10/06/2015
Les petites bêtises de Catherine Heurtebise
Catherine Heurtebise, journaliste spécialisée en marketing et communication (Stratégies, CB News, Marketing Magazine), vient de publier Les petites bêtises du marketing.
MarketingIsDead : En ces périodes de Marketing bashing, un livre sur les erreurs du marketing, ce n’est pas un peu surfer sur la vague ?
Catherine Heurtebise : Je pense que nous avons vécu des périodes de marketing bashing plus virulentes ! De plus, comme le symbolise le titre « Les petites bêtises du marketing », ce livre n'est en aucun cas dogmatique mais veut faire réfléchir en s'amusant. Et si l'on critique le marketing de façon globale, on cite rarement des exemples concrets de flops. Ce livre est le premier en France à parler de « ratages » qu'ils émanent de grandes entreprises de différents secteurs, de PME, de médias, d'instances gouvernementales ...
MarketingIsDead : On y découvre avec une certaine délectation – enfin, j’y découvre … – qu’une entreprise comme Apple a aussi multiplié les erreurs stratégiques …
Catherine Heurtebise :Tout le monde (ou presque) commet des erreurs stratégiques. Et si Steve Jobs n'avait pas échoué avec le Lisa, il n'aurait peut-être pas connu un succès aussi rapide et mondial avec son Macintosh ! Et puis, les entreprises qui innovent beaucoup ont logiquement plus de chances de subir des échecs.
MarketingIsDead : Nutella et sa désastreuse expérience de pots personnalisables souligne qu’aujourd’hui le consommateur ne laisse plus rien passer sur les médias sociaux …
Catherine Heurtebise :Absolument. Les internautes et les blogueurs sont devenus les bêtes noires des services marketing. Non seulement ils ne laissent passer aucune erreur quelle qu'elle soit (Nutella, Zara, 3Suisses...) mais ils donnent leur avis sur tout (logo Gap, Tommy Hilfiger...), allant parfois jusqu'au boycott (yaourts Vrai..). On est loin des « gentils » courriers et coups de fils aux services consommateurs d'autrefois !
MarketingIsDead : Enfin, bien des erreurs que l’on attribue au marketing ne concernent-elles pas plus directement la direction générale des entreprises et son manque de vision stratégique ?
Catherine Heurtebise : Bien sûr. Le marketing écope souvent d'erreurs dont il n'est pas le seul responsable. Jeff Bezos qui s'est fait plaisir en lançant à perte le Fire Phone ; le baron Bich qui s'acharne à relancer plusieurs fois ses parfums Bic vendus dans les bureaux de tabac alors que c'était dès le début un flop ; Nestlé qui veut à tout prix réussir sur les alicaments avec Nesfluid ... Les flops proviennent souvent de manque de vision stratégique et, ce qui me surprend toujours, certaines entreprises sont amnésiques. Elles oublient les erreurs passées et n'en tirent aucune leçon !
14:47 Publié dans Interviews | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
09/06/2015
Les blogueurs ne méritent pas salaire, c’est le buzz !
Récemment, Biba organisait naïvement un concours d’illustration pour une pochette distribuée avec le magazine : chères lectrices, vous travaillez gratuitement pour nous et à vous la gloire ! Et à vous l’argent se sont indignées les dessinatrices ? Pour en savoir plus, un petit tour ici s’impose.
Le loueur Sixt considère quant à lui que les blogueurs sont juste des relais corvéables à merci, mais surtout gratuits : vous pensez, quelle gloire de relayer leurs communiqués !
Encore, si les opérations mises en avant brillaient pour leur qualité : mais bon, n’est pas créatif qui veut !
« Je voulais discuter avec vous de la possibilité de diffuser l’article suivant sur votre site dans la rubrique « publicité » de votre site », me déclare tout de go leur « Junior Online Marketing » : heureusement qu’il précise bien qu’il est junior, parce que manifestement il a beaucoup à apprendre.
A la rubrique « publicité » ? Mais alors, si c’est de la publicité, quelle est rémunération proposée ?
Mais les junior marketers ont des principes – dont on ne voit pas vraiment l’éthique, à vrai dire : « Question de principe on ne paye pas les articles » ; toutefois « On peut vous proposer des bons de surclassement sur une location » : sans blague, on veut m’imposer de devenir client pour profiter de mon travail ?
Question naïve – enfin, pas trop – de ma part : « Quand vous demandez à votre agence un publireportage, vous ne payez pas l'achat d'espace, par principe ? ».
Réponse qui mérite son pesant de cacahouètes : « Non, nous faisons le buzz » ; et de préciser : « Les sites qui publient nos articlent génèrent du trafic. La façons dont ils le monétisent est parfois très surprenante ».
Moralité : si vous avez l’honneur de faire gratuitement notre pub, vous allez devenir riches grâce à nous : et ça s’appelle donc « faire le buzz ».
Pour aider notre Junior Online Marketing manager à faire le buzz, n’hésitez pas : relayez cet article ! Faites du buzz.
15:36 Publié dans Coups de gueule | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |