17/06/2006
ReunionDeConso.com m’écrit !
Enfin, Jean-Christophe Martine m’envoie un mail. Bon, il aurait pu poster un commentaire sur le blog, cela aurait fait plus moderne, mais enfin. Je vous livre donc sa réaction… puis ma réponse.
Monsieur,
J'avoue avoir été quelque peu surpris en découvrant récemment le pseudo et le mot de passe très recherches que vous avez choisis lors de votre inscription sur www.ReunionDeConso.com.
Pseudo : fuckyou
Mot de passe : fuckyou
Vous ne manquez pas d'imagination... Personne parmi les dizaines de milliers d'inscrits sur mon site Internet n'avait envisage un tel choix avant vous… Vous êtes en quelque sorte un précurseur...
Pourquoi de tels identifiants ? Dois-je me sentir vise par ces identifiants ?
Je comprends désormais mieux votre personnalité ainsi que votre volonté préméditée de nuire a la notoriété de www.ReunionDeConso.com
Ce que je ne comprends pas c'est la raison pour laquelle vous avez répondu au questionnaire sur les tours operators en indiquant des réponses qui ne correspondent pas a la réalité : notamment concernant votre profession (en dissimulant par exemple que vous travaillez dans le domaine du Marketing).
Pourquoi une telle attitude et pourquoi une telle perte de temps ?
Cordialement,
Jean-Christophe MARTINE
Tel : 0663401607
Mail : jcmartine@ReunionDeConso.com
Cher Jean-Christophe Martine,
Vous aurez bien fait rire la profession, ce qui est bon, surtout après la disparition de Devos.
Pourquoi de tels identifiants ? Pour deux raisons. Tout d’abord pour vous titiller : j’étais sûr de ne passer les contrôles d’une société sérieuse : comprenez ma déception a posteriori ! J’ai aussi laissé des numéros de téléphone fixe fantaisistes, n’ayant aucune envie d’être dérangé à la maison ou au bureau : là aussi, aucun contrôle.
Et puis, seconde raison, l’ergonomie de votre site est si pauvre que je me suis énervé quand mon premier code a été refusé : et vlan, je lance un juron, et ça marche !
Concernant ma profession, c’est vous-même qui avez suggéré Gestionnaire quand je vous ai dit, un peu embarrassé, que je travaillais en relation avec les consommateurs.
Mais trêve de plaisanterie : vous vous demandez si je cherche à vous nuire ? Mais c’est vous qui nuisez à la profession en agissant ainsi, sans le moindre soupçon d’éthique professionnelle ! Personne n’a levé le doigt pour prendre votre défense après la parution de mes articles sur mon blog ; par contre, que de commentaires indignés par vos agissements. Allez, juste pour la bonne bouche, deux ou trois mails que j’ai reçu en plus des commentaires postés sur le blog :
Merci de ce travail de traque. Nous avons tous à gagner à ce partage d'expérience, et nous sommes bien entendu aussi en posture de vigilance.
Ce recruteur est connu pour bidonner ses recrutements et c'est le seul à passer à la TV. Je connais le personnage et rassure toi: à son grand regret il est hors de question de lui confier du boulot.
Cela étant, vous n’êtes hélas pas le seul à nuire à notre profession, même si vous aimez vous placer sous les feux des projecteurs : la lutte pour la qualité et l’éthique n’est pas finie !Comme vous ne consultez pas mon blog, je vous réponds par mail, mais je laisse vos coordonnées sur le blog, pour d’éventuels soutiens.
Ciao !
16:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
16/06/2006
ReunionDeConso.com n’est pas rancunier
Cher Jean-Christophe Martine,
Vous n’êtes vraiment pas rancunier et ce trait de caractère vous honore ! Si, si…
Je vous ai joué un tour pendable, espiègle que je suis, en vous piégeant l’autre jour, en pleine réunion de la commission études de l’UDA ; mais c’est vrai, vous aviez poussé le bouchon un peu loin, en me demandant de bidonner aussi ouvertement.
Si vous avez déjà oublié l’incident, je vous invite à relire la chronique du 03.06.2006 de mon blog.
Et aujourd’hui, magnanime, vous me proposez de participer à une nouvelle réunion de consommateurs ; pour vous faire plaisir, je vais bien avoir acheté une Smart Fortwo, ou une Citroen C3 Pluriel, voire même une Lancia Y. Vous me fournirez bien une carte grise pour la circonstance puisque celle-ci n’est pas forcément à mon nom – il y a même une mention autre !
Puisque vous me le demandez si gentiment, je vais même envoyer votre offre à tous mes amis : ils sont plusieurs centaines à lire mon blog, cela va vous aider très certainement, il y en a même qui travaillent chez Renault et chez PSA. Là, vous aurez des consommateurs vraiment experts !
Les copains, donc n’hésitez pas à aller vous inscrire sur le site de Jean-Christophe, en plus vous gagnerez 100€ pour 3 heures. Mais attention, c’est loin, c’est dans les dans les Yvelines : vous connaissez des instituts ou des constructeurs dans les Yvelines ?
« Si vous connaissez des possesseurs d’un ou plusieurs des véhicules mentionnes dans la liste précédente, merci d’indiquer leurs coordonnées (NOM + TELEPHONE) + de quel véhicule il s agit, afin que nous puissions les contacter pour participer a l’étude ».
Jean-Paul dans son commentaire s’indigne sur ces méthodes où l’on cherche à « parrainer des amis (ce qu'on appelait jadis boule de neige et pour lequel les enquêteurs-recruteurs étaient sévèrement sanctionnés) » : Jean-Paul est vraiment vieux jeu !
Cher Jean-Christophe, ôtez-moi cependant un doute : ce n’est pas parce que votre base est mal gérée que vous m’avez envoyé cette nouvelle offre ? Je serais si déçu !
08:50 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
13/06/2006
La Grande Mutation des Marques High Tech

L’Académie des Sciences Commerciales, créée en 1957, suscite, encourage, développe coordonne et récompense des études intéressant les sciences commerciales et les techniques connexes.
Plus d'infos : http://www.academie-des-sciences-commerciales.fr/
On a beau ne pas écrire pour des médailles, cela fait quand même d’autant plaisir qu’on ne s’y attend pas vraiment. Petit rappel pour ceux qui ne l’ont pas encore lu : le pourquoi de ce livre. En fait, les premières pages.
En cette fin de vingtième siècle, le troisième millénaire s’annonçait sous les meilleurs hospices : non seulement le terrible bug de l’an 2000 ne s’était révélé qu’un pétard mouillé ; mais surtout, grâce à la fée digitale, et après deux décennies de stagnation, l’économie était enfin repartie. Les nouvelles stars s’appelaient AOL ou Amazon en Amérique, Wanadoo et Orange sur le vieux continent, toutes opéraient dans les NTIC : les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.
Une nouvelle ère s’ouvrait à nous, magique, un nouvel univers peuplé d’ordinateurs, de DVD, de mp3, de téléphones mobiles, etc. Et bientôt de réfrigérateurs directement connectés au Web pour commander un nouveau pack de bière, dès la dernière cannette ouverte ; de téléviseurs suffisamment intelligents pour apprendre nos goûts et enregistrer entre notre absence les émissions que nous aurions regretté de rater. La France s’équipait à marche forcée, nous en redemandions même : au cours de la seule année 1999, ne s’était-il pas vendu plus de 11 millions de mobiles ?
Dans l’euphorie la plus complète, une nouvelle civilisation – ou, pour le moins, une Nouvelle Economie – se construisait, avec en point d’orgue, la méga fusion AOL/Time Warner : le fougueux conquérant de la galaxie Internet s’emparait d’un des plus brillants fleurons de l’ancienne économie, incapable de résister à ses avances. Une première méga fusion pour en préparer une autre, celle toujours annoncée bien que jamais avenue, de la télévision et de l’ordinateur, avec des appartements tapissés d’écrans, jusque dans la salle de bains et le garage !
Et ainsi, dès les premiers jours de 2000, la presse unanime soulignait qu’avec « le rapprochement AOL/Time Warner, une société d’accès sur le Net met en commun ses ressources avec un producteur de "contenus". L’enjeu est de taille, l’ordinateur et la télévision d’aujourd’hui étant amenés à céder la place à terme à un poste multimédia, sorte de télé du futur cumulant les avantages du Net et de la télévision ».
Deux ans plus tard l’Express tente encore d’y croire : « Avec la télévision interactive, Steve Case et Gerald Levin tiennent peut-être le Vitaphone du XXI° siècle ».* Mais le cœur n’y est plus vraiment : car entre temps, dès la fin du premier trimestre 2000 le Nasdaq commence à s’effondrer, entraînant dans sa chute – ou entraîné par la chute de – toute la Nouvelle Economie. Les jeunes pousses les plus prometteuses se referment avant d’éclore, les banquiers commencent à paniquer, et la presse à se gausser de business models qu’elle encensait quelques mois auparavant. Le consommateur, un instant ébloui, se détourne sagement des miroirs aux alouettes.
Depuis l’explosion de la bulle technologique, les nuages ne cessent de s’accumuler sur la planète éponyme. WAP, Iridium, UMTS, autant de flops retentissants pour des projets sensés préfigurer l’avenir de notre société – et de nos retraites : le gouvernement souhaitait alors utiliser le produit de la vente des quatre licences UMTS (plus de 120 milliards francs) pour en financer le fond de réserve ! Pour dire les douces illusions dont nous bercions tous à l’aube du millénaire nouveau – tous : entrepreneurs, politiques, médias, économistes et consommateurs.
Pour ces derniers, les dégâts demeurent limités. Certes, avec le retour de la crise, leur pouvoir d’achat faiblit, le spectre du chômage se profile à nouveau à l’horizon, mais c’est un peu comme un lendemain de fête trop arrosée : on a la gueule de bois, on évite de toucher aux boissons fortes. Les citoyens se remettent doucement d’une indigestion de technologie nouvelle et flamboyante ; et dans les magasins, les clients se détournent des produits high tech qu’ils admiraient, pour ne plus s’équiper qu’avec retenue, et à bon escient.
Pour les entrepreneurs, les ravages apparaissent sans commune mesure, à la hauteur des espoirs insensés – et des investissements démesurés pour certains – de tous les industriels des NTIC : voilà des opérateurs de télécoms qui ne comprennent pas que leurs clients répugnent à changer de mobile tous les ans, à souscrire à une multitude de services dont ils ne saisissent pas le sens ; des constructeurs d’ordinateurs qui ne réussissent plus à faire saisir aux leurs la beauté d’une loi de Moore qui devrait les inciter à changer d’équipement beaucoup plus rapidement ; etc.
Les voici donc tous désormais confrontés à un phénomène aussi terrible qu’inédit, face auquel ils se sentent bien désarmés : les concepts de base même du marketing se révèlent soudain totalement inopérants – même si avant ils ne s’en étaient guère souciés ! Alors que les ouvrages fondateurs leur enseignent de chercher, analyser et décortiquer les motivations susceptibles de pousser leurs clients à acheter produits et services, ils découvrent que les leurs ne génèrent désormais plus que des freins. Des freins, et seulement des freins.
Deux questions se posent alors légitimement à eux : comment, pourquoi en est-on arrivé là ? Et bien évidemment, comment s’en sortir ?
La première question devrait se reformuler ainsi : pourquoi les approches marketing traditionnelles se révèlent-elles soudain totalement inefficaces ? Parce que la société de consommation, à l’aune de laquelle elles avaient été construites – la seule qui ait jamais requis des outils de promotion et de vente sophistiqués - est en train de se dissoudre, de se désintégrer, ou pour le moins de s’effacer au profit d’une autre société, une autre culture, une autre civilisation, aux valeurs bien différentes, et que nul ne saurait encore ni nommer, ni préciser.
Un monde repensé, refaçonné par – et pour – les citoyens, des citoyens à qui les NTIC confèrent soudain le pouvoir dont ils rêvaient depuis longtemps. Toutefois si jaillissent de toutes parts de nouveaux comportements, de nouveaux modes de vivre et de penser, rien ne s’ordonne, ne s’agence encore de stable – juste un maelström d’idées souvent généreuses, un bouillonnement d’initiatives tout autant créatives que désordonnées.
Ainsi le décor est-il planté : nous traversons aujourd’hui un vaste no man’s land sociologique, sans repères concrets, avec pour seule certitude que les recettes d’hier sont définitivement obsolètes.
Les premières parties de cet ouvrage permettront de dresser un double état des lieux, explicatif et prospectif. Explicatif du malaise social actuel dans Le marketing en crise – et du désamour des consommateurs et des citoyens pour le high tech ; prospectif dans Le futur n’est plus ce qu’il était, en tentant de discerner, par delà les pratiques émergentes, quelles en seront les valeurs fondatrices de la société de demain – quelle civilisation est en train de se bâtir sous nos yeux.
Restera alors à jeter les bases de nouveaux outils marketing. Et à poser l’ultime mais nécessaire question : alors que les produits high tech n’en finissent pas d’envahir notre univers, quelle est – et sera demain – la légitimité des marques technologiques, face à l’indifférence croissante des consommateurs à leur encontre ? Voire même un certain rejet. Telle sera l’ambition de la dernière partie de cet ouvrage : Pour un nouveau marketing.
* Case et Levin sont les patrons d’AOL Time Warner, le Vitaphone est le procédé de synchronisation sonore qui a fait la fortune des frères Warner
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