26/11/2011
Le marché te demande ...
L'invité du jour, c'est Olivier Covo, directeur associé et fondateur de Brandy Sound.
Les marchés ceci, les marchés cela, bla bla bla ...
En ce moment, Je ne regarde plus trop les infos car c'est à peu près ce que l'on entend. La dernière religion révélée. C'est l'économie. Des gens qui vous mettent des menottes en plastique et qui vous disent "les marchés n'ont pas confiances" ou "les marchés aimeraient que ce gouvernement soit plus stable" et ou l'on passe du "a voté" au "a noté" avec la prise pour argent comptant de tout ce que peuvent dire les uns ou les autres ayant un accès aux médias de masse. Une espèce de fenêtre ouverte ou chacun peut déglutir jusqu'à sa peur et se nourrir de ses fantasmes.
Ce n'est pas la peur qui assure le développement harmonieux mais la joie, la passion et l'enthousiasme. Et cela, tout le monde le sait. Ce ne sont pas les mots qui amènent la confiance mais l'authenticité des faits. Joie et Authenticité sont d'ailleurs deux leviers stratégiques beaucoup (trop?) utilisés par les marques qui savent que pour mieux consommer, il vaut mieux bien vivre.
Je rappelle que les marchés sont des gens, des groupes de gens ou des structures qui, si elles investissent aussi dans l'avenir, spéculent sur la valeur d'une personne, d'un produit, d'un service ou d'une entreprise et qui, aujourd'hui, pour certaines, spéculent sur la dette d’une personne ou d'un état. Des entités, qui dans ce cas, ne produisent rien que du vide dans une bulle qui grossit et qui, à saturation, explose. Et dont les seuls résultats positifs ne sont que pour des vautours qui viennent se nourrir sur une bête agonisante ou morte. Je rappelle aussi que cette métaphore file jusque dans les terres arides de déserts ou plus rien ne pousse et plus rien ne vit. Et où les vautours attendent un signe ... de mort.
La vie est un ensemble d'organismes vivants et qui pour l'être humain, intelligent comme il se doit, à le rôle de bâtir, d'inventer pour sans cesse réanchanter notre monde. L'homo est avant tout erectus (il se tient debout) et pas seulement economicus (presque toujours assis en en mettant certains à genoux).
Un marché vivant qui m'amène encore du plaisir, c'est celui dans lequel je vais à Aix en Provence par un beau jour d'été. Alors que, dans notre société, les marchés financiers font la pluie et le beau temps. Vous remarquerez aussi que, dans ce contexte, le commerce de proximité à de beaux jours devant lui.
Aujourd'hui les marchés ont trop souvent raison alors qu'ils ne peuvent résister à leur nature première qui est de croître quel qu'en soit le prix. Vous connaissez peut-être cette histoire du scorpion qui monte sur le dos de la tortue pour traverser la rivière...il la tue et se noie car c'est dans sa nature.
Dans les secteur de la communication, du marketing et de la musique dans lesquels je travaille. Le marché à trop souvent apprécié l'artiste comme la dernière variable d'ajustement d'une économie qui est aujourd'hui en mutation. Car quand on ne préserve pas la création dans un écrin qui est le moteur de cette industrie, on prend le risque du déclin.
Bien sûr, je force le trait encore une fois mais le résultat n'en n'est pas moins flagrant et les conséquences néfastes. Alors certains me diront ... "l'internet, le piratage, la gratuité, la culture du zapping..." on peut effectivement se lamenter mais je ne pense pas que c’est cela qui fasse avancer les choses.
Certains ont engrangé des bénéfices durant des années. Les créateurs de ces entreprises sont partis pour la plupart et c'est aujourd'hui la gestion qui l'emporte trop souvent sur la création.
