03/12/2015
Ne faisons pas bégayer l’histoire
Je suis d’une génération qui a découvert l’horreur nazie dans des expositions itinérantes où nous emmenaient nos parents : les murs étaient couverts de photos en noir et blanc prises à la libération des camps d’extermination et passait en boucle des chansons comme Nuit et Brouillard de Jean Ferrat. Nous avions du mal à réaliser que des hommes aient pu commettre de tels actes de barbarie contre d’autres hommes, juste parce qu’ils n’étaient pas comme eux, ne pensaient pas comme eux : ils étaient juifs, tziganes, homosexuels, communistes … Une cousine de ma mère est morte en déportation, des années après, je lisais toujours la même tristesse, la même incompréhension dans le regard de ses sœurs.
Puis l’Europe s’est construite et depuis aucun pays de l'Union européenne n’a connu de guerres sur son territoire national ; je sais, nous sommes en guerre contre le terrorisme, contre la finance, nous nous battons – et avec raison – contre toutes sortes d’oppression : mais malgré tout, malgré le traumatisme des tueries contre Charlie Hebdo et du Bataclan, rien n’est comparable aux charniers des deux Guerres Mondiales … sinon sans doute ceux de Srebrenica, à nos portes.
Certes, l’Europe commerçante d’aujourd’hui est consternante en regard des espoirs qu’avaient pu y placer ses fondateurs, et la gestion de ses multiples crises financières ne peut que souligner l’incapacité de ses dirigeants à la gouverner, et surtout, lui donner un avenir ; bien des progrès restent à faire, et bien des erreurs devront un jour être réparées : qui saura recréer la dynamique nécessaire ?
Certes, mais vouloir comme le souhaitent certains hommes et certaines femmes politiques, la faire exploser, constituerait le premier en direction de l’innommable : car ce que propose le Front National – entre autres – c’est à la fois faire de la France un pays refermé dans ses frontière, mais aussi un pays où seront livrés à la vindicte publique tous ceux qui ne sont pas tout à fait comme nous.
Comme l’étaient les juifs, les tziganes, les homosexuels, les communistes … Rajoutez … tous les autres, la liste de ceux que ses leaders n’aiment pas est longue. Sans compter que l’on pourra non seulement reconduire à la frontière tous ces parias, mais viendra également le jour où on passera les frontières … pour se battre contre tous ceux qui ne nous ressemblent pas vraiment.
Pendant les années noires de la seconde Guerre Mondiale, tous les Français n’étaient pas résistants, peu s’en faut ; quand je lis qu’aujourd’hui un Français sur deux ne voit aucun problème à ce que le Front National gagne les élections, je me dis que finalement l’histoire bégaie vraiment trop !
Si l’on ne s’en méfie pas, l’irréparable est en marche : je ne voudrais vraiment que mon fils emmène dans quelques années ses enfants visiter les mêmes expositions de l’horreur que celles auxquelles mes parents m’ont conduit.
Certains diront que l’extrême droite a changé, que ses dirigeants sont « présentables » : mais Hitler l’était suffisamment aussi pour que le peuple allemand le conduise à la Chancellerie en 1933.
Faisons en sorte que l’histoire ne se répète pas et que la barbarie ne frappe pas à nouveau comme il y a un peu plus de 70 ans.
17:23 Publié dans Coups de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Il n'y a pas que le fric dans la vie
A l’heure des médias sociaux et du « Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil », et où les marques supplient les consommateurs de les aimer sur Facebook, un article comme : « Monsanto : un collectif international de juristes et d’ONG lance ce jeudi un tribunal international pour juger la multinationale accusée "d’écocide" » a de quoi interpeler : une marque n’a pas toujours besoin de séduire pour être faire du business – la preuve !
En fait, dans le cas présent, il suffit juste d’être plus puissant que ses détracteurs … et que ses clients : Monsanto vend des semences suffisamment trafiquées en Afrique pour que les agriculteurs ne puissent pas utiliser les graines des légumes qu’elles auront donnés !
Monsanto n’investit pas en communication ou en marketing – pas vraiment : la firme préfère payer juristes et lobbyistes pour défendre ses intérêts pied à pied.
On peut même rajouter de l’huile sur le feu des crises que l’on déclenche, quitte à se faire haïr comme Chick-Fil-A, dont le fondateur Dan Cathy a clamé son opposition au mariage gay en 2012, s’attirant un immédiat boycott de la communauté gay … mais aussi le soutien des intégristes locaux qui décidèrent d’aller bruncher en famille dans ses restaurants pour lui apporter leur soutien.
Une marque peut donc bien exister en se faisant détester d’une part plus ou moins importante de la population d’un pays – voir de la population mondiale dans le cas de Monsanto : mais franchement, j’aurais personnellement du mal à travailler pour de tels employeurs, car le matin, j’aime bien me regarder dans la glace quand je me rase.
Le business n’est pas tout, l’éthique compte aussi.
16:41 Publié dans Coups de gueule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
The Complete Book of Steve Jobs’ Philanthropy
J'ai déniché cette perle rare sur le site américain : archive.org.
50 pages, mais si denses qu'on les lits en un clin d’œil !
Alors, n'hésitez pas, lancez-vous dans une lecture édifiante.
Je ne nous dévoilerez pas la chute, car comme dans tout bon thriller, c'est le meilleur ... Pour le télécharger gratuitement et en toute légalité, c'est ici : stevejobsphilanthropy.pdf
14:27 Publié dans Un peu de bon sens | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
01/12/2015
Venez oxygéner vos neurones !
Voilà ce que vous propose Kawa, mon éditeur favori qui vient de publier Le marketing augmenté, le dernier ouvrage du Conseil Scientifique de l’Adetem : partir du 1er au 3 février 2016 à La Clusaz pour tout savoir sur la transformation digitale, l’innovation et le Marketing d’aujourd’hui.
Si vous voulez savoir pourquoi j’y vais … regardez la vidéo.
L'Adetem est le partenaire associatif de cette manifestation, ce qui signifie que vous êtes adhérent, vous bénéficiez d’une sympathique remise avec le code promo ADETEM : pas compliqué !
Pour consulter le programme et vous inscrire, c'est ici.
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Bulletin boards
Puisque les consommateurs ont pris l’habitude de discuter entre eux sur les médias sociaux, pourquoi ne pas profiter de ces évolutions comportementales afin de développer de nouvelles techniques de recueil d’informations ?
Il suffit ce créer à leur attention un mini réseau social privatif et de les inviter à y échanger sur une thématique particulière : un bulletin board.
Le site : il est aisé de développer son propre bulletin board à partir d’une simple structure de blog, notamment en WordPress ; toutefois, il existe aujourd’hui diverses solutions en marque blanche, plus rapides à déployer et surtout disposant de nombreuses fonctionnalités comme le téléchargement de vidéos ou la discussion en mobilité.
Les participants seront invités comme pour une réunion de groupe par un recruteur professionnel, ou au travers d’un access panel Internet ; il est également possible de mobiliser certains internautes parmi les fans de sa page Facebook, ses followers sur Twitter : mais attention, les taux de défection en cours d’étude peuvent alors se révéler important.
Tous les sujets ne se prêtent pas à ce type de démarche : la mémoire épisodique y est aisément sollicitée, moins la sémantique ; la dynamique de groupe est évidemment absente. Les bulletin boards viennent compléter la palette des études qualitatives existantes, ils ne mes remplacent pas.
Ils autorisent également des approches méthodologiques nouvelles ; ainsi, vous souhaitez tester un nouveau concept d’aide culinaire pour lequel vous disposez déjà de quelques échantillons à fins d’expérimentation :
- Vous commencerez par lancer une discussion autour de la difficulté à réaliser certains plats compliqués, pour la réalisation desquels votre produit est destiné : vous recueillerez ainsi certains insights significatifs et quelques astuces ;
- Vous pourrez ensuite demander aux participants d’utiliser les échantillons que vous leur aurez précédemment envoyés par la poste, en leur demandant de ne pas ouvrir les boites avant ; puis de poster des photos de leur plats ;
- La discussion pourra ensuite s’orienter vers d’éventuelles améliorations, le besoin de recettes, etc.
Les bulletin boards permettent une forte immersion dans le vécu quotidien des consommateurs, tant à domicile qu’à l’extérieur dans leur version mobile : avec le développement des objets connectés et des capteurs intégrés aux Smartphones, nul doute que leur champ d’action va s’étendre considérablement dans les années à venir.
13:14 Publié dans Etudes Marketing | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |