08/04/2008
Complexité accrue … d’accéder à la réalité !
Aujourd’hui Internet n’est pas encore devenu la norme … mais ça avance ! Alors on perd un peu de vue les bonnes résolutions d’hier …
Les sondages s’effectuent désormais par Access Panels … et chacun y va de son petit couplet pour souligner la bonne gestion de ses panélistes : comment les fidéliser … sans pour autant trop les solliciter ? Vaste sujet, mais certains instituts ont vraiment développé une sérieuse expertise en la matière.
Reste le douloureux problème de la multi-panélisation … un terme un peu grossier pour évoquer que parfois ce sont les mêmes consommateurs qui se retrouvent d’un panel à l’autre ; certes, on peut leur demander de ne pas tricher … mais c’est leur parole !
Je pense qu’il y avait là un vaste chantier à lancer pour la profession : un vaste contre-fichier comme pour les études qualitatives ? J’en tremble d’avance, vu l’ampleur du problème – sans oublier la CNIL.
Je parle au passé, parce qu’un internaute, membre d’un des plus gros panels, vient de se voir proposer de rejoindre automatiquement celui d’un des plus gros instituts – mais non, je ne donnerai pas de noms – tout en conservant ses gains et ses espoirs de gains dans l’ancien.
Bref la multi-panélisation ne constitue plus un mal endémique de la profession puisque pour certains, elle devient … une bonne règle de gestion.
Si la tendance se généralise, pourquoi ne pas créer un vaste panel national reconnu d’utilité publique, ou les mêmes 10 ou 20 000 français répondraient à toutes les enquêtes : ils seraient régulièrement payés – avec bulletin de salaire à la clef – pour cela … ce qui diminuerait d’autant le chômage !
Au moins, à défaut d’être méthodologiquement fiable, ce serait honnête : les clients sauraient au moins pour quoi ils paient !
Je pense qu’il est temps de lancer le débat … et que tous les instituts publient avec précision quelles sont leurs pratiques : parce qu’il ne serait pas juste que les bons paient pour les errements des autres.
16:05 Publié dans Etudes Marketing | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
Commentaires
Bonjour,
billet fort intéressant !
"un internaute, membre d’un des plus gros panels, vient de se voir proposer de rejoindre automatiquement celui d’un des plus gros instituts – mais non, je ne donnerai pas de noms – tout en conservant ses gains et ses espoirs de gains dans l’ancien"
Effectivement, ça établit clairement le statut de panéliste : celui de fournisseur d'informations, similaire au correspondant pigiste d'un journal quotidien. Sur un marché où sont en concurrence fournisseurs comme clients.
La fiabilité de l'information que donne le fournisseur devient l'un des aspects de sa prestation (avec la réactivité, la fréquence, l'originalité,… ?).
La validation de la fiabilité passe par le recoupement, le croisement des informations. Le cumul de milliers de réponses n'est qu'un des outils de recoupement - outil modeste et peu puissant, puisqu'il cumule aussi les biais liés à la situation même de panéliste.
Talon d'Achille des études marketing (comparées, sur ce registre, à la presse) : l'information n'est pas publique, elle n'est pas exposée à la critique ouverte sur sa fiabilité.
Écrit par : Frédéric Lefebvre-Naré | 18/04/2008
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