Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2008

Les inventeurs

cd9d92852a9d094a235d43e9d71a1c37.jpg
Cécile, Béatrice, Elvire et Hervé ont créé les Les inventeurs, une coopérative créatrice de valeurs responsable. Interview en ligne et réponses à … 8 mains !

MarketingIsDead : Une SCOP à l'heure des multinationales, ça rime à quoi ?

Les inventeurs : Nous avons choisi le statut coopératif parce qu'il est en adéquation avec nos valeurs : la démocratie, l'équité et la solidarité. Un membre, une voix. Nous sommes 4 associés et chacun d'entre nous participe aux choix stratégiques de l'entreprise et décide du partage des bénéfices de la SCOP.

Nous avons également choisi de contribuer de manière équitable au capital de notre coopérative. Il existe un véritable "esprit" SCOP qui favorise la prise de décision, l'implication des associés mais aussi la motivation des nouveaux arrivants, qui ont vocation de devenir associés à l'avenir.  Nous adhérons à une éthique fondée sur l'honnêteté, la transparence, la responsabilité et aussi l'indépendance.

Les coopératives sont des organisations autonomes gérées par leurs membres et le travail y est largement valorisé. Il faut savoir que les réserves sont inaliénables ; 15 % minimum des bénéfices de chaque année doivent être affectés à la "réserve coopérative" et deviennent propriété du collectif des salariés. Cela permet d'accumuler pour assurer la pérennité de l'entreprise et non pas pour augmenter la valeur d'un capital.

La logique coopérative introduit une dimension démocratique dans la sphère économique, ce qui n’existe pas dans les structures classiques. Cette dimension politique intègre et dépasse la seule nature économique du fonctionnement de l’entreprise, tant dans sa mission que dans sa vision. Elle est à nos yeux le gage d’un développement durable et équitable.

MarketingIsDead : Récemment, vous m'avez raconté une étrange histoire selon laquelle l'engouement des belles parisiennes pour les plumes d'ibis rouge avait amené la famine en Egypte !

Les inventeurs : Dans la pensée économique contemporaine, la notion d’interdépendance est négligée. Les externalités négatives, c’est-à-dire les coûts indirects ne sont pas intégrés dans une vision à court terme de l’activité économique. De plus le champ principal de cette action tend à devenir champ unique.

Un exemple, cité par Thierry Kazazian dans son livre : Il y aura l’âge des choses légères, résume cette perception de l‘économie.

Lorsqu’à la fin du XIXième   siècle, pour satisfaire la demande de belles plumes pour les chapeaux des femmes occidentales, les chapeliers se sont massivement approvisionnés en plume d’ibis rouge, le rôle de cet oiseau sur son écosystème n’a pas été pris en compte puisque n’ayant pas de valeur marchande directe et immédiate.

Néanmoins la diminution des populations d’ibis rouge sur les bord du Nil a entraîné l’augmentation de leur proie, les serpents. Ceux-ci, en se multipliant, ont détruit les batraciens qui composaient leur base alimentaire. Dès lors, les insectes, en particulier les crickets, privés de prédateur naturel (les grenouilles) ont pu se multiplier et s’attaquer aux récoltes. Ou comment créer une famine à coup de chapeaux à plumes.

MarketingIsDead : N'est-ce pas étrange de parler de "développement durable" dans un monde fini, ne vaut-il mieux pas parler d'"économie durable" ?

Les inventeurs : Le développement ne doit pas être restreint à une simple redéfinition de la croissance parée de vertus morales retrouvées. Il est à ce titre clair que si l’indicateur de croissance est la mesure du PIB, celui du développement humain s’apparente plus à l’IDH (Indice de Développement Humain).

La vision parcellaire du développement durable qui n’a pris en compte que le premier des termes en tentant de renommer la croissance nous a fait négliger que c’est bien l’adjectif qui supplante le nom dans cette définition. Durable ne veut dire qu’une seule chose : poursuivre l’aventure humaine.

Ce n’est pas en effet la Terre que nous menaçons avec nos impacts mais la présence de l’activité humaine. L’aventure de l’Homme est récente, moins de 2 millions d’années, et pourrait trouver une fin dans un avenir proche. Le réchauffement climatique, les atteintes irrémédiables à notre biodiversité, la pénurie d’eau sont des paramètres qui concernent l’existence de l’Homme et pas seulement la pérennité du modèle économique actuel.

Dès lors le terme de développement durable me semble plus opportun que celui d’économie durable. Mais il entend intégrer et dépasser les seuls limites de la croissance et du retour immédiat sur investissement. Il nécessite d’inventer un futur viable.

MarketingIsDead : Qui est l'agence Les Inventeurs, quel est son métier ?

Les inventeurs : Nous nous définissons comme une coopérative créatrice de valeurs responsables. Nous accompagnons donc nos clients pour les aider à entrer dans l’économie du 21e siècle.

Une économie qui intègre la pénurie de matière première et la nécessité de satisfaire un nombre croissant d’êtres humains. Nous le faisons dans les métiers des quatre associés (prospective et stratégie, design, graphisme) en respectant les deux définitions du mot inventer. Il y a bien sûr la plus connue, créer et innover, mais il y a aussi celle de l’inventeur d’un trésor, celui qui trouve une chose rare.

Nous le faisons pour nos clients mais aussi pour le plus grand nombre, ce qui est le sens de notre blog. Notre site résume physiquement ces deux aspects d’un inventeur.

 

15:59 Publié dans Interviews | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | Pin it!

Les commentaires sont fermés.