07/10/2009
La crise nous rend-elle individualistes ou solidaires ?
Intéressante question récemment posée lors d'une conférence sur la crise : finalement, cette crise rendra-t-elle les Français plus individualistes ou plus solidaires ?
Individualistes, bien évidemment ...
D'ailleurs, il n'en a jamais été autrement : charité bien ordonnée commence par soi-même, et ça ne date pas d'hier, on se perd dans les origines médiévales du proverbe !
Dès qu'ils en ont les moyens, les Français se construisent de gentils pavillons de banlieue qu'ils se dépêchent de clôturer pour plus de tranquillité, surtout le soir, quand ils s'isolent en famille devant leur téléviseur. Et quand tout va mal - qu'ils craignent de perdre pavillon et téléviseur pour cause de crise économique -, ils en veulent à la terre entière ... et c'est la montée en flèche de la xénophobie.
Par ailleurs, marketing et communication ont bien contribué à le renforcer, cet individualisme : du jour où l'on a cessé de nous vendre des produits pour nous inonder de signes de reconnaissance sociale - comme le soulignait si bien Baudrillard, nous n'avons cessé de vouloir nous distinguer de nos concitoyens.
Notre paraître est devenu notre être - notre principal raison d'exister : le remettre en cause, c'est porter atteinte à notre existence elle-même.
Plus nous nous enfonçons dans la crise, plus nous cherchons à défendre à tous prix les biens que nous possédons ; et plus nous développons de stratégies individuelles de survie.
Les nouvelles technologies ne peuvent que renforcer la tendance : Internet isole les individus, tout en leur permettant d'optimiser leur accession aux biens, en "surfant malin", voire de profiter de ceux qui en arrivent à solder quelques chers souvenirs sur eBay.
Solidaires, bien évidemment ...
N'est-ce pas au plus fort de la crise des années 80 que sont nés les Restaurants du Cœur - et ce ne sont pas toujours les plus riches qui donnent le plus.
La crise rend solidaires, et aller au devant des autres, ce n'est nécessairement se payer une bonne conscience - comme les riches bourgeois donnaient à "leurs pauvres", à la sortie des églises de jadis.
D'ailleurs, la solidarité n'est pas que financière : ce sont aussi tous ces Français qui peuplent le tissu associatif, aident leur prochain, sans nécessairement rien attendre en retour.
Et les nouvelles technologies ne peuvent que renforcer la tendance : ce sont des internautes qui passent de longues heures à conseiller les néophytes sur la Net ; qui s'échangent de bons plans, de bonnes adresses et des avis pertinents sur les blogs, les sites marchands, les forums.
Bref, la crise rend certains plus solidaires ... et d'autres plus individualistes : la magie des chiffres - et des sondages - permet de les ranger dans de petites cases, bien distinctes - avec les NSP au milieu !
Il suffit de demander aux interviewés de se positionner sur une échelle - peu importe comment elle se construit, du plus trivial : "vous vous sentez plutôt ... ou plutôt ..." ; au plus sophistiqué : "parmi ces comportements, lesquels vous correspondent le mieux".
Et si ça ne colle pas parfaitement, on pointera que la fâcheuse propension des répondants à, sinon mentir, du moins enjoliver : car s'ils étaient fidèles à leurs déclarations, les commerçants équitables feraient fortune, et les autres, faillite.
Et si tout se passait autrement ?
Si la bonne réponse n'était pas : la crise rend certains plus solidaires, et d'autres plus individualistes.
Mais : la crise rend les Français plus solidaires et plus individualistes.
Certes, certains ne seront jamais que d'incorrigibles individualistes et d'autres d'éternels solidaires : mais la plupart d'entre nous sont solidaires et individualistes.
Attachés à leur voiture bien polluante et farouches supporteurs du vélo.
Dans les années 60, la France s'est précipitée dans les hypermarchés - dans sa grande majorité, on pouvait aisément opposer les nouveaux convertis de ces "temples de la consommation" - expression en vogue alors - aux fidèles du petit commerce.
Impossible aujourd'hui d'opposer par exemple clients du hard discount et alternatifs des AMAP. Non seulement parce que la cible des premiers apparaît tout sauf homogène ... mais surtout parce les deux cibles se recoupent partiellement !
