Les assureurs face à la consommation collaborative.
20/11/2013
Le 5 Novembre dernier, le LAB organisait une matinée sur le thème : Le développement de la consommation collaborative, quels impacts sur l'Assurance et Services Financiers ?
Cette réunion s’est achevée par une table ronde réunissant quelques professionnels de l’assurance et de la consommation collaborative, qui reformulent ici leurs réponses.
Aujourd’hui, entretien avec Gilles Gosson, directeur technique chez Assurone Group
MarketingIsDead : La vision d’un courtier face à la consommation collaborative diffère-t-elle de celle des assureurs ?
Gilles Gosson : Le rôle du courtier est d'accompagner et conseiller son client. Comme nous l'avons vu, les évolutions de mode de consommation collaborative génèrent de nouveaux risques, sur lesquels nous avons à dresser une cartographie et proposer des solutions pour accompagner le business model de nos partenaires.
Par exemple, la location de véhicule entre particulier suppose une extension de garantie du véhicule déjà assure pour un usage privé à un usage de location courte durée.
De facto, le véhicule est couvert par 2 assureurs avec un risque de refus par l'assureur initial de conserver le client pour éviter tout litige lié à l'utilisation de sa carte verte en cas de sinistre.
Nous avons également vu, en l'absence de garantie adéquate, la nécessité pour le site collaboratif d'assumer les risques de type déchéance de garantie en cas de conduite sous l'empire d'un état alcoolique d'un locataire pour éviter au propriétaire d'en subir les conséquences.
Pour garantir la pérennité de ces modèles il est donc indispensable d'intégrer très en amont l'assurance dans le modèle du site collaboratif afin de traiter l'ensemble des risques nouveaux. Le courtier peut intervenir pour traiter les risques des parties prenantes (site, propriétaire, locataire) et proposer les solutions les plus pérennes. La clef reste de maintenir la confiance des utilisateurs et donc de garantir la sécurité de la transaction.
MarketingIsDead : Les enjeux sont mondiaux : la réserve actuelle des assureurs français en ce domaine ne risque-t-elle pas de les pénaliser à terme ?
Gilles Gosson : La perception du risque sur notre marche domestique repose sur une mutualisation et donc un recul suffisant pour avoir une bonne connaissance statistique. Il est clair que par définition la prise de risque entrepreneuriale ou la découverte de nouveaux marchés s'apparente plus à un pari, qui correspond bien à la mentalité anglophone saxonne (pour lequel il n'y a pas de mauvais risque, mais il y a des risques mal tarifés...)
Cela étant, le marche français à su s'adapter et être précurseur, il suffit de considérer que l'essor de la mutualité reposait déjà en son temps sur une forme de vision collaborative de la consommation d'assurance. Nous avons également bien vu que l'ensemble de nos acteurs de la consommation collaborative s'appuient partiellement sur des assureurs, et notamment que certains les accompagnent y compris en qualité d'investisseurs.
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