Le temps des paquebots devrait être révolu. Il faut remettre de l'agilité, de la force, de la conviction, de l'engagement de la vision et surtout innover. Ce sont des flottes amirales dont nous avons besoin. L'union fait la force mais pour être effective elle doit accepter de se nourrir de la diversité. Une flotte amirale – aussi gros mais plus agile - est plus difficile à coordonner mais elle fonctionne sur la fédération et non le consensus. Ce qui est le gage du meilleur. Le meilleur rien que le meilleur sans variables d'ajustement qui correspondent, d'expérience, toujours au plus petit dénominateur commun. L’union fait la force. La diversité aussi.
Refuser le principe d'homogénéisation de la pensée qu’elle soit musicale ou d’autre nature. C'est aussi refuser la seule concentration des entreprises. La normalisation des médias. Refuser un marché qui, aujourd'hui, fait a mon sens, plus la pluie que le beau temps. Car à force d'attendre et de gérer. De penser à court terme. On oublie la vision, le temps pour exprimer toute la force d'une œuvre. On est dans la consommation au détriment de la grande aventure qu'est la Culture de l'Art. On gère ce qui existe déjà. On ne prend plus de risques. On n'innove plus. Et on ne laisse plus sa chance à la création et à de nouvelles formes. On attend qu'un artiste s'affirme avant de le prendre en main et de le distribuer.
Mon propos n'est pas de stigmatiser les maisons de disques car beaucoup d'entre elles sont déjà en mode survie. Mais de combattre un modèle qui, pour le bien de chacun d'entre nous doit se transformer.
Je pense qu'il est temps d'insuffler un peu plus de liberté dans tout cela. Restaurer l'art de la diversité des lumières pour retrouver cette liberté créative qui nous a permis d'inventer des mondes meilleurs. Et de nouvelles formes artistiques. Laissons les Artistes s'exprimer. Donnons leur les moyens de s’exprimer car qui sait, ils pourront à nouveau inspirer le monde.
Car même si l'homme est aussi l'ennemi de l'homme, il n'en reste pas moins son seul moyen de survie et d'inspiration.
Indignez-vous, engagez-vous mais surtout inspirons pour INNOVER ensemble.
Je termine ce papier avec ce cri du coeur. Et vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien.
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Concours court métrage : soyez publié sur Orange.com !
Le blog live Orange live.orange.com lance un concours autour du festival du court-métrage intitulé « le jour le plus court ».
Vous avez jusqu’au 15 décembre minuit pour envoyer vos œuvres à savoir :
- soit 1 vidéo de 1 minute 30 ;
- soit 1 roman photos entre 6 et 9 clichés.
Les 3 meilleures œuvres sélectionnées par la rédaction gagneront le droit d’être publiées sur Orange.com, live.orange.com et relayée dans tous les comptes médias sociaux d’Orange (Facebook, Twitter, Google+) Retrouvez toutes les infos sur le blog par ici.
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20/11/2011
L'ubimédia va-t-il révolutionner le marketing ? #3
Suite de l'article commencé le 6 Novembre - voir ici.
Pour ne pas sombrer dans l’Ubu-monde
L’ubi-monde pourrait se présenter comme rempli d’objets communicants pour le plus grand bien de l’humanité ; dans l’Ubu-monde, ces objets ne présentent guère d’intérêt que pour leurs créateurs.
« La Nature est un temple où de vivants piliers
« Laissent parfois sortir de confuses paroles »,
écrivait Baudelaire : l’Ubu-monde n’est une immense cacophonie.
Les produits, médias inclus, n’existent qu’au travers de leurs usages, c’est-à-dire ce qu’en font leurs utilisateurs : au mieux, ingénieurs et marketers proposent, mais si les consommateurs ne s’en saisissent pas, ils finissent au cimetière des fausses bonnes idées.
L’inverse est vrai : à l’origine, les SMS étaient juste destinés à transmettre des messages de service, et aucun opérateur téléphonique ne jugea bon de marketer le système ; ce sont les utilisateurs, et plus particulièrement les jeunes en quête de communication légère et asynchrone, qui leur ont donné leur valeur d’usage actuelle.
L’évolution du Web social est à cet égard très symptomatique : ce sont les internautes qui, s’emparant de certains outils, ont généré l’univers conversationnel que l’on connaît ; en fait, blogs, wikis, réseaux sociaux ne se présentaient à leur origine que comme de légères structures … désespérément vides.
Certains ont proposé des structures nettement plus sophistiquées, comme Second Life avec son univers en 3D – et les futurologues y ont cru : souvenez-vous en 2007, lors de la campagne présidentielle, la course pour savoir qui de Ségolène ou de Nicolas y ouvrirait le premier son ile ; à l’époque, l’avenir du Web social ne s’appelait ni Facebook, ni Twitter, mais bien Myspace et Second Life.
La courte histoire du Web social n’est certainement ni transposable à (ni prédictive de) l’ubimédia ; mais elle nous enseigne cependant que si le marketing de demain – ou plutôt d’aujourd’hui, devrais-je dire – n’est plus un simple marketing de l’offre … ce n’est pas non plus un dérivé du marketing de la demande – ce marketing où l’on sonde les attentes des consommateurs pour leur construire des produits et services conformes à leurs désirs.
Ne serait-ce que parce que ces derniers se révèlent toujours totalement incapables d’apprécier a priori ce que pourrait être une innovation de rupture à partir d’un simple, voire même d’un prototype ; quel intérêt auraient-ils ainsi pu manifester au début des années 2000 pour un système de blogging limité à 140 caractères ?
Aujourd’hui, le marketing des nouveaux médias – et l’ubimédia ne dérogera pas à ce principe – ne peut se développer qu’en étroite collaboration en producteurs et utilisateurs.
Facebook en est le parfait exemple : malgré un comportement apparemment totalement irrationnel pour ne pas dire à la limite du névrotique, Mark Zuckerberg demeure extrêmement sensible aux réactions de ses membres – tout en testant continuellement leurs limites d’acceptation de ses diktats.
Vers un ubimédia collaboratif
Entre marketings de l’offre et de la demande, se développe un marketing collaboratif : une chaine de télévision comme Current TV aux USA, dont des contenus sont des UGC, en constitue une excellente illustration ; un site communautaire comme Les végétaliseurs, créé par des salariés d’Yves Rocher, en est une autre.
La voie collaborative représente certainement une très intéressante opportunité pour l’ubimédia – surtout dans le contexte de paupérisation actuelle des classes moyennes dans les pays occidentaux.
Ce qui signifie des applications intelligentes pour permettre aux individus de mieux consommer ; ou plus précisément, de redéployer leur consommation, de revoir leurs arbitrages budgétaires.
La problématique essentielle des consommateurs aujourd’hui, c’est de faire face à une augmentation plus que notable de leurs dépenses contraintes (ces postes budgétaires incontournables qui réduisent dramatiquement, et ce dès le 2 du mois, les revenus du foyer) : loyers inflationnistes, nouveaux services (téléphonie, Internet), etc.
On peut dégager du budget discrétionnaire (= ce qui reste, une fois les dépenses contraintes réglées) en rognant sur l’alimentaire par exemple : il suffit de voire les ménagères parcourir les rayons des hypermarchés tous les catalogues promotionnels à la main – ceux du magasin, et ceux des concurrents.
En ce sens, un outil comme Prixing, « comparateur mobile universel […] qui transforme votre téléphone en véritable lecteur de codes barres pour dénicher les prix les moins chers et obtenir des informations complètes sur un produit » va grandement leur faciliter la vie – surtout si elle peut en outre entamer le dialogue avec d’autres clientes.
Autre solution pour augmenter son budget discrétionnaire : supprimer des dépenses contraintes, c’est-à-dire renoncer à des produits ou services, comme par exemple l’automobile.
D’où la place pour de nouvelles applications et de nouveaux services : Vélib’ et Autolib' d’un côté, mise en relation de candidats au covoiturage, consultation en temps réel des horaires de passage des bus, de l’autre.
Bien sûr, pas question facturer grassement de telles applications : les consommateurs ne vont pas sacrifier leur automobile pour se créer de nouvelles charges ! Aux marketers de trouver d’autres business models …
Oui donc aux applications malines, qui nous permettent d’économiser du temps, de l’argent.
