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01/02/2014

Comment les médias sociaux redéveloppent le contenu papier

Personal Btanding.pngAujourd’hui nombre de professionnels – et notamment ceux du marketing et de la communication – cherchent à tout prix à se construire une identité (= leur personal banding) sur la toile en réseautant en tous sens.

 C’est même la base de Twitter : on suit des twittos, on retweete plus vite que son ombre et l’on espère disposer bientôt de suffisamment de followers pour entrer dans le Top 100 des twittos de son secteur d’activité.

Résultat : des messages qui tournent en boucle, aussi intéressants que les vidéos de chatons sur YouTube ! Ça ne marche pas vraiment comme ça : bien sûr qu’il faut suivre des gens et les reweeter … mais il faut aussi avoir quelque-chose de personnel et d’intéressant à raconter de temps à autre.

Réputation de marques ou personal banding d’experts, rien n’existe sur les médias sociaux sans à la base une réelle politique de contenus : les marques qui se contentent d’acheter des fans pour les divertir sur Facebook ne font qu’amuser la galerie sans réels bénéfices.

On recensera une multitude de lieux et de moyens pour diffuser et faire circuler des contenus de qualité sur les médias sociaux – Twitter bien évidemment, mais n’oublions pas SlideShare, YouTube, Pinterest, Foursquare, etc. Ne cherchez surtout pas à prendre la parole partout : limitez-vous à ceux où vous vous sentez à l’aise.

Une fois distingués les lieux d’expression proprement dits des « accélérateurs » (Twitter, Foursquare), on classera les premiers en quatre groupes – ou plutôt sur quatre niveaux, selon le prestige ou l’autorité qu’ils peuvent conférer.

Le premier est celui des discussions sur les médias sociaux, professionnels comme LinkedIn ou grand public comme Facebook : c’est souvent là que se créent les vrais échanges – c’est le niveau du P2P, tout le monde parle avec tout le monde. Mais comme c’est le niveau de l’instantanéité, les réflexions n’y sont guère construites.

Le second niveau est celui du blog : c’est là que les experts commencent à devenir … des experts, parce qu’ils peuvent y synthétiser tout ce qu’ils auront précédemment développé dans le fil de discussions à bâtons rompus. On teste des idées sur LinkedIn, on les développe sur son blog.

L’autre avantage du blog est que l’on y est chez soi : non seulement, on peut y prendre le temps de la maturation des propos, mais les lecteurs sauront vous y retrouver ; c’est la différence entre l’interview accordé à un magazine et le livre bien rangé dans les rayons d’une bibliothèque.

Toutefois, les papiers postés sur un blog demeurent nécessairement courts : force est de suivre le format qui s’est peu à peu imposé – et souvent, c’est frustrant ! Bien sûr la magie des liens hypertextes autorise les renvois d’un texte  l’autre ... mais on ne peut pas non plus balader son lecteur à l’infini.

C’est pourquoi vous passerez plus ou moins rapidement (ou pas) au niveau supérieur, celui de l’écrit construit, indépendamment lisible : le livre blanc, généralement publié en PDF. On laissera les livres blancs mono émetteurs aux entreprises pour privilégier l’écriture collaborative avec d’autres disposant déjà d’une certaine visibilité sur la toile.

Chaque contributeur effectuant la promotion de sa partie (de ses idées), l’effet démultiplicateur sur l’ensemble se révèle très efficace.

Reste que ce qui confère le plus grand prestige, c’est aujourd’hui encore l’édition papier. D’autant que de nouveaux éditeurs, très dynamiques, sont récemment apparus sur le marché, comme Kawa, chez qui j’ai récemment publié deux livres tout en contribuant à plusieurs autres.

Car même au niveau de l’édition papier, le collaboratif s’impose : et le schéma promotionnel demeure le même que pour les livres blancs, chaque coauteur y allant de sa petite contribution.

In fine, on peut même signer un livre seul – mais plus tard, une fois son autorité définitivement assise …

A l’heure où – parce que c’est facile, parce que ça ne coûte rien – d’immenses logorrhées se déversent sur la toile, l’édition papier conserve un ultime prestige ; je dirais même que c’est à l’écriture électronique qu’elle doit sa nouvelle vitalité, juste retour des choses.

Cela étant, n’oublions pas que ce n’est évidemment pas dans un ouvrage papier que se situent les vraies discussions : donc, après avoir bien mis en avant vos livres sur votre blog, retour aux médias sociaux pour prolonger le partage.

