Changeons d'ère !
11/06/2013
Le 5 Juin dernier se tenait à La Villette le Forum changer d’ère : la salle était bondée, mieux valait arriver tôt … c’est la rançon du succès.
Un forum pour remettre au devant de la scène le Groupe des Dix : « Dans les années 1960-1970, des intellectuels appartenant à des disciplines différentes (biologie, économie, sciences sociales, écologie, philosophie, juridique, politique…) ont l’idée de confronter leurs savoirs dans le but d’élaborer une réflexion dynamique sur la société. Ces pionniers ont voulu utiliser les progrès des connaissances pour tenter de changer le monde […] Nos systèmes de pensée, trop rigides, n’ont pas encore permis de réaliser cette "métamorphose" de la société, des pratiques, des comportements, des organisations, de l’économie, de l’énergie … », nous rappelle Véronique Anger-de Friberg, l’organisatrice de cette manifestation.
Je ne résumerai pas en quelques lignes une journée d’une densité absolue : je vous invite à vous rendre sur le site du Forum et à visionner les principales tables rondes.
Mon coup de cœur va à celle où intervenait un ancien membre du Groupe des Dix, aujourd’hui un peu retiré de la vie politique, ce qui lui donne une superbe liberté de ton quand il dit avouer son « agacement sur le regard porté ici sur les politiques. On laisse supposer que les politiques ont encore le pouvoir ! Je n’ai que 50 ans de métier mais ça m’autorise à dire que le politique demeure le greffier d’un choix public. Les décideurs d’aujourd’hui sont la science, la technologie, la banque et les médias. L’évacuation du politique vient du fait que finalement c’est dur de l’accepter. Là où ça a marché, c’est aux niveaux de la commune et du continent (Europe et Monde). Il y des recherches de consensus à ces niveaux, mais c’est difficile. Le pouvoir de décider est aussi celui d’expliquer. Depuis la société de l’image, l’effet d’annonce est rarement suivi d’un effet de demande de résultat… A ce titre, l’échelle est celle de la semaine ; ce qui rend les débats publics et politiques sérieux impossibles, sur l’écologie par exemple. Il n’y a donc plus la possibilité d’une compréhension entre les électeurs et leurs représentants ».
Ecoutez Michel Rocard – car il s’agit bien de lui – dans des propos d’une joyeuse fraîcheur.
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