Community Manager et expatrié … ou vice versa
22/11/2010
Jeremy Herve et moi, nous nous sommes connus sur Facebook … ou par Facebook : comment dit-on ? Bref nous avions des tas de copains communs.
Jeremy habite à Budapest et travaille pour Liligo.com, « le moteur de recherche du voyageur », basé Allée verte à … Paris !
MarketingIsDead : Pas compliqué de travailler pour une société française quand on vit à Budapest ?
Jeremy Herve : Non, finalement Internet réduit vraiment les distances, on peut travailler ensemble facilement en mettant en place de bons moyens de communication entre deux bureaux. Et puis je ne suis qu'à 2 heures de vol de nos bureaux de Paris, donc finalement ce n'est pas si loin que ca :)
Bon par contre, c'est vrai que si je vivais sur Paris, j'aurais l'occasion de me rendre a beaucoup plus de conférences, rencontres, twapéros ... Je perds l'occasion de rencontrer plein de gens intéressants en chair et en os c'est vrai.
Je perds aussi l'occasion de discuter avec des utilisateurs français de liligo.com de face a face.
C'est l'un des inconvénients du travail depuis l'étranger, mais j'ai la chance de travailler dans une entreprise web, ou tout se fait en ligne, et ou nos utilisateurs prennent contact avec nous en ligne aussi !
MarketingIsDead : Puisque tu parles de liligo.com : en quoi consiste le travail de Community Manager sur un comparateur de voyages ?
Jeremy Herve : Le travail de Community Manager chez liligo.com est finalement très similaire à de nombreux autres postes de Community Manager, à cela près qu'une partie de mon travail consiste en l'explication du principe des moteurs de recherche de voyage : en effet, beaucoup de gens ne connaissent pas forcément la différence entre les agences de voyage et les moteurs de recherche. Nous sommes encore trop souvent comparés à des sites comme Opodo ou Expedia, alors que les moteurs de recherche proposent un service bien différent.
Je pense que c'est le point sur lequel mon poste diffère de beaucoup d'autres : en plus de mon travail d'écoute et d'animation de notre communauté de voyageurs en recherche de bons plans, d'astuces et d'idées, je me dois aussi d'expliquer le fonctionnement de notre produit, ce qui est sûrement moins utile pour des marques qui offrent un service laissant peu de place au doute :)
MarketingIsDead : Et comment vois-tu l'avenir des Community Manager, après les ratages comme celui de Nestlé avec Greenpeace ? Comment la profession pourrait-elle se ... professionnaliser ?
Jeremy Herve : Personnellement, je pense que le métier ne cesse de se professionnaliser, et a un véritable avenir.
Pour le moment, c'est vrai que le terme "Community Manager" est neuf, "tendance", et bénéficie encore d'une image un peu floue. Les compétences et standards du métier ne sont pas encore rentrés dans tous les esprits. Le métier n'est pas forcément pris au sérieux par tout le monde (c'est d'ailleurs aussi le cas pour les médias sociaux en général, qui reçoivent encore parfois peu de considération malgré leur position grandissante dans l'écosystème des internautes). Derrière le nom "Community Manager", beaucoup ne voient encore que les outils, les plateformes, plutôt que le coté humain, la communication et la discussion.
De ce fait certaines entreprises se concentrent plus sur un profil, plutôt que sur une stratégie. On cherche une personne qui maîtrise les outils au lieu de rechercher les compétences et la connaissance de l'entreprise pour pouvoir répondre aux utilisateurs.
A mon avis, de plus en plus d'entreprises comprennent cela, et mettent en place une vraie stratégie de "Community Management". Ils appréhendent mieux ces nouveaux médias, et n'ont plus "peur" de cette évolution du net qui fait que les utilisateurs ont des outils pour s'exprimer, et que les ratages d'une entreprise peuvent vite prendre une grande ampleur.
Bon, je suis peut être un peu optimiste, mais c'est comme cela qu'on avance :)
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