D'une Ségolène à l'autre
16/04/2009
J'ai récemment lu deux livres évoquant l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, et force est de reconnaître que le portrait diffère prodondément d'un ouvrage à l'autre.
Ségolène®, la "femme marque", tout d'abord, de François Belley, un "fils de pub" comme il se définit en dernière de couverture ... sans doute pour cela que la préface est signée d'un des plus grands copains de Sarko, Jacques Séguéla, l'homme à la Rollex !
"Avec Ségolène Royal, jamais la politique ne se sera autant rapprochée de l'univers des marques", précise l'éditeur : et c'est à la démonstration à laquelle se livre en 180 pages l'auteur ... et j'ai comme l'impression qu'il aurait pu se livrer au même exercice avec les divers copains de Seguela, Sarko ou l'autre, le petit qu'il a fait découvrir en 1981, Mitterrand !
Le marketing politique existait même avant tonton Jacques ... et peut-être devrait-il tenir compte des évolutions sociétales, comme l'autre marketing, celui des produits de "grande conso" !
Par exemple, les consommateurs se montrent de moins en moins sensibles au "bling bling" ou aux marques glamour mais sans réel contenu ; à ces marques que rien ne distinguent des autres, sinon la pub, la pub, la pub.
Or c'est quoi, le contenu de la marque Royal ... et là, c'est François Ruffin qui nous le révèle dans La guerre des classes : un contenu nécessairement libéral depuis que le Parti Socialiste s'est converti à l'économie de marché.
Royal n'est pas une marque sans contenu ... mais une marque au contenu hyper banalisé : pas une feuille de papier à cigarettes entre les deux finalistes de la dernière présidentielle.
Un contenu banalisé pour lequel elle est légitimement moins crédible que le candidat de droite : le libéralisme, il est un peu tombé dedans en entrant en politique, Sarkozy !
Bref, Ségo a renoncé à un positionnement légitime - celui historique de son parti - et différenciant pour un nouveau, pour lequel elle n'a aucune légitimité ... enfin, un peu moins que son concurrent !
Tout cela en pensant que l'ancien était totalement et définitivement has been ; mais elle n'est pas la seule à jeter les vieux oripeaux de gauche aux orties dans l'espoir de gouverner : "c'est toute une chorale qui récite ce refrain", souligne Ruffin.
Le plus drôle, c'est qu'à peine un an après son échec de 2007, le libéralisme bat de l'aile ... bref l'ancien discours n'est soudain plus si hasbeen ... sauf qu'il n'y a plus grand monde - et surtout pas Ségo - pour le tenir. Ironie de l'histoire.
Je ne terminerai pas ce papier sans recopier cette superbe citation tirée du livre de Ruffin : "La guerre des classes existe, c'est un fait, mais c'est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter".
Signé Warren Buffett !
A méditer ...
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