Les adeptes des vacances futées - billets d'avion low cost, voyages dégriffés, achats de dernière minute - ne s'opposent pas aux touristes responsables - qui acceptent de payer plus cher des prestations respectueuses de l'environnement et des populations locales.
Schizophrénie ? Pas vraiment.
Il est tout aussi impossible de se montrer toujours solidaire - trop chez, pas le temps, pas envie - que de se révéler toujours individualiste - pour garder une bonne image de soi, par compassion ...
Et la crise exacerbe les tensions, souligne les comportements, tant solidaires qu'individualistes : les opposer constitue une lecture par trop facile des sondages, réductrice ... mais ô combien courante.
Faites-en simplement l'expérience avec vous-mêmes : face à la crise, vous conduisez-vous toujours de manière individualiste ou solidaire ? Sans dévier d'un iota ?
16:34 Publié dans Etudes Marketing | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |
05/10/2009
AMI Opinion Tracker Version 3
Cela fait maintenant deux ans que j'utilise le logiciel AMI Opinion Tracker pour analyser ce que racontent consommateurs et citoyens sur le Web 2.0, et publient de longues analyses sur le blog Intelligence collective.
Lorsque qu'avec Alain Beauvieux et Eric Fourboul, les patrons d'AMI Software, nous avons commencé à nous intéresser au 2.0, les blogs s'imposaient de plus en plus face aux anciens forums de discussion, un nouveau paysage médiatique - très spontané, nettement plus libre - se dessinait sur la toile, à côté des sites plus classiques.
En deux ans, le Web 2.0 a profondément mué : les réseaux sociaux ont explosé, et avec Facebook, la segmentation professionnel versus ludique a volé en éclats ; puis est arrivé Twitter - et qui aurait pu anticiper le succès de messages de 140 caractères maximum, à l'heure où la vidéo s'impose un peu partout ?
En même temps, les forums regagnent en vigueur, et se spécialisent - parfois de manière surprenante : ainsi France 3 héberge d'intéressants échanges sur le ... bricolage !
Quant aux sites médias, bousculés par la montée en puissance de nouveaux entrants comme Rue89 ou le Post, ils ouvrent de plus en plus largement leurs pages à leurs lecteurs.
En un mot comme en mille, la toile 2009 ne ressemble plus vraiment à l'Internet de 2007.
Difficile donc de travailler avec les mêmes outils qu'en 2007 : c'est pourquoi AMI Software présente le Jeudi 22 Octobre à 18 heures, la nouvelle et troisième version de son logiciel AMI Opinion Tracker, aux Salons du Louvre, 66 rue Jean-Jacques Rousseau - Paris I.
Pour s'inscrire, et découvrir à la fois ce qui a changé sur la toile et comment y accéder, c'est ici.
Notez qu'en introduction, Grégory Pouy - voir dans la blogroll à gauche - nous fera part de sa vision des évolutions récentes de la toile ; et qu'en conclusion, Caroline Brun, de Xerox Europe, évoquera l'épineuse question de la tonalité.
11:11 Publié dans Marketing 2.0 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
Simulé ou amélioré ?
Vu l'autre jour à la télévision une nouvelle publicité pour l'iPod nano, plutôt bien faite, rythmée et tout.
Sauf qu'il y a un truc qui me hérisse ...
L'iPod Nano propose maintenant une fonction vidéo avec une caméra : super !
Et le spot de le présenter en une multitude de séquences sur une même unique musique de "Miss Li, jeune chanteuse suédoise, accompagnée sur ce titre par Amanda Jenssen, nouvelle artiste, suédoise elle aussi, révélée par l’émission “Pop Idol” de son pays, en 2007" : c'est Rachel qui le dit sur son blog consacré aux musiques de pub.
Et c'est vraiment sympa.
Non ce qui me hérisse, ce sont les petites mentions qui défilent en bas de l'écran : "images écran améliorées".
Bref, cela signifie simplement que ce que vous voyez à l'écran, ce n'est pas ce que vous achèterez en magasin ! Et comme en magasin, vous avez peu de chances de trouver un vendeur pour vous faire une démonstration, vous pouvez juste acheter avec une confiance aveugle en Apple !
Mais comme le spot est bien enlevé, la musique plaisante, il y a peu de chances que vous vous posiez des questions parce que les petites lignes ... il y a peu de chances que vous les ayez vues !
Sur la version anglaise sur YouTube, c'est encore plus clair : "screen images simulated".
