Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/03/2006

Consommateurs professionnels

Hier, j’étais invité de l’émission : Nous ne sommes pas des anges, sur Canal Plus.

Sujet : les testeurs ! Sujet d’actualité puisqu’à Londres, six hommes rémunérés pour tester un anti-inflammatoire ont du être hospitalisé dans un état critique.

Sujet d’actualité également pour le petit monde du marketing, les « consommateurs professionnels » perturbant le bon déroulement des tests qualitatifs.

C’est quoi, un consommateur professionnel ? Un menteur !

En marketing, les groupes qualitatifs permettent d’approfondir les attentes, les motivations, les angoisses profondes des individus à l’égard des produits, de leur communication, etc. La qualité des résultats dépend évidemment tout autant des compétences de l’animateur que de la sincérité des participants.

Ces derniers sont recrutés en fonction de leurs centres d’intérêt ou de leur expérience des produits concernés : un groupe qualitatif, ce n’est pas le café du commerce, où tout le monde discute allégrement de la pluie et du beau temps autour d’un verre de bière, tout en reconstruisant le monde par la même occasion.

Consommateur, ce n’est évidemment pas un job : si les participants à ces groupes reçoivent une indemnité, son montant demeure limité : quelques dizaines d’euros, juste de quoi se faire un petit plaisir.

Sauf que certains individus, jonglant avec les adresses de complaisance et les numéros de téléphone des copains, réussissent à multiplier leurs participations à des groupes : jusqu’à 5, 6 par semaine, parfois plus, et là, ça devient rapidement un petit boulot… au noir, puisqu’il ne s’agit pas d’un salaire !

Un groupe composé de tels individus, ça donne un ou deux dormeurs, un ou deux affabulateurs, parfois un gars qui ne comprend pas que ses remarques de la veille n’intéressent plus personne : évidemment, ce n’est pas le même sujet, mais ça, ce n’est pas trop son problème. Je ne force que légèrement le trait.

La profession s’organise, mais le malaise demeure ; quoi qu’il en soit, c’est sa crédibilité, sinon sa survie, qui est en cause : le débat s’ouvre à peine, mais je compte bien mettre le pied dans la porte pour éviter qu’elle ne se referme trop rapidement.

19:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | | Pin it!