L'ubimédia va-t-il révolutionner le marketing ? #1
06/11/2011
A peine le marketing a-t-il eu le temps de s’adapter aux blogs, aux réseaux sociaux, au micro-blogging, bref au Web social dans ses déclinaisons fixe et mobile – sans oublier le m-marketing qui pointe plus que son nez à l’horizon … – que déboulent aujourd’hui cloud computing et ubimédia !
Avec de nouveaux challenges en vue, des risques pour les uns, des opportunités pour les autres : comme de coutume, les plus prudents avanceront à reculons – quitte à se laisser distancier –, et les geeks à pas redoublés – quitte à essuyer tous les plâtres !
Cloud computing ? Ubimédia ?
Avant de déterminer comment le marketing pourra/devra s’adapter à cette nouvelle situation, qu’est-ce que le cloud computing ? Qu’est-ce que l’ubimédia ?
Je traiterai volontairement ces deux notions ensemble, du moins dans un premier temps, car elles s’inscrivent comme deux étapes importantes dans le calendrier des marketers, à la fois proches et cruciales – du moins à en lire certains gourous !
Les spécialistes du marketing n’étant pas nécessairement des exégètes de l’informatique, un petit détour par Wikipédia s’impose.
Le cloud computing « consiste à déporter sur des serveurs distants des traitements informatiques traditionnellement localisés sur des serveurs locaux ou sur le poste client de l'utilisateur ».
Quant à l’ubimédia, « il caractérise l’informatique omniprésente […] qui envahit notre quotidien, justifiée par une simplification des tâches effectuées par les individus ».
Cloud computing et ubimédia constituent deux (ou reposent sur des) innovations technologiques majeures, la première déjà bien ancrée, la seconde encore à ses balbutiements : d’où un article complet et documenté pour le cloud computing, complété de 48 notes et références ; et juste 3 lignes pour l’ubimédia, et deux liens – vers un blog geek IT pour l’un, dédié au marketing digital pour le second.
De quand date le cloud computing ? Pour l’encyclopédie en ligne, l’aventure commence « au début des années 2000 » … mais à en croire Revue hébergement, « l'histoire de Cloud Computing remonte aux premières années de l'informatique », pas moins !
La question alors s’impose : pourquoi en parler tant, et seulement, maintenant ? Serait-ce parce que récemment Apple annonçait bruyamment le lancement de son nouveau service iCloud ?
Et là, on tombe dans le story telling … pour ne pas dire la réécriture du passé, mais les deux notions sont proches : car ressort sur la toile la vidéo d’une présentation de Steve Jobs datant de 1997 « qui décrit avec beaucoup d’exactitude le "cloud computing" », dixit le blogue (canadien) Ovologic.
Bon, c’est un peu moins que les premières années de l’informatique, mais toujours mieux que l’an 2000 !
Et sans doute pourrait-on voir ici une des premières rencontres entre marketing et cloud computing – du marketing, hélas, au mauvais sens du terme : celui des effets d’annonce.
Autre enseignement important à la lecture des deux articles de l’encyclopédie en ligne : cloud computing et ubimédia renvoient à des visions technologiques du monde, des visions de technicien – même s’ils vont faciliter la vie des citoyens en général, et des consommateurs en particulier.
Toujours la même tendance à croire que si je trouve ça génial, les autres réagiront de même – les autres, c’est-à-dire les consommateurs.
En d’autres termes, on en est resté au bon vieux temps du marketing de l’offre – à l’époque où tout acheteur de Ford avait le droit de choisir le modèle le mieux adapté à ses besoins … pourvu qu’il s’agisse d’un modèle T, noir de surcroit.
Depuis le marketing a appris à se soucier des attentes des consommateurs – mais il reste des flopées d’ingénieurs pour estimer que ce qui leur semble bon pour eux, ne peut que séduire les foules : les cimetières sont pleins d’inventions plus ou moins délirantes comme le célèbre Nabaztag, préconfiguration des terminaux intelligents du futur en forme de lapin et qui n’a jamais séduit que quelques geeks !
Tout cela pour dire que le futur du cloud computing et de l’ubimédia ne ressemblera certainement pas à ce qu’en rêvent les ingénieurs aujourd’hui.
A suivre le 13 Novembre 2011 ...
3 commentaires
Bonjour,
Merci pour cette analyse, mais elle est un peu réductrice. Le cloud computing fonctionne très bien aujourd'hui parce qu'il n'est pas une vision technicienne, mais la solution à une évolution des technologies et des usages. Bien sûr que ce n'est pas nouveau. Le modèle client/serveur est aussi ancien que le mainframe et les terminaux X. Sauf qu'aujourd'hui, les clients se sont multipliés (mobiles, tablettes, pc, balladeurs, télévisions...) et les services proposés aussi. Dire que Gmail (service en Cloud par excellence) est une vision d'ingénieur me semble hâtif. Cette vision désormais incarnée, tout comme l'ubimédia (ou pervasive computing) en passe de le devenir (le frigo connecté ? ) sont plus à mon sens la rencontre d'évolutions technologiques et d'usages dans une maturité coîncidente et dialectique. La technologie conditionne des usages qui conditionne la techno dans une boucle permanente.
Dans le même ordre d'idée, l'invention du visiophone, ce téléphone avec une caméra a longtemps été moquée. Aujourd'hui personne ne vient dire que la webcam est l'incarnation d'une vision technologique du monde. Parler à son téléphone, est possible depuis longtemps, il faudra juste le marketing d'apple et une préparation du public pour que cela se fasse (ou pas)...Nabaztag n'est pas une vision d'ingénieur, c'est sans doute un objet au design segmentant, vendu très cher pour une valeur et une commodité d'usage très faible. un mauvais calcul en somme.
Dernier point,cela fait assez longtemps que l'on parle de cloud computing (un super storytelling j'en conviens :-)
Je suis assez d'accord avec votre analyse ... attendez la suite !
J'attend également de voir la suite, cela m'intéresse :)
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