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10/12/2007

La Fabrique du Futur …

efddb3d0f17e36e380183eff0d51dbfa.jpg… tenait aujourd’hui sa première assemblée générale constitutive.
Un conseil d’administration de 12 membres a été élu – dont j’ai le bonheur de faire partie – qui a porté Eric Seuillet à la présidence de l’association.
Prochain événement : le 15 Janvier à la Bourse de Commerce, la 3ième édition des T@bles Rondes du Futur ! *
Et prochain chantier d’envergure : la lancement d’une Fondation destinée à promouvoir l’intelligence collective en général et l’innovation ascendante en particulier.
L’Adetem soutient depuis sa création ce projet lancé il y maintenant deux ans par Eric Seuilet.
* Voir ma note du 20 Octobre dernier.

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Une banale histoire de désinformation

0bef9180936d108bb76b7072c5d499c7.jpgRégulièrement, de nombreux incrédules me renvoient à la figure :« De toutes façons, tous ces bloggers qui se prennent pour des journalistes, ils peuvent raconter ce qu’ils veulent, on ne peut pas vérifier » !

Sous-entendu : ils sont bien sympa, mais laissons les professionnels faire leur métier, eux, ce sont des gens sérieux.

Bien sûr, en politique, les rédacteurs du Figaro tirent plus aisément sur la Gauche que sur la Droite – et vice versa pour Libération ; quant au Monde, c’est un peu plus compliqué.

Mais les journalistes d’agence – notamment les agences étrangères, qui n’ont rien à voir dans notre petit marigot politique bien franchouillard – eux, sont des gens sérieux et avisé … et fiables. Par contre, les bloggers – petits rires entendus …

La preuve : récemment interviewée sur Canal Plus par Laurence Ferrari qui lui demande : « Est-ce que vous pensez que l'on peut gagner une élection présidentielle sans avoir le parti derrière soi ? », Ségolène Royal répond :

« Je pense, et c'est une très bonne question, et l'expérience vient de le montrer, qu'il faut une très grande cohérence entre une organisation politique et il faut un travail de longue haleine, il faut redevenir une force attractive pour les intellectuels, pour les experts, il y a un potentiel d'élus de terrain exceptionnel chez les Socialistes, avec des gens qui font beaucoup de choses sur le terrain et qui n'a pas beaucoup de visibilité, donc il y a aussi ce travail là à faire aussi, il faut de l'imagination, il faut beaucoup de travail, beaucoup de modestie, d'humilité, et c'est comme cela que je compte m'engager. »

Bref : la réponse est plutôt … non.

En fait, la réponse est … oui, pour Reuters !

Dépêche Reuters de 14h47:

« Royal pense pouvoir entrer à l'Elysée sans le soutien d'un parti

« Ségolène Royal estime qu'il est possible de gagner l'élection présidentielle en France sans le soutien d'un parti politique.

« Interrogée sur ce point dimanche, l'ancienne candidate socialiste à l'Elysée a répondu : "Je pense (que oui)".

« Pour y parvenir, a-t-elle ajouté sur le plateau de Canal+, "il faut une très grande cohérence (...) un travail de longue haleine (...), beaucoup de modestie, d'humilité" ».

LeMonde.fr reprendra la dépêche sans vérifier.

Les premiers à réagir : un blog collaboratif lepost.fr, puis un autre super blog d’information Rue89 – bref, heureusement que les blogs existent, sinon …

Rappelons que les blogs d’information sont nés début 2000 aux Etats Unis en réaction à la censure (discrète) et aux pressions (fortes) exercées par le pouvoir républicain sur les médias à l’heure de la lutte contre le terrorisme puis à celle de la guerre en Irak.

Les blogs, ce n’est pas seulement un espace de liberté, c’est aussi un espace de vérité ; bien sûr, il peut y avoir des dérives … comme partout, n’est-ce pas Monsieur Reuters ?

http://www.lepost.fr

http://www.rue89.com

http://www.lemonde.fr

 

 

09/12/2007

Wikipédia devant Brockhaus

10821427980f9f1ab27f94304ad9d538.jpg« Wikipédia comes close to Britannica in terms of the accuracy of its science entries » : la comparaison entre les deux encyclopédies – la vénérable institution impériale versus le petit trublion 2.0 – effectuée par la célèbre revue scientifique Nature est dans toutes les mémoires … et de tous les exposés consacrés au Web 2.0 et à "l’intelligence collective".

La version anglaise de Wikipédia est de très haute qualité … mais quid des version "locales" ? L’hebdomadaire allemand Stern a demandé à un cabinet privé d’en comparer la version allemande à Brockhaus, une encyclopédie classique consultable en ligne et payante.

Comme dans l’expérience anglaise, divers articles – une cinquantaine ici – ont été choisis au hasard dans les deux encyclopédies pour être comparés sur la base de leur exactitude, exhaustivité, actualisation et clarté.

Conclusion de Stern : « De manière surprenante, Wikipédia a remporté le test, même dans la rubrique exactitude »* … de quoi faire plaisir aux rédacteurs de l'encyclopédie payante Brockhaus et doper ses ventes !

Certes, il demeure un vaste secteur où Wikipédia où pèchera toujours … mais doit-on encore parler d’encyclopédie le concernant : celui des people et des politiques – aujourd’hui bien confondus au sein d’un même univers de paillettes.

Il suffit de consulter la fiche de Jean-François Copé pour s’en convaincre : aujourd’hui elle précise : « En 2005, il est mis en cause, notamment par Le Canard enchaîné car il occupait un logement de fonction près des Invalides, alors qu'il venait d'acquérir un logement dans cette ville ».

Ce texte a bizarrement un temps disparu, rayé d’un coup de plume électronique par un courageux anonyme opérant sous l’adresse IP … du Ministère des Finances.

Aujourd’hui le Wikiscanner** de Virgil Griffith, un étudiant californien, permet de savoir qui a modifié quoi : redoutable et instructif !

Mais bon, si vous cherchez des informations sérieuses sur Wikipédia, et non les dernières frasques de Nicolas (Sarkozy) ou Paris (Hilton), ça marche plutôt bien. Certes, il y a encore bien des trous … mais rien ne vous empêche de les combler.

* http://www.generation-nt.com

** http://wikiscanner.virgil.gr

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07/12/2007

Danse avec les renards

3aa8ae1cf84b1dbae96908c03a8797d6.jpgMarie-Claude Sicard vient de publier : Danse avec les renards : Comment nos petites singeries soutiennent le pouvoir marchand aux Editions du Palio.

Elle accepte ici de répondre à mes questions.

MarketingIsDead : Web 2 change-t-il le rapport de force entre marques et consommateurs, au profit de ces derniers ?

Marie-Claude Sicard : L’exemple de Dell est intéressant, car il montre que le Web 2.O accélère les rapports de force plutôt qu’il ne les change en profondeur. Que les consommateurs se rebiffent et l’emportent à l’occasion contre les marques, ce n’est pas nouveau.

Ce qui est nouveau, c’est la gratuité et la vitesse de propagation de l’information. Dans les années 60, il a fallu à Ralph Nader de gros moyens financiers et des années de procédures contre l’industrie automobile américaine, en particulier Chevrolet, pour obtenir gain de cause. Aujourd’hui, la même campagne atteindrait son but en quelques semaines.

Mais inversement, le même outil peut jouer en faveur d’une marque : la notoriété des cosmétiques Botoina vient de se construire par blogs interposés (à l’initiative des seuls internautes) bien avant qu’on ne commence à les voir apparaître dans les vitrines des pharmacies. La nouveauté de l’outil ne prédit pas l’usage qui en sera fait, et même si celui-ci devait devenir un instrument d’attaque aux mains des seuls consommateurs face à des marques réduites à l’impuissance, il s’ensuivrait un déséquilibre des forces en présence qui le décrédibiliserait.

Par ailleurs, je note que c’est l’entreprise Dell qui a souffert de la diffusion des informations en question. L’entreprise, et non la marque. Depuis une dizaine d’années, on tend à les confondre, mais l’entreprise n’est pas la marque. La première peut subir de sérieux revers, la seconde amortit les chocs. L’une peut disparaître, l’autre lui survit souvent.

MarketingIsDead : La raison de la crise qui secoue la profession a-t-elle pour origine le refus du marketing de se connaître soi-même, et partant, de se remettre en cause ?

Marie-Claude Sicard : Certainement, car c’est un refus doublé d’un fantasme. Le marketing refuse d’être ce qu’il est, une technique, tout en rêvant d’être ce qu’il n’est pas, à savoir une science. Ries et Trout peuvent bien soutenir le contraire, il n’y a pas de lois en marketing, seulement des techniques plus ou moins éprouvées, dont aucune n’est jamais une garantie de succès.

Mais contrairement à d’autres professions, le marketing, quand il est attaqué, ne peut pas s’abriter derrière l’argument technique pour se justifier, parce que son champ d’application n’est pas neutre : c’est l’esprit humain. Les premiers spécialistes de cette nouvelle discipline s’appelaient d’ailleurs "attention engineers", des ingénieurs de l’attention, et partant, de toutes les autres facultés cognitives, comme la mémoire ou la perception. De là à devenir les ingénieurs du comportement, il n’y avait qu’un pas, franchi très tôt par la collaboration avec les behavioristes, comme ce fut le cas de Watson chez J. Walter Thompson aux USA, dans les années 1910.

Un siècle plus tard, cependant, l’enthousiasme scientiste a du plomb dans l’aile, et tout ce qui touche de près ou de loin à la manipulation des esprits, surtout à des fins mercantiles, provoque l’indignation. Qu’il y ait beaucoup d’hypocrisie dans cette indignation, cela ne fait aucun doute, mais voilà, nous sommes entrés dans l’ère du soupçon, et pour longtemps.

Le marketing, du coup, se trouve coincé, faute de pouvoir assumer ni son ascendance (historiquement, sa filiation avec la propagande est prouvée), ni son réel et dangereux pouvoir d’influence, faute aussi de pouvoir prétendre à une quelconque scientificité. La seule façon de sortir de ce piège m’a paru être un déplacement du projecteur vers le partenaire obligé du marketing : le consommateur, prompt à se glisser dans le rôle de pauvre victime, pourtant incompatible avec celui d’individu libre, autonome et souverain qu’il revendique aussi par ailleurs.

Une telle contradiction cache un vilain mensonge, celui que La Boétie appelait la "servitude volontaire", mais évidemment, il est plus facile à démonter depuis une position d’indépendance, comme la mienne, que lorsqu’on est directeur du marketing ou de la communication d’une grande marque. Je l’ai été, je parle donc en connaissance de cause.

 

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