Et non aux applications tentatrices, qui risquent de nous faire basculer dans le rouge à la banque : certaines ménagères rejettent aujourd’hui les hypermarchés, non pas parce que les prix n’y sont plus compétitifs par rapport au hard discount, mais parce que le choix y est trop vaste, et les tentations trop fortes.
Alors si l’ubimédia, c’est la transformation d’innocents espaces en de diaboliques galeries marchandes … no way !
Non, le marketing de l’ubimédia devra se montrer respectueux de consommateurs qui, pour certains, en ont assez d’être pris pour des vaches à lait, et pour d’autres, regrettent le temps où ils pouvaient encore l’être.
Mais le respect ne se limite pas à leur seul portefeuille : l’ubimédia devra également éviter de violer leur intimité … malgré les infinies possibilités évoquées plus haut.
Le marketing de l’ubimédia sera le marketing de la collaboration et de la permission.
Ou ne sera pas.
08:39 Publié dans Marketing 2.0 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
13/11/2011
MetrixLab et CRM Metrix se rapprochent
MarketingIsDead : Laurent, tu as fondé CRMMetrix avec Hemen Patel, et Guillaume Weil : en deux mots, tu peux nous rappeler quel est votre métier ?
Laurent Florès : Oui, CRM Metrix a été fondé il y a plus de 10 ans aujourd'hui, avec une conviction et une volonté dès son origine, mesurer l'efficacité du marketing digital (Digital Marketing Analytics).
Nous avions à l'époque commencé par la mesure de l'efficacité des sites Internet (de marque, corporate, e-commerce), le tout constitue toujours le plus gros de notre activité avec des mesures normées qui permettent de faire le point sur 6 dimensions de l'efficacité d'un point de contact digital 1) Qualité du contact 2) Qualité de l'Expérience 3) Efficacité du Mix Media 4) Impact Marque 5) Impact CRM 6) Impact Business.
Depuis nous mesurons sur les mêmes dimensions d'efficacité tous les points de contacts de l'Ecosystème Digital de la Marque: du Owned Media (dont fait part le site Internet), au Paid Media (campagnes online et cross-media), en passant par Social Media (Facebook par exemple), et enfin le "Earned Media".
MarketingIsDead : Vous annoncez votre rapprochement avec MetrixLab : qui est MetrixLab ?
Laurent Florès : Un acteur majeur des Etudes Online au niveau mondial, la réunion de nos deux entreprises font du Groupe MetrixLab l'une des cinq plus grandes sociétés d'études indépendantes exclusivement online qui totalise plus de 30 Millions d'Euros de CA.
Basé à Rotterdam, ayant des bureaux en Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Etats Unis qui sert un clientèle de groupe internationaux dont par exemple Google, Microsoft ou encore Philipps. La société couvre l'ensemble des métiers du "Digital Marketing Research".
MarketingIsDead : Metrix + Metrix : c’est quoi votre projet ?
Laurent Florès : Le rapprochement fait de la société l'un des acteurs incontournables de la mesure de l'efficacité du marketing digital et de l'E-Business Performance. Concrètement, CRM Metrix est intégré dans la Business Unit E-Business Performance. Les fondateurs de CRM Metrix restent bien sûr impliqués et se voient confier le leadership de la Business Unit.
La mesure de performance des investissements digitaux devient une composante de plus en plus significative des études de marché. Le déplacement des investissements marketing vers le digital et les médias sociaux continue à s’accélérer. De plus en plus de sociétés réalisent que la qualité de l’expérience sur les points de contact digitaux a un impact direct sur leur succès commercial.
En combinant les solutions de performance e-business de MetrixLab avec les solutions propriétaires de CRM Metrix comme SiteCRM, nous offrons aux clients une capacité globale de mesure de la performance des points de contact digitaux. En joignant nos forces avec MetrixLab, CRM Metrix sera encore plus à même d’offrir à ses clients ce qu’ils attendent d’un partenaire dans le domaine de la mesure d’efficacité digitale : une offre globale, et des experts dans le monde entier, supportés par des solutions innovantes ayant fait leur preuve.
MarketingIsDead : Tu le vois comment, le futur des études marketing sur le web ?
Laurent Florès : Plein d'avenir, mais qe plus en plus une affaire de Spécialistes. Par exemple, en ce qui nous concerne pour la mesure de performance des investissements digitaux devenant une composante de plus en plus significative des études de marché, nos clients, les marques internationales veulent avoir à a faire à des Spécialistes dans le domaine ayant une offre globale, des experts dans le monde entier, supportés par des solutions innovantes ayant fait leur preuve.
Il est loin le temps, il y plus de 15 ans maintenant, où nous étions quelques pionniers à « faire des études en ligne » …
Pour en savoir plus, le communiqué de presse est ici.
10:51 Publié dans Interviews | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
L'ubimédia va-t-il révolutionner le marketing ? #2
Suite de l'article commencé le 6 Novembre - voir ici.
Le futur, vision techno : le marketing de l’omniprésence
Reconnaissons-le humblement, il n’a pas que les ingénieurs à peupler leurs nuits des rêves les plus fous : les marketers en sont souvent tout aussi capables !
Laissons-les donc conjuguer leurs efforts pour nous fournir une vision idyllique (pour eux) du marketing de l’ubi-monde … si je puis me permettre le néologisme – très, très proche de l’Ubu-monde, pour les connaisseurs d’Alfred Jarry.
Le succès des smartphones, et celui, plus récents, des tablettes, semblent légitimer la vision d’un monde ultra-connecté, où tout un chacun accèdent à des quantités gigantesques d’informations, quelque soit le lieu ou l’heure où il en a besoin.
A des quantités gigantesques d’informations, mais aussi à ses données, et celles de ses amis, plus ou moins proches – une notion à redéfinir, parce que galvaudée par Facebook.
Je prends une photo avec mon téléphone mobile, je la poste sur un site Internet, mes amis proches peuvent réagir, m’en envoyer d’autres, du bout du monde ou de la rue voisine.
Et c’est là que cloud computing et ubimédia se complètent : sans hébergement dans les nuages, pas d’ubiquité ! Car à quoi bon multiplier les terminaux si les données restent prisonnières des dits terminaux, si intelligents soient-ils.
Dès lors, l’ubi-monde de demain, c’est un monde où les consommateurs sont entourés (cernés ?) d’écrans (les leurs, mais aussi ceux de tous les commerçants sur leur chemin, des collectivités locales, etc.) et où leurs données personnelles se baladent de ci, de là dans les nuages.
Sur des serveurs appartenant à Apple, Amazon, etc.
Imaginez la masse de connaissances en suspens entre stratus et cumulus : Untel passe tous les jours devant la librairie Machin ; il aime les livres de X et les CD de Y … sûr qu’il devrait aimer les DVD de Z ; et comme il va ensuite acheter ses croissants à la boulangerie … Imaginez la suite.
A l’heure où tous nos amis, et les amis de nos amis, se font profiler sur Facebook, juste pour être mieux exposés à de bons messages – mais demain, qui sait ?
D’autant qu’il y a les données que l’on sème plus ou moins consciemment : par praticité pour mes images, ma musique ; pour rester en contact avec les miens avec Foursquare, pour les informer avec Twitter ; etc.
Et puis, il y a celles qui nous échappent, comme des empreintes digitales sur un verre : après avoir cherché son chemin avec Google Maps ; badgé son Pass Navigo dans le métro ; payé avec sa carté de crédit ; etc.
A cette heure donc, quelques marketers fous de data mining en salivent déjà : des flux gigantesques de données disponibles, des tas de traitements sophistiqués à organiser et au bout du compte : le bon message, la bonne offre promotionnelle qui va nécessairement faire mouche ; et les ventes qui vont exploser.
Evidemment, tout cela ne sera pas à la portée du premier marketer venu, et on imagine déjà d’ici, les batailles qui vont se dérouler (dans les nuages ?), chacun voulant imposer sa solution, et verrouiller le marché.
Et là, tout en bas, un consommateur béat, qui envoie sa nième photo de vacances à ses copains restés à Paris, sans même un instant imaginer que s’il a reçu un SMS promotionnel pour un apéritif gratuit à la pizzéria du port, c’est parce qu’il a acheté un livre de cuisine italienne avant son départ sur le site de la Fnac.
Le plus drôle, c’est que lui n’aime pas les pizzas, c’était juste pour offrir en cadeau d’anniversaire à un collègue de bureau …
Ça va bouillonner dans tous les sens : pour le plus grand profit des entreprises – notamment de quelques puissants fournisseurs de services ; peut-être un peu moins pour celui de consommateurs qui, crise économique oblige, se sentent un peu obligés de se serrer le ceinture.
Car pronostiquer que le développement de l’ubimédia se fera dans un monde en pleine crise économique, ne tient pas de la futurologie – juste du simple bon sens.
Le futur, version conso : à prendre et à laisser
Au niveau des consommateurs, se développent deux tendances contradictoires : d’une part, une plus ou moins forte attirance pour les nouvelles technologies ; et par ailleurs, des angoisses de plus en plus marquées face à toutes les atteintes à leur vie privée.
Tendances contradictoires, mais non en opposition : le geek le plus fanatique pourra en même temps s’émouvoir des dérives d’un monde à la Big Brother … ce qui ne l’empêchera pas de persister à se déclarer « maire » de tous les cafés où il déguste un petit crème !
La fascination pour le high tech est de l’ordre de la motivation : elle ne concerne qu’une frange réduite de la population, la grande majorité des Français découvrant les innovations avec plaisir – mais raisonnablement ; et puis, il y a les réfractaires.
Les peurs rentrent dans la catégorie des freins : elles plongent leurs racines dans l’inconscient profond – on rentre dans le champ des inhibitions, des répulsions. De ce que l’on évite sans même savoir pourquoi – ni même qu’on l’évite …
Les conséquences de cette dualité seront multiples.
D’une part, comme fascination et rejet ne sont pas en opposition, même les geeks pourront développer des attitudes contradictoires : acheter les dernières tablettes bourrées d’outils de géolocalisation … et soigneusement les désactiver ; ou inversement, les sur-utiliser … et systématiquement détruire toutes les offres promotionnelles qui leur arrive, pour préserver une certaine forme d’intégrité ; etc.
D’autre part, face à l’omniprésence médiatique se développera une double forme de rejet.
Conscient, par voie d’overdose : à force de sollicitations, je refuse toute invitation sans même y jeter un simple regard. Aujourd’hui, nos boites à lettres s’engorgent de courriels publicitaires totalement inefficaces parce que leurs destinataires les éliminent sans même les ouvrir.
Mais les rejets les plus dangereux sont les rejets inconscients, car difficilement contournables. La puissance du film Minority Report tient notamment à ce qu’il actualise les angoisses du 1984 d’Orwell : ce dernier imaginait un monde peuplé d’écrans à la fois destinés à nous espionner et nous endoctriner, Spielberg nous cerne de scanners rétiniens, pour un résultat très voisin.
Les Français trouvent rassurant qu’un skieur égaré puisse être repéré et sauvé grâce à la triangulation de son portable ; que la police puisse pareillement confondre un criminel, pourquoi pas ? Que l’on puisse suivre accéder aux sources des journalistes en remontant la piste des fadettes, là, ils ne comprennent plus vraiment.
Est-ce raisonnable de leur apporter jour après jour la preuve que leurs pires angoisses peuvent se réaliser ?
Heureusement pour eux, rien ne prouve que l’accroissement exponentiel des données à traiter ne dépasse rapidement les capacités de traitement des marketers : on connaît les limites du réseau américain Echelon, qui collecte beaucoup mais peine à analyser.
A suivre le 20 Novembre 2011 ...
09:37 Publié dans Marketing 2.0 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |