07/06/2010
Et si l'on parlait un peu de Google
Je reçois souvent des questions d'étudiants en pleine rédaction de leurs mémoires universitaires, auxquelles j'essaie de répondre quand les délais ne sont pas trop "tendus".
Ainsi récemment, Meroia se demandait : Comment définir la relation que les internautes entretiennent avec Google ?
Tout dépend de quel internaute il s'agit.
Pour la plupart des internautes, leur relation à Google est basique : ils bénéficient un service puissant et gratuit. Un bref retour d'une décennie et souvenez vous - ou peut-être pas : il était difficile de séparer le bon grain de l'ivraie des résultats d'une recherche et la mode était aux agrégateurs capable de compiler les résultats des Yahoo et autres AltaVista ... pour essayer de ne pas rater la bonne information, quitte à se noyer un peu plus.
Puis Google est arrivé, salué par les revues scientifiques ... parce que s'appuyant sur le système référentiels des revues scientifiques : plus une source est citée, plus elle fait autorité ... et plus elle mérite la première place parmi les résultats d'un moteur de recherche.
Aujourd'hui, la quasi totalité des internautes utilise Google sans se soucier des biais ou des erreurs : si ce n'est pas dans Google, ça n'existe pas. Il y a presque une notion de service public - d'ailleurs, c'est gratuit, comme un service public !
Et tout naturellement, ils utilisent les autres services : GMail, les services de bureautique en ligne, Google Maps, etc. Et toujours sans trop se soucier des imperfections, pestant un peu quand un pays n'est pas bien couvert par Google Maps ... alors que bien souvent, les cartes de Bing sont de meilleure qualité : essayez en Corée, ou au Venezuela par exemple.
Pour les geeks, la relation est certainement très différente : Google devient tentaculaire et la relation apparaît ambivalente.
Google, c'est L'Hydre de Lerne, dont ils se méfient : l'informatique, puis Internet, ont engendré des monstres, nécessairement détestables parce que totalement hégémoniques : Microsoft hier, Google aujourd'hui, Facebook demain.
D'un autre côté, ils sur-utilisent les services Google, comme tous les internautes qui passent beaucoup de temps sur la toile : difficile d'y échapper.
Et puis, il y a les services où Google constitue l'alternative que l'on attend, comme en téléphonie avec Android, son système d'exploitation open source : car c'est ça aussi Google, à la fois redoutable et malgré tout ouvert.
Et maintenant que la capitalisation boursière de la marque à la pomme a dépassé celle de la firme de Redmond, Google constitue pour certains le moyen de résister à l'iPhone !
Et de poursuivre : Selon vous, quel est l’objectif de Google ?
L'objectif de Google est simple, comme Microsoft hier : dominer.
Domination qui passe par un quasi monopole sur les moteurs de recherche ... et surtout sur la publicité : Google y occupe une position ultra dominante, ne laissant que des bribes à ses compétiteurs.
D'où sa crainte de système fermés comme Facebook : car si Google domine le Web ouvert, il perd toute utilité - et donc ses revenus - dans un système dominé par un réseau social fermé ; car le nerf de la guerre, c'est là où est l'argent, et aujourd'hui, le modèle économique, c'est le modèle publicitaire.
D'où également ses accords récents avec Twitter : mieux vaut partager les revenus que de les voir s'évader complètement.
06:50 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | |
Commentaires
Bonjour
Je suis tombée par hasard sur votre blog, car il était cité dans un magasine. Du coup, j'ai tapé "François Laurent" sur Google et hourra, vous existez. En revanche, en tapant "Marketing is Dead" je n'ai pas trouvé ce blog.
J'ai l'impréssion de constater comme une nuance légérement négative dans cette brève?
Je pense que oui, certes Google veut dominer, mais, sans Google la nouvelle économie du numérique n'aurait pas existé. Il y en a qui y voient une source de revenue à leur tour avec l'installation de Google Adwrods sur leurs blogs, sites etc. C'est l'open source economy ou l'économie du partage;
Un bon exemple, dans ce sens-là, c'est Jeff Jarvis - journaliste américain. il est fameux pour son livre "What Would Google Do" - et ses idées assez révolutionnaire de la réputation en ligne (d'ailleurs moi-même je suis en train de lui faire du marketing viral gratuitement, alors qu'il ne m'a pas payée pour). Mais on n'a qu'à voir sa présence, Twitter, blog - avec en moyenne 80 commentaires par brève, films, etc. Et je pense qu'il a raison quand il soutient aussi que, Google a donné plus de pouvoir aux internautes, qui sont désormais libres de s'exprimer positivement ou négativement (voir Hell Dell) sur une entreprise ou ses produits, ou sur des politiques etc...
Écrit par : moi même | 07/06/2010
I'm completely agree with you here - I mean that Google is now not only an ordinary SE and an IT company - it has became a perfect authority that has an excellent background.
You shouldn't think so - use not only them - they are not best I'm sure!
Écrit par : Cakes | 08/06/2010
La relation avec Google est simple et optimiser pour l'utilisateur "lambda". "L'ami Google" va nous aider à comprendre et à trouver l'information le plus efficacement possible.
Une question ? Google à la réponse. La simplicité fait de Google le moyen le plus facile et donc le plus utilisé. Les services annexes que sont les mails, calendars, les maps, etc ... renforcent cette idée. Tous les applications dont a besoin l'utilisateur lambda sont proposées par Google.
La relation est différente quand on recherche une information précise, de qualité ou quand on est un utilisateur averti d'internet. Google est une source, la première utilisée souvent mais par nécessité il faut également envisager d'autres outils pour ne pas risquer de souffrir d'une pensée unique que pourrait véhiculer Google. Pensons notamment aux "google bombing" qui pourraient faire penser que Google contrôle l'information délivrée.
Écrit par : David Quargnul | 08/06/2010
Et d'ailleurs un grand merci pour votre aide très précieuse !
Cordialement
Meroia
Écrit par : Meroia | 31/05/2011
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