presque inaccessibilité … et surtout pas par son prix : en ce sens, le marketing – et toute l’industrie du luxe – ont totalement dévoyé le luxe en le coupant définitivement de ses origines étymologiques.
Car dans "luxe", il y a bien "lux", lumière, brillant, gloire, ornement ; mais également son dérivé en bas latin : "luxus", débauche, excès, faste … Et à considérer les prix pratiqués dans les boutiques de luxe, force est de reconnaître que l’excès prime sur la lumière ou la gloire !
Un dévoiement qui s’explique aisément.
La qualité a toujours été synonyme de prix élevés : une malle Vuitton ne lâchait pas son propriétaire au beau milieu de l’Atlantique ; pas plus qu’une Mercédès ne plantait son conducteur au beau milieu de la campagne – enfin, moins que la moyenne …
Aujourd’hui, une valise Samsonite protège autant, sinon mieux, vos effets, malgré la fougue de certains bagagistes d’aéroports ; quant à la bière grand cru millésimée de Carlsberg à 270 € la bouteille, procure-t-elle une sensation de fraîcheur réellement supérieure ?
L’équation "qualité élevée = prix élevé" ne présente plus la même pertinence en une époque où la qualité globale de la production industrielle s’est considérablement améliorée : la qualité n’est plus réservée à une élite.
Les prix élevés, si !
Acquérir un objet que la majorité des Français ne pourra jamais se payer peut constituer une expérience tout aussi unique que personnelle … et donc un réel luxe !
A suivre ... la semaine prochaine.
07:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
19/01/2009
C'est beau le marketing à l'ancienne
C'est beau le marketing à l'ancienne, avec de beaux courriers bien imprimés sur papier en quadrichromie, bien personnalisés avec en bas de la missive la signature (illisible, cependant ...) de "Votre Directeur d'agence) : que je suis content d'être à la Banque Populaire Bourgogne Franche Comté, en province, là où on connaît encore la vraie valeur des vraies choses !
"Conscients de l'intérêt que vous portez à épargner en toute sécurité ..."
Et en plus, c'est des gens sérieux, ils ne vont pas me proposer du Madoff, eux ! Sérieux, mais malins : ils savent que nous tous, pauvres petits épargnants, nous avons peur de nous retrouver en culotte courte avec la bourse qui tangue un peu trop ces temps-ci !
"... nous vous proposons aujourd'hui de souscrire au Livret A accessible depuis cette année au sein de votre Banque Populaire."
Là, petit bémol : j'ai déjà signé les papiers le 26 décembre, pour ouverture du compte au 1 Janvier ! Zut alors, ils disent n'importent quoi ?
Heureusement, il ont l'argument massue : "un taux attractif de 4%".
Dans ma boîte aux lettres, ce matin, il y avait aussi Libération :
"Ce sera du 2,5%. Après le dévissage de la Bourse, voilà que le Livret A prend le toboggan. Il culminait à 4% depuis le 1er août. Il passera à 2,5% le 1er février".
La lettre, datée du 13 du Janvier, et partie le même jour de Dijon, est arrivée le 16 à Vincennes : le 13, ils ne se doutaient pas que le taux risquait de changer ? Si, il y a une petite ligne, tout en bas, avec l'astérisque : "Taux fixé par l'état (...) susceptible de variations au 01/02/2009".
Qui a dit ridicule ?
07:21 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
15/01/2009
Le marketing, un conte de fée ?
En terme de produits - ou plus précisément de positionnement produits -, le marketing repose sur le triptyque : insight, bénéfice, support avec, certes, quelques variantes sémantiques, bénéfice pouvant se réécrire promesse ou avantage ; et support, justification ou reason why en bon franglais.
C'est son positionnement qui donne son sens réel au produit ou au service : sans ce travail, l'iPod ne resterait qu'un baladeur mp3 et Vivacio, une assurance vie. D'où cet enjeu capital : celui de la découverte du bon insight, celui permettra au produit dé séduire un maximum de clients en se démarquant efficacement de ses concurrents.
Reconnaissons-le : la quête du bon insight demeure souvent inachevée ... Mais les marketers ne se laissent pas abattre pour autant et il ne se passe pas une semaine sans que l'on me demande si je n'ai pas une bonne recette pour en découvrir de nouveau : je n'aurais jamais dû nommer mon site ConsumerInsight !
Dans la majorité des cas, l'insight est présenté de manière négative : "C'est compliqué de devenir propriétaire lorsque l'on démarre dans la vie" (PPC évoquant le Crédit Foncier) ; "Il n’y a rien de plus insupportable pour un enfant que d’être séparé de son doudou" (l'EBG commentant Le grand casting des Doudous de Brandt).
D'ailleurs, je renverrai à la définition "canonique" du Publicitor : "Un insight (on dit souvent insight consommateur) est la perception par le consommateur d’un problème ou d’un dilemme irrésolu sur la catégorie de produits où la marque opère".
C'est confronté à un insight négatif que le bénéfice produit prend toute sa dimension : il comble un manque. Et plus ce dernier sera important, plus l'insight sera puissant.
Bref, le couple insight / bénéfice pourrait aisément se renommer : mise en évidence d’un manque / réparation de ce manque. Ce faisant, le marketing devient narratif : il raconte une histoire, certes brève, mais une histoire quand même.
Mais quel type d'histoire ?
Un mini conte de fée, du moins si l'on se réfère aux travaux de Vladimir Propp, tels que présentés dans Morphologie du conte.
Dans cet ouvrage, le folkloriste russe souligne que "les éléments constants, permanents, des contes sont les fonctions des personnages" ; par "fonctions", il faut entendre "actions" : les contes merveilleux ne se caractérisent pas par la présence d'un héros ou d'une princesse, mais par les actes de ces personnages.
"Le nombre de fonctions que comprend le conte merveilleux est limité" et "la succession des fonctions est toujours identique", précise encore le folkloriste russe : certains contes peuvent se développer en de longues circonvolutions et d'autres apparaître très brefs, peu importe : s'ils comportent les séquences clefs, et dans le bon ordre, ils appartiennent bel et bien à la catégorie des contes merveilleux.
Certaines fonctions se révèleront plus importantes que d'autres : ainsi la 19°, où "Le méfait initial est réparé ou le manque comblé (définition : réparation, désignée par K). Cette fonction forme couple avec le méfait ou le manque du moment où se noue l’intrigue (A). C’est ici que le conte est à son sommet".
Le marketing s'inspire donc bien des contes de fée, il en rédige des minimalistes, réduits au couple manque initial / manque comblé, qui se réécrit ici en insight / bénéfice : mais après tout, ne retient-il pas les actions primordiales, celle "où se noue l’intrigue" et celle où "le conte est à son sommet", pour reprendre les propos mêmes de Propp.
Et le support ?
Parmi les personnages caratéristiques des contes, Propp identifie un "auxiliaire" dont "la sphère d’action comprend […] la réparation du méfait ou du manque". L'auxiliaire, c'est l'objet merveilleux qui permet au héros d'accomplir sa quête, de remplir sa tâche.
Nous voici donc en présence de contes simplissimes - puisque réduits à deux fonctions - où interviennent essentiellement deux personnages : le héros / consommateur et l'auxiliaire / support ; le marketing propose bien des contes merveilleux à ses clients.
Et puise donc ainsi au plus profond de notre inconscient collectif : d'où sa force de conviction.
La publicité enrichira cette narration d'un nécessaire contenu discursif : Georges Péninou en fera la démonstration pour la communication bancaire, lors du séminaire Sémiotique II, organisé en 1983 par l'Irep.
La question pouvant se poser aujourd'hui de toutes ces communications qui cherchent à s'évader d'un tel canevas ... et de leur éventuel pouvoir de conviction ; mais c'est là un autre débat !
07:15 Publié dans Consumer Insight | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |