Peter Gabriel à Bercy
23/03/2010
Peter Gabriel à Bercy, une occasion à ne pas manquer : j'ai réservé mes places dès la veille de ... Noël !
J'ai réservé mes places, sans trop savoir à quoi m'attendre, Peter Gabriel n'ayant rien sorti de réellement nouveau depuis le somptueux Up - mais datant quand même de 2002 !
Et voilà que sort Scratch my Back, c'est l'évènement, même France Inter en parle au journal de 8 heures !
Catastrophe : une compilation de guimauve, où il reprend les plus belles chansons des plus grands - de Bowie à Radiohead, en passant par Lou Reed et Neil Young - en les assaisonnant à la sauce grand orchestre philharmonique !
En les assaisonnant ou en les assassinant ? Aucune créativité, tout a le même goût : insipide !
Et si c'était ça, Gabriel à Bercy ?
Gagné : ce fut ça ... en partie.
Enfin toute la première partie : le Philharmonique de Radio France (ce qui explique certainement la pub sur Inter) qui nos sert une bouillie de Heroes - pauvre Bowie ! Le chanteur s'économise la voix, rien ne porte, il semble ailleurs, le regard en biais sur ses notes, comme s'il avait peur d'avoir oublié les paroles des chansons qu'il ... interprète ?
Se sauver à la pause ? Je patiente ...
Seconde partie : et là, miracle, ça part sur les chapeaux de roue !
Plus d'antisèches, Gabriel arpente la scène, se démène comme un diable et enchaine les tubes, avec un Solsbury Hill envoutant et surtout un Don't give up à vous glacer le sang : Kate Bush où es-tu ?
Et puis arrive un élégant Youssoun' Dour en chemise blanche, et hop : In Your Eyes.
J'aurais bien aimé déguster un vieux Génésis, juste pour me rappeler le premier concert où j'ai aperçu un Peter Gabriel avec des cheveux super longs et une raie de plusieurs centimètres de large, sur fond de flammes et de fumée, les bras croisés ... plus de cheveux aujourd'hui, reste cependant un goût incontesté et incontestable pour le spectaculaire et les jeux de lumière.
Bref, on bon moment.
Dans bien des concerts, on nous offre une première partie un peu merdique, histoire de patienter, chauffer la salle : Peter Gabriel aura assumé les deux rôles ...
Strauss après Strauss : après les laborieuses et ennuyeuses valses de Johann, le puissant Ainsi parlait Zarathoustra de Richard - je n'aime vraiment pas les petites valses de Vienne !
Et pourtant, malgré la qualité de la seconde partie, tout cela manquait sérieusement de punch : le chef d'orchestre a bien essayé de redonner un peu de tonus à grand coups de timbales ... mais, bon, ce n'était vraiment pas ça !
Le rock, même progressif, reste une musique de guitares et de batteries : Moody Blues, Procol Harum, Pink Floyd se sont aussi frottés aux orchestrations classiques ... mais sans pour autant abandonné leurs propres instruments. En fait, les orchestres symphoniques ou philharmoniques remplaçaient les habituels mellotrons d'alors, ou les synthétiseurs d'aujourd'hui
Pourquoi les rockeurs sur le tard auraient-ils besoin de la légitimité des orchestres classiques, alors que pour moi le rock, progressiste ou non, tout comme le trip hop ou le jazz, possèdent une légitimité bien aussi forte que le classique.
Heureusement.
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