2 e.réputations, mais un seul personal branding #2
18/10/2013
Suite de la note parue le 16 octobre.
Un petit détour par Palo Alto
Bien sûr, dès que l’on évoque Palo Alto, tout le monde pense aussitôt Silicon Valley, Hewlett Packard et son garage, et sans aller trop loin, Apple, Sun Microsystems, etc. : pourtant, je souhaiterais remonter un tout petit plus loin dans le temps et évoquer les travaux du groupe fondé au début des années 50 par l'anthropologue Gregory Bateson, rapidement rejoint par le psychiatre Donald D. Jackson, et qui prit le nom d’Ecole de Palo Alto.
Ce dernier, notamment spécialisé dans les thérapies familiales, s’est aperçu que lorsque l’on réussi à guérir un membre d’une famille, presque aussitôt, un autre membre développe sa propre maladie : si l’on permet par exemple à un enfant de surmonter une pathologie qui le met en position d’infériorité par rapport au reste de la famille, le père ou la mère pourront devenir dépressif pour avoir perdu l’exutoire à leur agressivité courante.
Une famille constitue un cercle (les gens de Palo Alto utilisent le terme de système) homogène, régi par des règles (ou principes) précis comme celui d'homéostasie : la pathologie de l’un compense la pathologie d’un autre – et si l’on guérit l’un sans se soucier des autres, le système risque d’exploser.
Un mari dominé par son épouse serait-il condamné à définitivement subir cet état d’infériorité – du moins, s’il tient à ce que son mariage perdure : car si le principe d'homéostasie est remis en cause, c’est ipso facto le divorce.
Heureusement, nous ne vivons pas dans des cercles hermétiques : nous participons tous de plusieurs systèmes ouverts (nécessairement ouverts puisque nous pouvons circuler de l’un à l’autre) ; nous avons nos amis, notre travail … et notre mari soumis pourra trouver sa revanche dans l’encadrement de ses collaborateurs.
Difficile de résumer en quelques lignes la richesse des travaux des chercheurs de Palo Alto ; mais nous pouvons en retenir :
- Que nous évoluons tous au sein de diverses sphères ;
- Que chacune de ces sphères obéit à ses propres règles ;
- Que de pouvoir passer très aisément d’une sphère à l’autre nous permet de supporter celles trop contraignante de l’une en menant une existence différente dans une autre.
Bien évidemment, si les collaborateurs d’un chef de service autoritaire découvre que c’est sa femme qui « porte la culotte », son autorité risque de s’en trouver irrémédiablement sapée : il est nécessaire, pour l’équilibre et la survie de chacun des systèmes où nous évoluons, que peu de choses ne fuitent de l’un à l’autre – ou du moins pas plus que nous ne souhaitons, sinon, c’est le risque d’explosion en chaîne.
Nous avons notamment besoin d’une sphère privée suffisamment riche pour contrebalancer les nécessaires désagréments de notre sphère professionnelle – et vice versa, d’ailleurs : si les frontières entre les différents systèmes au sein desquels nous vivons deviennent trop poreuses, nous n’auront plus de lieux pour évacuer les constantes pressions que nous subissons – et simplement respirer !
à suivre ...
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