Retour vers LinkedIn ou Facebook – mais retour embelli du prestige de l’auteur qui a publié un livre : et là, évitez de vous prendre la grosse tête ! Car les discussions sur les médias sociaux se passent toujours en mode P2P, et ce n’est pas parce que vous aurez commis un livre papier que vous devrez écraser vos interlocuteurs de votre supériorité.

Car si l’on considère le livre papier comme la plus haute marche, après … c’est le vide et l’on tombe aisément de son piédestal : alors back to conversations, mais se prendre trop au sérieux, sinon c’est l’explosion en vol d’une autorité chèrement acquise.

Ce sera mon ultime conseil : sachez cultiver la dérision … à votre égard !

22/01/2014

Anticiper, toujours plus, toujours plus vite !

Boule 2.jpgAlors que c’est aujourd’hui que l’on en ressent le plus le besoin, anticiper devient particulièrement complexe, de multiples ruptures venant briser la ligne claire des prédictions.

En caricaturant à peine, des Trente Glorieuses à la fin des années 2000, il suffisait juste de tirer le trait pour prédire les grandes évolutions sociétales : les inflexions se révélaient lentes et les surprises assez rares.

Et à la fin du siècle, nul n’aurait imaginé le géant du Web Yahoo détrôné par un moteur issu de la recherche universitaire nommé Google ; en 2007, c’était écrit : le futur du Web social se nommait Second Life et MySpace– même Murdoch y croyait dur comme fer !

Prévoir ce que pourrait (le conditionnel n’est pas une option) être demain, ne saurait plus être le fruit du travail d’un seul individu ou d’une seule entreprise, mais doit être le résultat d’un long travail d’intelligence collective d’experts : c’est pourquoi, pendant plus d’un an, l’Adetem a animé la réflexion de près de 100 professionnels du marketing et des études de marché.

Le résultat, c’est le : Manifeste pour le marketing de demain, publié au cours du 1er semestre de cette année sous forme d’un livre blanc téléchargeable sur le site de l’association.

Mais le futur ne sera jamais que ce qu’en feront les hommes – y compris les marketers : c’est pourquoi nous avons ensuite proposé à une vingtaine d’entre eux de coucher par écrit LEUR vision personnelle du marketing de demain.

Seconde production qui, elle, prendra la forme d’un livre : Le Marketing est mort, Vive le Marketing ! publié chez Kawa, et sortira lors de la Journée Nationale du Marketing du 26 novembre.

Le marketer ne peut avancer sans appréhender les principales tendances sociétales – démarche impossible seul : on a dit bien des choses sur le 21ème siècle, mais ce qui est sûr, c’est qu’il sera celui de l’intelligence collective et de la collaboration entre chercheurs – même concurrents.

Mais il ne peut avancer non plus sans vision – sans vision personnelle, précisons bien.

Parce qu’en marketing – même futuriste –, les produits me too ne permettent pas vraiment de prendre une longueur d’avance sur la concurrence : il faut à la fois se montrer capable d’identifier les courants porteurs ET de proposer des offres différenciantes. L’un n’allant pas sans l’autre.

Les entrepreneurs « uniquement » visionnaires se feront toujours plaisir à créer des produits superfétatoires et pesteront contre ces consommateurs qui n’en comprennent pas l’utilité.

Les autres chercheront systématiquement à discerner en quoi leurs idées rencontrent les tendances sociétales actuelles et/ou en gestation : c’est plus compliqué que de penser avoir la science infuse.

Pour y parvenir, le marketer de demain devra se montrer extrêmement ouvert, à l’écoute de la société, des technologies, des nouvelles pratiques … Si le consommateur d’aujourd’hui s’appréhende – plus ou moins – aisément grâce à l’immense panoplie des études de marché, ses descendants demanderont aux marketers de faire preuve d’imagination.

Or l’imagination n’est que la capacité à synthétiser des connaissances variées, de les mettre en perspective : encore faut-il apprendre à les acquérir.

Le marketer de demain sera nécessairement curieux.

25/12/2013

Le 25 décembre au matin

noel.jpgLe 25 décembre au matin, une foule de petits enfants de la génération Z vont fébrilement déballer les paquets cadeaux empilés sous le sapin de Noël ...

Première remarque : j'ai bien écrit une « foule », et non « tous » : car avec la baisse actuelle du pouvoir d'achat et la fracture sociale que les marketers se pressent toujours d'oublier, il y aura bien sûr des laissés sur le bord de la route ... pas gai, pour un tel jour, mais c'est une réalité à ne pas oublier, hélas.

Seconde remarque : certains se rendront directement sur le Web pour récupérer sous un sapin virtuel un cadeau en ligne à télécharger : musique, jeux, films, etc.

Ensuite, bon nombre d'entre eux passeront le reste de la journée englués devant leur écran, rechignant à passer à table : en d'autres temps, ç'aurait été autour du train électrique, ce qui, finalement, revient un peu au même !

Et puis, il y aura des pannes, comme toujours : la tablette défectueuse, la console qui refuse de se connecter.

Jadis, il y avait les piles qui n'étaient pas fournies avec les jouets et les gamins qui piaillaient : rien de nouveau sous le soleil.

Les parents partaient à la recherche de piles à la station service du coin ... Mais si le train ne démarrait pas pour une multitude d'autres raisons, il fallait calmer les gamins jusqu'à la réouverture des magasins le lendemain (ou le surlendemain quand Noël tombait un samedi.

Aujourd'hui, on se rue sur le téléphone en espérant que le SAV reste ouvert les jours fériés ... et il a intérêt, parce que sinon, ça va crier sur les médias sociaux !

Par exemple sur Twitter, où en 140 caractères, notre jeune Z va se défouler en n'oubliant surtout pas le # devant le nom de la marque ou du produit incriminé – sans aucun doute, après avoir vérifié en effectuant une recherche sur le dit #, juste pour voir si ses copains n'avaient pas rencontré le même problème.

Normalement, le Community Manager ne travaille pas les jours fériés ... ou plutôt légalement, sauf dans certains secteurs prévus par la loi, comme les transports – on a bien récemment vu ce qu'il en était dans la distribution avec l'ouverture des magasins le dimanche.

En d'autres termes, notre Community Manager a intérêt à répondre présent le jour de Noël pour prendre en conversations privées les twittos ou les fans de Facebook qui se plaignent de la console qui ne démarre pas. Les plus doués orienteront les parents vers le modèle supérieur, et gagneront une commission bien méritée.

Sinon, il va y avoir des lendemains de fête qui déchante.

Heureusement, le Community Management peut s'exercer à distance, près de son propre sapin de Noël ... mais pas n'importe comment : et leurs patrons seraient bien avisés de payer correctement cette journée de travail particulière ... sinon, c'est qui risquent de se voir citer plus tard sur les médias sociaux, avec des commentaires désobligeants !

C'est vrai que Noël n'est pas un jour comme les autres ... même sur les médias sociaux.  

PS : Ce post s’intègre dans le calendrier de l’avent de Stratégie Marketing ; pour découvrir les autres, rendez-vous ici.

11/11/2013

Plus nul que nul : le Community Manager d’Asus persiste !

Ordinateur casse.jpg

Peut-être avez-vous lu les déboires de mon copain Alain avec Asus dans ce post : Plus nul que nul, est-ce possible ?

Un brin provocateur, Alain a recopié le papier sur la page Facebook de la marque : peut-être espérait-il un message privé l’invitant à contacter le Community Manager … et d’éventuelles excuses pour un SAV un peu foireux !

Ce qui est surtout foireux, c’est la façon de procéder de la marque sur les médias sociaux puisque vendredi Alain commentait son papier de ce dernier témoignage : « Ce texte relativement modéré, publié sur la page Facebook France d'Asus, pour voir … à été censuré dans les 2 heures ».

Encore un Community Manager plus rapide à manier la serpillière qu’à entamer des discussions : que risque-t-il en agissant ainsi ?

Juste qu’un blogueur un peu moqueur (moi) sorte ce (non)événement des commentaires que personne ne lit pour lui donner sa juste place au sein d’un vrai post, avec quelques bons tweets pour faire bonne mesure.

Je reviens d’Abu Dhabi où j’expliquais hier même à mes étudiants en marketing (à la Sorbonne : très bon niveau, des professionnels en formation continue très attentifs) que de tels comportements sur les médias sociaux sont suicidaires – et de leur rappeler la fameuse affaire Kit Kat.

Désormais, je pourrai aussi parler du Community Manager d’Asus : non pas que ses erreurs pèsent autant que celles de son collègue de Nestlé … mais on pouvait espérer qu’après toutes ces dysfonctionnements, les erreurs de jeunesse, ce serait fini !

Eh bien non : les mauvais resteront toujours des mauvais, et c’est bien dommage, parce qu’ils donnent une bien triste image de leur profession.

Et le malheureux va découvrir qu’il est plus difficile de supprimer un post sur un blog que sur sa page Facebook : tant pis pour lui, on apprend aussi sur le tas !

23/10/2013

2 e.réputations, mais un seul personal branding #4

la-communication-digitale-expliquee-a-mon-boss.jpgSuite des notes parues les 16, 18 et 21 octobre.

Elaborer son personal branding

Rassurons-nous : ce n’est pas parce trois salariés d’Alten se sont retrouvés devant les prudhommes du fait d’un ami indélicat que nous sommes tous à la merci d’un licenciement expéditif.

Et la multiplication de photos de fêtes estudiantines sur Facebook risque fort de calmer les ardeurs des chasseurs de têtes : à quoi bon chercher à débusquer l’image scandaleuse … si elle devient la norme !

En fait, dans la majorité des cas, même votre sphère privée est à deux clics de vos collègues de bureau – et votre e.réputation professionnelle à deux doigts d’être percée par vos parents et amis –, non seulement il n’en transparaît pas suffisamment pour que cela vous porte réellement préjudice … et très certainement vos collègues et amis ne chercheront pas à en savoir plus sur vous …

… sauf si une « impérieuse » nécessité les pousse : parce que vous venez d’obtenir une surprenante promotion, vous vous présentez aux élections au comité d’entreprise, etc.

… sauf si votre personnalité devient plus publique que d’ordinaire : car les hommes publics n’ont pas de vie privée.

Alors, plutôt que de prendre le moindre risque, construisez-vous une e.réputation globale – une e.réputation qui fasse le lien entre vos vies personnelle et profesionnelle.

Acceptez de vous afficher et élaborez votre personal branding – votre marque individuelle.

Mais pas n’importe comment !

Si les professionnels savent parfaitement (devraient savoir parfaitement) gérer la partie profesionnelle de leur e.réputation (et s’ils ne le savent pas, il y a des tas de lectures intelligentes sur le sujet), ils ignorent le plus souvent ce qu’ils doivent / peuvent porter à la connaissance de tous de leur vie privée – et donc de leur e.réputation personnelle.

La réponse est simple : tout ce qui peut contribuer de transformer un dirigeant (consultant, spécialiste, etc.) technocrate en un être humain sympathique.

Et un être humain, c’est fait de qualités et de défauts.

Vos défauts publiques, ne chercher ni à les nier, ni à les cacher : s’ils sont connus, c’est que d’autres se sont déjà chargés de les révéler … et sont prêt à enfoncer le clou.

Longtemps l’ancien ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie Hervé Gaymard a essayé de nettoyer sa page wikipedia de la polémique liée à son appartement de fonction de 600 m2 près de la place de l’Etoile – le scandale lui a valu son portefeuille ! Non seulement, il n’y est jamais parvenu, mais le toilettage a cessé le jour où a été révélé l’adresse IP de la personne chargée du nettoyage : elle correspondait à un ordinateur de Bercy !

Si la tache est trop flagrante, plutôt que de la nier, mieux vaut l’accepter … et annoncer que l’on va s’amender – en s’amendant réellement, bien sûr ! Car, bonne nouvelle, le Web social sait se montrer clément vis-à-vis de ceux qui reconnaissent leurs fautes et cherchent à se corriger.

Sinon, il vous restera à mettre en avant vos qualités … disons, vos points forts, ce qui fait de vous un ami agréable dans la vie quotidienne : Facebook peut constituer un excellent allié en ce domaine.

Ne cherchez pas à tout dire … juste ce qu’il faut pour effectuer le passage du professionnel à l’être humain ; que ceux qui vous découvrent aient envie de boire un verre avec vous, après une conférence.

J’adore la musique pop/rock : régulièrement sur mon blog – MarketingIsDead.net est, comme son nom l’indique, un blog professionnel spécialisé – je parle des concerts que je vais écouter au Zénith ou à Bercy ; petit à petit s’est tissé un lien de complicité avec d’autres marketers, eux aussi amateurs de ce style de musique.

La nature a horreur du vide : surtout, le Web social a horreur des e.réputations vides ! Pour éviter que d’autres remplissent malicieusement la vôtre, offrez par avance un contenu sympathique vous concernant.

Et rapidement, vous vous apercevrez que la question de la frontière – plus ou moins hermétique – entre e.réputations personnelle et professionnelle n’existe pas : il vous faut savoir judicieusement gérer les deux versant de votre propre personnalité.