Bref, circulez, il n'y a rien à voir, enfin, rien de bien réel.
Question, même si je ne parle pas bien anglais, simulated et améliorées, ça ne signifie pas la même chose.
Comme le spot est exactement le même d'une version à l'autre, il y a un dircom qui prend ses concitoyens pour des cons - enfin encore plus que l'autre : lequel ?
08:27 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
04/10/2009
Une nouvelle Nuit Blanche
La Nuit Blanche 2007 s'était largement déroulée le long de la nouvelle ligne 14 du métro ; l'édition 2009 s'est écoulée le long de la 11, restée ouverte toute la nuit.
"Une 8e édition sous le signe de l'intime et du patrimoine autour des Buttes Chaumont, dans le centre de Paris et dans le Quartier latin", nous renseigne le portail de la Ville de Paris.
Intimisme et ... coupes budgétaires - normal, c'est la crise : du coup, pas de gigantesque installation comme celle Ryoji Ikeda l'an passé, qui transforma la Tour Montparnasse en rencontres du troisième type.
Une Nuit et trois parcours : autour des Buttes Chaumont, dans le centre de Paris et dans le Quartier latin ; mes pas m'ont conduit dans le Nord de la capitale.
Certainement du nouveau Centquatre - le nouveau lieu de la culture branchée, sis 104 rue d'Aubervilliers -, on aurait attendu plus de surprises que des vidéos néo dadaïstes : la fascination des nouveaux médias sur certains artistes les empêche de se montrer réellement créatifs.
Par contre, place de la bataille de Stalingrad, Priscilla Monge propose un étrange terrain de foot ... plein de bosses : les gamins accourent et rivalisent d'astuces ! Idéal pour réconcilier (une certaine) culture et (une certaine) banlieue.
Le Parc des Buttes Chaumont grouille de visiteurs à cette heure tardive - dont pas mal de touristes émerveillés - et on déambule avec plaisir entre de diverses installations minimalistes : lampes de bureau, parapluies, etc. qui, prises isolément, font un peu cheap mais associées créent une atmosphère propice au rêve.
Certes on revient vite sur terre dès qu'on prend un sac à dos dans la figure - et c'est vraiment plein de monde - mais la vue de Paris depuis le belvédère du parc, avec des tas de lumières clignotantes à ses pieds, présente quelque-chose de magique.
Les plus belles œuvres ne sont pas nécessairement celles d'artistes reconnues ou géniaux, mais parfois celles qui naissent dans notre imagination, quand nous plongeons au cœur d'un univers onirique.
21:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
03/10/2009
Arnaque téléphonique
Samedi matin, mon mobile sonne, le temps de la saisir et de décrocher, et mon correspondant a déjà raccroché : pas patient le gars !
Le réflexe de la plupart d'entre nous est de rappeler aussitôt - sauf en cas de numéro masqué, évidemment.
Toutefois le weekend, peu de gens m'appellent sur mon numéro professionnel et du coup, je vérifie l'identité de l'appelant : 08 99 23 50 23.
Un numéro surtaxé ?
Au secours Google ... qui me renvoie aussitôt vers le forum de l'annuaire inversé : manifestement, bien des internautes se sont fait piéger !
"J'ai rappelé et c'est une pseudo boîte vocal qui me dit que j'ai une dizaine de messages en attente, j'en ai écouté quelques-uns ..."
"Reçu le même type d'appel du 08 99 56 09 04 puis du 08 99 23 50 23. Surtout ne pas rappeler, c'est une arnaque par numéro surtaxé. J'ai protesté au près d'Orange qui hypocritement prétend ne pouvoir rien faire (sauf encaisser les sous) mais conseille de déposer plainte à la police ou à la gendarmerie".
En effet, en vérifiant sur la tarification de mon téléphone IP, Orange indique que pour les numéros commençant pas 0899, c'est gratuit pour les 12 premières secondes, puis 1,35 € et 0,112 € par tranche de 20 secondes.
Sur cette somme, Orange prend en effet sa dime ... d'où peut-être son peu d'enthousiasme à agir : en tous cas, ça n'améliore pas sa réputation sur les forums !
Quoiqu'il en soit, il semblerait que ce genre d'arnaque - un peu en perte de vitesse ces derniers mois, revienne en force : attention à ne pas rappeler un peu trop rapidement des numéros surtaxés.
16:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |