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19/03/2013

Interview : Vincent Ricordeau, fondateur de KissKissBankBank

KissKiss-Vincent-Ricordeau.jpgPartager pour mieux consommer : vers un nouveau modèle économique avec la consommation collaborative ? : tel était le thème de la réunion du Club Marketing 2.0 de l’Adetem du 26 février dernier, à laquelle participait Vincent Ricordeau, fondateur de http://www.kisskissbankbank.com/.

MarketingIsDead : En deux mots, c’est quoi Kisskissbankbank ?

Vincent Ricordeau : KissKissBankBank est une plate-forme de financement participatif dédiée à la créativité et à l’innovation. Réalisateurs, journalistes, musiciens, designers, bidouilleurs, artistes, photographes, humanistes, explorateurs, navigateurs, athlètes, agriculteurs … peuvent déposer un projet sur KissKissBankBank et ainsi solliciter le soutien du public. Notre mission est de favoriser la création indépendante en permettant aux créateurs de conserver 100% de la propriété intellectuelle de leurs projets. Pas de fausse co-production sur KissKissBankBank mais de la co-création. Nous avons déjà collecté 4 millions d’euros pour plus de 2400 projets. 

La naissance de ces projets et des liens sociaux qui en découlent font de KissKissBankBank une machine à créer de l’optimisme et de la confiance en soi. Vive l’Économie du Partage !

MarketingIsDead : Kisskissbankbank appartient au petit monde de la consommation collaborative : comment définir la consommation collaborative ?

Vincent Ricordeau : La consommation collaborative est modèle économique ou l'usage prime sur la propriété. Pour l'exemple, l'usage de votre voiture peut être augmenté si vous la louez, prêtez, échangez avec quelqu'un d'autre. 

Vélib, le co-voiturage, les échanges d'appartement ou les partages de projets comme sur KissKissBankBank sont des  exemples de ce nouveau modèle. Les valeurs de partage et de communautés fondent cette nouvelle économie collaborative. 

MarketingIsDead : Quels sont, selon toi, les motivations profondes qui poussent des consommateurs à s’engager dans la voie de la consommation collaborative ? Et à s’inscrire sur Kisskissbankbank ?

Vincent Ricordeau : Certains soutiennent des projets de leurs amis, de leurs proches. D’autres sont tout simplement séduits et souhaitent participer à une création. Mais tous sans exception sont motivés par l’empathie. La possibilité de s’identifier à un créateur, que l’on connaît ou pas. Pour faire naître son projet. En donnant, c’est notre capital social que nous renforçons. 

MarketingIsDead : On retrouve dans les propos de certains acteurs de la consommation collaborative certains accents de 1968 : la consommation collaborative, un idéal vintage ou une lame de fond tournée vers l’avenir ?

Vincent Ricordeau : Parions pour la lame de fond ! 

18/02/2013

Caisse d'Epargne et Jeux Olympiques

Christophe LEMAITRE.jpgGuillaume Cade est Directeur Mécénat et Sponsoring à la Caisse d'Epargne ; lors d’une récente matinée du LAB consacrée au sponsoring sportif, il présentait la stratégie de l’établissement dans le cadre des Jeux Olympiques de Londres.

MarketingIsDead : Pourquoi en êtes-vous arrivé à devenir partenaire des JO ?

Guillaume Cade : Nous ne sommes pas partenaires des JO, mais du Comité National Olympique et Sportif Français. De plus, le partenariat a été signé par BPCE pour une grande partie des marques du Groupe et non uniquement par la Caisse d’Epargne. En revanche, nous sommes à l’initiative du dispositif Esprit JO qui a eu pour objectif de positionner la Caisse d’Epargne comme la banque des sports en régions.

MarketingIsDead : Comment associez-vous vos caisses régionales à votre démarche de sponsoring sportif ?

Guillaume Cade : Par de multiples échanges avec nos correspondants sponsoring régionaux en réunion ou conférences téléphonique. Après un recensement des axes stratégiques en matière de sponsoring de chacune des 17 Caisses d’Epargne régionales, notre rôle consiste à consolider leurs actions autour d’un dispositif fédérateur. Nous devons ainsi se faire l’écho auprès du grand public de toutes les opérations de sponsoring retenues par les Caisses d’Epargne régionales.

MarketingIsDead : Vous avez également publié des cartes de crédit à l’effigie des athlètes que vous souteniez …

Guillaume Cade : C’était pour nous une très bonne manière de montrer les liens qui  existent entre nos opérations de sponsoring et notre activité de banquier en utilisant un produit bancaire comme canal d’affichage de notre Team d’athlètes Esprit JO. Cette opération a rencontré un très grand succès auprès des fans des 19 athlètes et des 11 sports olympiques concernés.

MarketingIsDead : Quel est le retour sur investissement de telles opérations ?

Guillaume Cade : Notre dispositif Esprit JO nous a permis de positionner clairement la Caisse d’Epargne comme un acteur majeur du développement des sports en régions. Et en interne, cela a été l’occasion de fédérer l’ensemble des collaborateurs autour du sport en général et de cet événement exceptionnel en particulier, que sont les Jeux Olympiques.

21/01/2013

Les les médias sociaux en crise : rencontre avec Hervé Kabla

herve.jpgLe 15 Janvier dernier, le Club Marketing 2.0 de l’Adetem consacrait sa matinée à la thématique : Marques en crise sur les médias sociaux : ne paniquez pas, agissez !

Parmi les intervenants, Hervé Kabla, Fondateur de be angels, et co-auteur de : Les médias sociaux expliqués à mon boss, qui revisitait un certain nombre de crises récentes françaises (3 Suisses, Monoprix, Ikéa) mais aussi canadiennes (Oasis) ou américaines (Chick Fil A) pour en tirer des conclusions simples et opérationnelles.

MarketingIsDead : Hervé, tu viens de présenter un étude revisitant divers crises récentes qui se sont développées sur les réseaux sociaux, comme celle des 3 Suisses qui, suite à un bug informatique, affichaient des taux de réductions erronés de 50% et ont dû annuler des commandes : quelles conclusions majeures en tires-tu ?

Hervé Kabla : Si le web social et notamment Twitter et les blogs n'existaient pas, ce bug serait quasiment passé inaperçu: la direction des 3 Suisses aurait probablement écrit aux personnes ayant effectué ces commandes avec un code erroné, peut-être proposé un "dédommagement", et tout serait rentré dans l'ordre sans faire de vague.

Ce que le web social a changé dans cette histoire, c'est l'exposition donnée à un problème somme toute assez mineur, qui ne met pas en péril les fondamentaux du vadiste. Cela a fait jaser sur Twitter et les blogs, certes, mais principalement des "blogueurs qui bloguent pour les blogueurs qui bloguent", sorte de microcosme qui s'affole à chaque petit raté pour le monter en épingle sur les réseaux sociaux.

Tout cela est passé inaperçu aux yeux de 99,99% des acheteurs et des acheteuses, qui n'ont en rien perdu confiance dans la marque. Vingt-quatre heures plus tard, d'ailleurs, on n'en parlait presque plus. Quand on parle de bad buzz, souvent, on fait juste référence à un problème mineur qui tourne en boucle auprès de ce microcosme. Pas de quoi fouetter un chat.

MarketingIsDead : Un peu plus tôt, Ikéa avait été épinglé par le Canard Enchainé pour avoir espionné son personnel et ses clients : là, c’est plus grave, les internautes se sont fortement indignés …

Hervé Kabla : C'est ce qu'on pourrait croire, mais en fait, il ne s'est rien passé de tel. Entre 2009 et 2012, années où nous avons mené une étude sur la réputation en ligne d'IKEA, peu de coses avaient fondamentalement changé. La majorité des avis consos étaient bons, voire franchement bons, et les principaux relais de l'affaire des espions ont été la presse en ligne, et les blogs de sections syndicales.

Les blogs consos, eux, sont restés sur leur ligne principale, de petit plaisir à faible budget, assez caractéristique de l'image d'IKEA sur le web social.

MarketingIsDead : Même si le soufflé retombe vite, les marques ne peuvent pas toujours faire le dos rond, elles doivent agir, comme Monoprix ou Oasis au Canada …

Hervé Kabla : Le cas d'Oasis au Canada est plus intéressant, car il témoigne d'une véritable mobilisation contre une entreprise. En deux mots, il s'agit de l'histoire des Industries Lassonde, détenteurs de la marque Oasis, qui attaquèrent il y a de cela 8 ans Mme Kudzman, pour avoir lancé une marque de savon du même nom (Olivia's Oasis). En première instance, Lassonde a été débouté, mais en appel, le tribunal a estimé que les industries Lassonde ont agi dans leur droit, et sans changer la décision en première instance, ont considéré que les frais engagés par Mme Kudzman ne leur incombaient pas.

Mme Kudzman devait donc rembourses frais d'avocats, d'un tel montant, qu'il lui faudrait déposer le bilan. Il n'en fallut pas moins pour que la twittosphère s'enflamme, suivie par la presse. Face à un tel mouvement de protestation solidaire, la direction des industries Lassonde, pourtant péremptoire sur son bon droit dans un premier temps, comme le montre sa page Facebook, fit machine arrière intelligemment, se préservant d'un boycott qui aurait pu avoir des conséquences hasardeuses.

MarketingIsDead : Tu nous a aussi montré que certains annonceurs, comme Chick Fill A aux USA préféraient attiser la crise plutôt que de l’éteindre : un peu paradoxal ?

Hervé Kabla : Oui, très surprenant. En deux mots, CHick Fill A, chaîne de restauration rapide du sud des Etats-Unis, est dirigée par Dan Cathy, un patron aux convictions très fortement traditionalistes et ancrées à droite. Par exemple, ses magasins sont fermés le dimanche, un comble pour un fast-food plutôt familial!

Ces dernières années, Dan Cathy s'est impliqué dans la "lutte" contre l'homosexualité et le mariage de personnes du même sexe, provoquant une forte campagne de mobilisation contre lui et sa marque: appels au boycott, mobilisation de personnalités politiques. Et bien contrairement au cas des industries Lassonde, Mr Cathy n'a pas cédé, et au contraire, est allé chercher des soutiens aussi bien auprès des consommateurs que de la classe politique.

Les affaires de Chick-Fill-A n'ont en rien pâti de la polémique, et les consommateurs des chicken-burger de la marque le font désormais par soutien aux positions prises par Mr Cathy, qui n'hésite pas à user et abuser de la controverse pour fidéliser ses clients! Un bad buzz qui accroît la fidélisation, il fallait y penser, non?

13/12/2012

Consommation collaborative : Yooneed

Yooned.jpgLa consommation collaborative sera le sujet marketing de 2013 : le Club Marketing 2.0 de l'Adetem y consacrera une matinée le 26 Février prochain.

Après Olivier Grémillon d'Airbnb (voir ici), rencontre avec un autre acteur de ce nouveau secteur : Laurent Blanchard de Yooneed (yooneed.com).

MarketingIsDead : Laurent, tu viens de lancer Yooneed : en quelques mots, c’est quoi Yooneed ?

Laurent Blanchard : Yooneed donne le pouvoir à chacun d’aller au bout de ses rêves, de révéler le meilleur de lui-même, de vivre de ses talents, là où il se trouve, en toute liberté.

Le marché du travail va évoluer, les grandes entreprises ne vont plus avoir la capacité de l’absorber, ni d’augmenter leurs employés comme ils ont pu le faire par le passé, quant aux plus petites structures rien n’est moins certain. Nous voyons ces évènements arriver chaque jour dans notre actualité. Les salariés seront moins nombreux et vont devoir aller chercher des compléments de revenus ou des solutions nouvelles pour vivre de leur travail. Le nombre d’indépendants va augmenter bon gré malgré.

Aujourd’hui 1 français sur 2 gagne moins de 1600€ / mois. Il y a 25% de travailleurs. Nous proposons une solution pour les sortir de leur isolement et les mettre en situation de réussite pour améliorer leurs revenus.

Yooneed donne le pouvoir à chacun de révéler ses talents pour gagner de l’argent. Tous les talents sont possibles (couturière, clown, décorateur, peintre, photographe, musicien, jardinier…) nous avons même des garde du corps ou des cours de roller, que l’on soit un professionnel ou un particulier.

Nous mettons l’être humain au centre et valorisons ses talents, là où il est, quoi qu’il propose.

Pour l’offre les annonces gratuites, les mises en relation aussi.

Les offreurs de services sont notés selon 4 critères par leurs utilisateurs

Ils peuvent être recommandés par leurs clients ou leurs proches en leur nom propre. Nous matérialisons ainsi le bouche à oreille donc la confiance, critère d’achat décisif et lui donnons une dimension exponentielle : 1 personne satisfaite = 100 personnes informées

Nous leur permettons à travers différents supports (internet ou de proximité) de rayonner et faire leur propre personal branding.

Yooneed associe humanité et prospérité en valorisant nos diversités et nos complémentarités.

MarketingIsDead : Quel est le modèle économique sous-jacent ?

Laurent Blanchard : Trouvez des clients est gratuit. Notre modèle économique est basé sur les performances.

Pour l’offre, pour ceux qui commenceront à être notés, nous leurs proposerons des services qui leur permettront d’intensifier leurs activités on line (comme par exemple la mise en relation directe par vidéo sur le site, comme si ils étaient disponibles à répondre dans un point de vente) et off line à proximité de chez eux pour devenir les stars de leurs quartiers.

Pour la demande, les mises en relation par mail sont offertes sans garanti de retour ou de succès, les mises en relation immédiates par téléphone sont proposées avec un numéro surtaxé.

Nous comptons dans une moindre mesure sur des revenus publicitaires et avons pour ambition de développer rapidement un yooneedshop.

Notre ambition est de devenir le front office de Mr Toutlemonde.

MarketingIsDead : Dire : « tout le monde a un talent », c’est super … mais transformer des salariés potentiels en travailleurs précaires, ce n’est pas un peu régresser socialement ?

Laurent Blanchard : Il est vrai que la précarité gagne du terrain est qu’une partie de

nos concitoyens y sont déjà confrontés. Combien sont aujourd’hui dans une situation de précarité ou d’incertitudes face à leur emploi.

Il est vrai aussi que nous avons du talent ou des compétences à proposer aux autres.

Nous proposons de construire, de proposer de nouvelles solutions qui répondent aux problématiques structurelles auxquelles nous sommes confrontés pour chacun puisse s’y retrouver.

Yooneed permet d’exprimer à chacun ce qu’il sait faire, aime faire, sans payer et d’en dégager des revenus. Je vois ici plutôt une amélioration sociale. Il existe par ailleurs des solutions légales et simples pour le faire comme le statut d’auto entrepreneur qui permet de facturer jusqu’à 32000€/an, je vous laisse faire le calcul par rapport au salaire moyen évoqué plus tôt, on encore le CESU.

Nous permettons à chacun d’être mis en situation de réussite, pour les uns d’accéder à l’indépendance, pour les autres d’aller chercher des revenus pour améliorer le quotidien en plus de leurs salaires, leurs pensions ou leurs retraites.

De plus nous réduisons tous les intermédiaires, en dehors des charges liées à l’état, entre celui qui produit la richesse de son travail et celui qui la consomme afin de permettre à chacun de tirer le maximum de son travail, ce qui est de moins en moins le cas aujourd’hui et relancer le pouvoir d’achat.

Nous proposons une solution citoyenne porteuse de liberté, de responsabilité et d’équité qui place l’être humain au centre de tout.

Choisissez-vous de participer avec nous à cette aventure humaine ? Et vous quel vôtre talent ?

18/11/2012

Web social : les clefs du succès de Captain Dash

captain_dash.jpgPour sa dernière réunion de l’année 2012, le Club Marketing 2.0 de l'Adetem recevait le 13 novembre, Kilian Bazin, Chief of Experience de Captain Dash : captaindash.com.

MarketingIsDead : Kilian Bazin, tu es Chief of Experience de CaptainDash : en deux mots, c’est quoi, CaptainDash ?

Kilian Bazin : Captain Dash met littéralement dans les mains des marketers un outil de manipulation et de compréhension de l'ensemble des données autour de l'acte d'achat : ventes, dépenses publicitaires, interactions sur les réseaux sociaux avec la marque, météo, open data...

Nous donnons des supers pouvoirs aux marketers pour qu'ils se réapproprient la mesure de leur performance grâce à la donnée.

MarketingIsDead : Selon toi, et c’est à cela que s’attache CaptainDash, il faut aujourd’hui absolument réduire le grand écart qui sépare l’informatique personnelle et celle utilisée en entreprise

Kilian Bazin : Oui, l'usage d'outils de calculs puissants, l'accès à des fonctions avancées n'est plus réservée à une population d'experts analystes : les progrès en termes de design (au sens large d'interaction avec la machine et pas seulement de graphisme) aussi bien que technologiques ont bousculé les usages. Un individu ne supporte plus d'utiliser un iPad dans son salon et un "Minitel" au bureau.

Les bouleversements de l'informatique personnelle se répercutent dans l'informatique professionnelle (et l'on remarque d'ailleurs que ce chemin se fait en sens inverse des évolutions du début de l'informatique où les professionnels étaient d'abord systématiquement mieux lotis).

MarketingIsDead : Les start up comme CaptainDash doivent être capables de faire travailler ensemble des marketers, des designers et des développeurs ; et toi-même, tu es chimiste d’origine : c’est quoi, cette alchimie.

Kilian Bazin : C'est d'abord la souplesse et l'agilité d'une petite organisation structurée autour d'un produit: le besoin métier passe à la moulinette du design qui arrive chez le développeur avant d'être testé par un marketer... et de réitérer l'opération. 

C'est ensuite le signe que l'innovation technologique ne suffit plus: l'innovation dans l'usage et dans la rapidité de déploiement et de propagation sur le marché est essentielle.

MarketingIsDead : Bref, c’est quoi l’alchimie efficace d’une start up à la Française aujourd’hui ?

Kilian Bazin : Je n'ai pas la prétention d'affirmer "ce que c'est", par contre j'ai peut-être une indication sur ce que cela pourrait être : la France produit simultanément un tas de talents scientifiques et des personnalités créatives, l'idée serait de permettre une plus grande mixité de ces populations, dès leur formations respectives.

Bien maquiller une machine performante permet aussi de bien la vendre ...