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24/05/2009

Que restera-t-il du luxe après la crise actuelle ? #2

avenir luxe.jpgSuite de l'article du 17 Mai.

Luxe(s)

Peut-être pour le luxe devrait-on poser la même question que pour la crise : le luxe, quel luxe ?

Il y a le luxe des sacs Vuitton et des montres Rolex - le luxe de publicitaires comme Jacques Séguéla qui affirmait : "Si à cinquante ans on n'a pas de Rolex, on a quand même a raté sa vie".

Et puis, il y a le "vrai" luxe, celui des Français qui n'ont pas les moyens - ou simplement l'envie - de débourser au minimum 4000 euros pour une tocante.

Pour comprendre ce que recouvre pour ces derniers le concept de luxe, je me suis promené au sein de la blogosphère, sur des blogs de simples consommatrices, de voyageurs, etc. - des blogs souvent inclassables, peignant la vie au quotidien.

L'on y apprend que le "vrai" luxe n'est ni ostentatoire, ni même cher ... en fait, il n'a pas de prix : le "vrai" luxe n'est pas marchand !

C'est la santé, comme le souligne Désire, qui soufre de la maladie de Crohn : "En fait, je constate que le vrai luxe dans une vie, c'est la santé ». Ce qui n'est pas sans évoquer une récente campagne de publicité des hypermarchés Leclerc, clamant : "Avec l'augmentation des prix des médicaments, soigner un rhume sera bientôt un luxe".

Le "vrai" luxe n'est que relatif - et sans doute est-ce pour cela que le terme apparaît si fréquemment dans les blogs de voyage : pour En route pour le pays d'Oz, le luxe suprême en Tasmanie, ce seront ... des "douches chaudes en bord de plage" ; et pour Mylène & Simon, "la chance de dormir dans des refuges chauffés au bois a toutes les nuits" chez les Inuits.

Et plus de chez nous, le "vrai" luxe se nichera dans des détails de la vie de tous les jours.

Pour Maman Mercredie, ce sera ... prendre une douche : "Je me suis offert tout un luxe aujourd'hui ... J'ai profité du fait que Bébélou faisait sa sieste pour aller prendre une douche ... seule".

Et pour Toujours dimanche, ce sera même ... de ne rien faire : "s'offrir le luxe, le temps que dure un café, de rien faire, de rien décider".

Si l'on tentait de déceler un plus petit dénominateur commun entre tous ces conceptions du luxe - celui de Séguéla, Désire ou Toujours dimanche - sans doute faudrait-il le chercher dans sa rareté, son inaccessibilité.

Inaccessibilité absolue de la santé pour un malade comme Désire, et des montres Rolex pour la grande majorité des Français, en raison de la barrière artificielle - mais bien réelle, néanmoins - des prix.

Inaccessibilité relative d'un instant de calme - d'un petit bonheur, d'un plaisir simple : le luxe devient accessible à tous ... sauf peut-être aux plus riches, à ceux qui courent sans cesse et n'ont pas les moyens de faire une pause à regarder un coucher de soleil !

La vision la plus couramment partagée du luxe semble bien celle d'un instant privilégié - extrêmement personnel - et surtout non marchand : le luxe du Comité Colbert - qui regroupe les principaux acteurs du secteur - apparaît plus comme une exception - très lucrative, certes, mais une exception cependant.

A suivre la semaine prochaine ...

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17/05/2009

Que restera-t-il du luxe après la crise actuelle ? #1

avenir luxe.jpgDepuis quelques mois, mes copains des Mardis du Luxembourg - un think tank tout aussi informel que sympa, qui depuis bien longtemps ne se réunit plus près des jardins du Luxembourg, et parfois même, plus le mardi ! - depuis quelques mois donc, nous discutons du luxe ... sujet très tendance - pour les marketers, j'entends - autours duquel ne se formule - heureusement - aucun consensus !

J'avais, il y a quelque temps - une bonne année en fait - apporté ma contribution au débat en réalisant Le luxe n'est plus ce qu'il était !, une analyse du concept de luxe au sein de la blogosphère, publiée sur Intelligence Collective.

J'ai également apporté ma pierre au rapport Smartfutur sur les Tendances 2009 de l'univers du luxe à la demande de mon ami Réné Duringer.

Bref, une overdose de luxe !

Certainement est-ce pourquoi avons-nous décidé de tourner la page du luxe, non sans - avant de nous lancer dans une nouvelle aventure - répondre à une dernière question : Que restera-t-il du luxe après la crise actuelle ?

Tout cela en deux pages - français et anglais, en vue d'une publication sur la première plateforme collaborative européenne dédiée au marketing, lancée par l'European Marketing Confederation, je vous en reparlerai - et une série d'émissions sur une Web TV - je vous en reparlerai aussi.

Donc, que restera-t-il du luxe après la crise actuelle ?

Pas grand chose, aurais-je tendance à dire ... vous reconnaissez mon goût pour l'inutile et le superfétatoire ! Cela étant, en affirmant "pas grand chose", je ne formule pas un souhait : j'affirme une conviction, ce qui est quelque peu différent.

Reste à le démontrer.

Démonstration en deux temps : la crise, le luxe. Et puis le solde.

Crise (s)

En ce qui concerne la crise, la question est simple : quelle crise ?

Il ne s'agit pas d'une pirouette, mais d'une réelle question ...

La crise économique liée à la mauvaise gestion du crédit par les banques : subprimes, pertes abyssales, etc.

Avec évidemment les dégâts collatéraux qui s'en suivent : récession et fermetures d'usines, licenciements à gogo - et le plus souvent abusifs, par précaution et surtout pour ne pas laisser perdre une si belle occasion ...

Résultat : jamais la Banque de France n'a enregistré autant de dossiers de surendettement que cette année, jamais les sociétés de crédit n'ont constaté de défaillances dans les remboursements ... jamais les Français ne sont sentis si pauvres !

La crise liée au passage à l'euro, ensuite.

Ah ! Il a bon dos, l'euro : le pouvoir d'achat n'a pas vraiment souffert du passage à l'euro, et c'est vrai ... mais !

Car il y a un "mais", et de taille !

Le prix des biens durables (téléviseurs, ordinateurs, etc.) a considérablement chuté ... et celui des produits alimentaires tout aussi considérablement augmenté : plus de 6% pour la seule année 2001 ! Et si l'on ajoute également plus de 6% pour 2008, on réalise que le passage à l'euro a surtout profité à ceux capables de s'acheter de superbes écrans plasmas ... pas à tout le monde.

La crise qui secoue notre pays - et la majorité des pays occidentaux - depuis 1980, enfin.

Certes, le niveau de vie des Français ne s'est jamais si bien porté, tout comme leur pouvoir d'achat ! Sauf que pouvoir d'achat ou niveau de vie moyens ne signifient rien : les revenus salariaux se dégradent d'année en année, largement compensés pour certains, par les revenus tirés du capital.

Encore faut-il avoir les moyens d'investir ...

En 30 ans, en 8 ans, en 1 an - selon les crises que l'on adresse -, toujours le même constat : les écarts entre les Français les plus pauvres et les plus riches se creusent, inéluctablement.

Est-ce le problème des industriels du luxe ? Eux qui ne vendent qu'aux riches ?

C'est ce dont il nous faut maintenant parler ; mais auparavant, un petit aparté (sociétal) sur le concept même de luxe.

A suivre ...

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04/05/2009

Bonne nouvelle ?

Fidelite.jpg89 % des français se déclarent fidèles à leur conjoint(e), ou compagne/compagnon, les femmes plus que les hommes.

Et 22% d'entre eux le sont même "plus qu’avant": "la fidélité amoureuse : une valeur qui monte", s'exclame mon copain Thierry Spencer, rédacteur du blog Le sens du client et auteur avec Christian Barbaray d'une étude sur les Français et la Fidélité - malgré tout plus tournée "marques" que "problèmes conjugaux" - et publiée à l'occasion de la Saint Fidèle ... mais si, ça existe, bande de mécréants !

Même forte fidélité à l'égard de ses amis à 76%, en progression de 15% ! Logique en période de crise, ce sont des valeurs sûres.

Ça, c'est pour le côté rassurant de l'enquête ... mais pour le côté marketing ?

Moins gai ... et bizarrement, ce sont les banquiers (56% de fidèles) qui tirent leur épingle du jeu, devant les fournisseurs d'accès Internet (54%) et les opérateurs de téléphonie mobile (49%) : multipliez les pertes, Messieurs de la finance, vos clients ne vous en veulent pas.

Mal lôtis : les supermarchés (27% de fidèles) et les boulangers (28%) : mieux vaut donc ruiner ses clients que leur vendre du mauvais pain ! Les Français, grands mangeurs devant l'Eternel ?

Que nenni : la hiérarchie des commerçants auxquels les Français sont plus ou moins fidèle reflète simplement ... la difficulté de changer de commerçant !

Le pain est trop mou : ça vous coûtera peut-être 100 mètres de plus pour retrouver une baguette bien croustillante !

Votre banquier est ... (je vous laisse remplir les petits points, ça ne demande pas trop d'imagination) : en changer, d'accord, mais il y a les crédits à déplacer, les bénéficiaires de prélévements automatiques à prévenir, etc. Sans garantie que le nouveau soit meilleur, d'ailleurs.

Votre fournisseurs d'accès Internet est autiste : non seulement, ils le sont tous plus ou moins (et plutôt plus que moins), mais dans bien des cas, il va falloir prévenr tous ses copains que l'on a changé d'adresse mail, etc.

Bref, mieux vaut subir que (tenter de) guérir.

Dans bien des cas, il faut vraiment charger la barque pour qu'elle coule (= que le client s'en aille). Ce qui explique peut-être que les fournisseurs d'accès Internet préfèrent vous bombarder de mails inutiles que d'écouter vos récriminations : plaignez-vous, plaignez-vous, vous ne nous quitterez pas plus pour autant - au pire, cela vous donnera des aigreurs d'estomac !

Un petit dernier pour la route : la fidélité aux marques, elle monte à combien ? Pas très haut : un petit 15%.

Pas très chaud, à cette altitude !

Résultats complets sur Rue de la fidélité : une rue certainement plutôt désertée par les marques ...

16:56 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | | Pin it!

16/04/2009

D'une Ségolène à l'autre

Ruffin.jpgJ'ai récemment lu deux livres évoquant l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, et force est de reconnaître que le portrait diffère prodondément d'un ouvrage à l'autre.

Ségolène®, la "femme marque", tout d'abord, de François Belley, un "fils de pub" comme il se définit en dernière de couverture ... sans doute pour cela que la préface est signée d'un des plus grands copains de Sarko, Jacques Séguéla, l'homme à la Rollex !

"Avec Ségolène Royal, jamais la politique ne se sera autant rapprochée de l'univers des marques", précise l'éditeur : et c'est à la démonstration à laquelle se livre en 180 pages l'auteur ... et j'ai comme l'impression qu'il aurait pu se livrer au même exercice avec les divers copains de Seguela, Sarko ou l'autre, le petit qu'il a fait découvrir en 1981, Mitterrand !

Le marketing politique existait même avant tonton Jacques ... et peut-être devrait-il tenir compte des évolutions sociétales, comme l'autre marketing, celui des produits de "grande conso" !

Par exemple, les consommateurs se montrent de moins en moins sensibles au "bling bling" ou aux marques glamour mais sans réel contenu ; à ces marques que rien ne distinguent des autres, sinon la pub, la pub, la pub.

Or c'est quoi, le contenu de la marque Royal ... et là, c'est François Ruffin qui nous le révèle dans La guerre des classes : un contenu nécessairement libéral depuis que le Parti Socialiste s'est converti à l'économie de marché.

Royal n'est pas une marque sans contenu ... mais une marque au contenu hyper banalisé : pas une feuille de papier à cigarettes entre les deux finalistes de la dernière présidentielle.

Un contenu banalisé pour lequel elle est légitimement moins crédible que le candidat de droite : le libéralisme, il est un peu tombé dedans en entrant en politique, Sarkozy !

Bref, Ségo a renoncé à un positionnement légitime - celui historique de son parti - et différenciant pour un nouveau, pour lequel elle n'a aucune légitimité ... enfin, un peu moins que son concurrent !

Tout cela en pensant que l'ancien était totalement et définitivement has been ; mais elle n'est pas la seule à jeter les vieux oripeaux de gauche aux orties dans l'espoir de gouverner : "c'est toute une chorale qui récite ce refrain", souligne Ruffin.

Le plus drôle, c'est qu'à peine un an après son échec de 2007, le libéralisme bat de l'aile ... bref l'ancien discours n'est soudain plus si hasbeen ... sauf qu'il n'y a plus grand monde - et surtout pas Ségo - pour le tenir. Ironie de l'histoire.

Je ne terminerai pas ce papier sans recopier cette superbe citation tirée du livre de Ruffin : "La guerre des classes existe, c'est un fait, mais c'est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter".

Signé Warren Buffett !

A méditer ...

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08/04/2009

Les entreprises manquent d'éthique

Ethicity.jpg

La Semaine du Développement Durable constitue l'occasion de multiples études sur ... le développement durable - of course - et l'environnement en général, mais également l'éthique et la responsabilité sociale des entreprises - la RSE.

Ainsi Elizabeth Reiss d'Ethicity présentait-elle mercredi matin son étude annuelle Les Français et la consommation durable, avant de me rejoindre sur la Salon MD Expo pour notre conférence commune : Réputation en ligne, éthique des marques : comment les apréhender ? comment les gérer ?

Si je n'ai pas eu la toute primeur des résultats, le dossier que me remit en arrivant Reiss était encore tout chaud !

Et cette année, la crise économique s'est bien évidemment invitée puisque pour 90 % des Français, elle représente une occasion de revoir nos modes de vie et de consommation ... et 69% d'entre eux déclarent avoir changé de comportement en matière de développement durable au cours de ces 12 derniers mois !

Cela étant, on ne se méfiera jamais assez du déclaratif ... mais la prise de conscience est au moins évidente.

Toujours est-il qu'un Français sur quatre choisit régulièrement des produits respectueux de l'environnement et trois sur dix font bien attention à ne pas acheter de marques d'entreprises dont ils réprouvent le comportement ... attention !

Attention surtout : la côte des entreprises en la matière continue de chuter ! Ainsi à peine 37 % des Fançais font aujourd'hui globalement confiance aux grandes entreprises, contre 48% en 2006 et 61% en 2004 : manifestement les consommateurs ne se satisfont plus de beaux discours ... et les politiques ne sont pas mieux lotis : à peine 27% de la population considèrent que les politiques et les collectivités prennent suffisamment en compte les enjeux environnementaux.

De toutes façons, les entreprises ne jouent pas le jeu : proposer des produits responsables, c'est une autre manière d'augmenter les prix - 76% des Fançais considèrent les produits de la consommation responsable plus chers que les produits classiques : et pareillement, ils sont 68% à considérer que les produits et services de la consommation responsable ne sont globalement pas attractifs (prix, qualité, impression
d’agir, etc.) ...

Conclusion : les entreprises, dans leur grande majorité, sont en train de rater le grand rendez-vous citoyen du développement durable - et les marketers, celui du marketing responsable.

Mais la crise aidant - je vous l'avait bien dit, la crise est la grande invitée de l'étude -, la nouvelle stratégie de consommation responsable des Français sera désormais de ... réduire sa consommation, pour 79% d'entre eux, contre 56% il y a à peine 3 ans !

Consommer moins ... voilà qui devrait un peu secouer marketers et entrepreneurs.

L'étude d'Ethicity ne saurait se résumer à ces quelques lignes : la synthèse de l'étude se consulte ici.

Et très prochainement, Elizabeth Reiss réagira à mes questions dans ces colonnes.

07:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | Pin it!