Retour sur un épisode neigeux … ou quand le JT sert la soupe aux mauvais écoliers
24/02/2015
Dimanche 22 février, le JT de France 2 revient sur la galère des vacanciers pris au piège de la neige la veille, pour la seconde fois cet hiver, recueille le témoignage de touristes contents d’être enfin arrivés sur les pistes et cherche des explications auprès … des sociétés d’autoroutes et des gendarmes.
Et ça donne des réponses assez surréalistes !
Du côté des sociétés d’autoroute, un épisode neigeux plus important que prévu et des saleuses coincées derrière les bouchons (sic) !
Du côté des gendarmes, des automobilistes irresponsables qui sortent de leurs voitures et augmentent la pagaille !
Sauf que …
D’une part, dès lundi, on annonçait des perturbations importantes sur les massifs montagneux pour la fin de la semaine : soit la caissière qui nous a vendu notre forfait avait des dons de double vue, soit les sociétés d’autoroutes ne savent pas où trouver la bonne information. Et vendredi soir, un ami jurassien nous informe par téléphone que le passage des cols va être difficile par qu’une importante tempête de neige va passer sur les hauteurs.
Prudence donc, les chaines prêtes à poser dans le coffre, nous traversons Gex direction le col de la Faucille et buttons sur les gendarmes : chaines ou pas, on ne passe pas, c’est à peu près tout ce que l’on peut obtenir de la maréchaussée : passez par Bellegarde ! Et par Divonne et la Suisse ? Les gendarmes sont totalement incapables de nous renseigner – juste bon à bloquer un rond point au dessus d’une côte bien glissante.
La faute à une météo capricieuse et des automobilistes imprévoyants ?
Ou la faute aussi (beaucoup) à des sociétés d’autoroutes qui ne veulent surtout pas investir dans des moyens suffisants par peur de rogner sur des bénéfices plus que confortables ? Plutôt que d’attendre que les bouchons se soient formés pour envoyer les saleuses, pourquoi ne pas les disposer préventivement aux bons endroits : évidemment, ça coûte un peu d’argent, et nécessite la mise en place de plans d’actions préventifs qui risquent de se révéler souvent inutiles. Mais la sécurité des conducteurs ne vaut-elle pas que les responsables de ces sociétés travaillent un peu plus en amont d’éventuelles catastrophes et dépensent un peu d’argent alors qu’ils en gagnent tant ?
La faute aussi à la gendarmerie et aux pouvoirs publics, très doués pour tancer les automobilistes qui sortent de leur véhicule mais semblent totalement incapables de gérer la situation d’ensemble et de donner des conseils adéquats : pour renvoyer sur Bellegarde les voitures du Col de la Faucille quand déjà tout l’autoroute A40 s’y est donné rendez-vous ? Pourquoi ne pas ouvrir des centres d’accueil dès le début de l’après-midi pour faire patienter les touristes plutôt que de les envoyer là où tout est vraiment bien bloqué.
Après Bellegarde, j’ai pu bifurquer vers Saint-Claude en empruntant une départementale à peine enneigée et quasiment déserte … fin de la galère, du moins pour moi ! Soyons fous, imaginons les gendarmes organiser des convois roulant à vitesse réduite sur ces routes praticables sans équipement particulier …
Bref, aucune anticipation réelle des sociétés d’autoroutes et des gendarmes, juste une gestion de crise dans l’urgence et trop tard ; mais ne vous inquiétez pas, on va vous trouver LA solution : les pneus neige, cela évitera aux sociétés d’autoroutes de dépenser un peu en prévention et aux gendarmes de mieux s’organiser en amont.
Quant aux journalistes, on aurait pu espérer qu’au lieu de servir la soupe aux coupables, ils aient interrogé des responsables météo, qui leur auraient certainement expliqué que si l’on ne peut prévoir de telles tempêtes avec certitude, on peut s’attendre à de tels épisodes en hiver …
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