Fin du bricolage ?
21/06/2009
Il y a un certain nombre de certitudes auxquelles il convient parfois de tordre le cou : par exemple, la crise profite aux magasins de bricolage.
En effet, les Français qui n'ont plus les moyens de partir en vacances, de sortir au restaurant ou au cinéma, ni même de mettre de l'essence dans leur voiture, dépenseraient volontiers leurs derniers kopecks pour repeindre leur salon ou renouveler la robinetterie de leur salle de bain.
Et comme leur bourse se révèle plutôt plate, ils se débrouillent avec les moyens du bord, hantant les grandes surfaces de bricolage en quête de la meilleure solution à leur problèmes domestiques.
La presse qui relaie volontiers sans trop les comprendre - et surtout les analyser - les communiqués de l'INSEE, confirme le sentiment général : "Les dépenses [...] en autres produits manufacturés (pharmacie, édition, bricolage, parfumerie, etc.) sont stables au mois d’avril (+0,0% après +0,2%)", pouvait-on lire récemment dans Libération sous le titre "La crise, quelle crise ?".
Précisons malgré tout que le fourre-tout des autres produits manufacturés a malgré tout reculé de 0,2% en un an, sur le site de l'Institut National !
Plus récemment, un entrefilet sur le même quotidien précisait que "les magasins de bricolage ont connu en 2008 une baisse de fréquentation d'environ 20% et un recul de leurs ventes" - Libération du 10 Juin.
Que conclure ?
Un, les analyses sommaires du style : "les Français n'ont plus d'argent, donc ils bricolent" ne tiennent pas vraiment la route, même si on les entend à longueur de conférence . En fait, s'il apparaît naturel que ceux qui n'ont plus les moyens de se payer des ouvriers, rénovent eux-même leur petit nid douillet, ceux qui n'avaient pas d'autres fois avant que de tenir le pinceau ou le pistolet à colle risquent aujourd'hui de plus pouvoir se payer les matières premières.
Bref, on perd d'un côté ce que l'on gagne de l'autre, c'est un peu un jeu à sommes nulles.
Deux, que la crise est encore plus grave qu'on ne l'estimait : il ne s'agit plus désormais d'un simple jeu à sommes nulles, mais négatif ...
Finies les superbes marges sur les produits de bricolage !
Les Français n'en arrêtent plus d'arbitrer : entre confort, alimentation, loisirs ...
Certains postes sont depuis longtemps oubliés pour certains : les vacances, les virées au restaurant.
D'autres commencent à souffrir : avant, le secteur du bricolage se frottait les mains en période de crise, maintenant il va falloir - lui aussi - à se réinventer.
3 commentaires
En bricoleur invétéré, fréquentant d'autres bricoleurs plus ou moins assidus, je t'inviterai à jetter un oeil à ce qui s'échange sur eBay ou des sites plus obscurs comme LeBonCoin. Tu y verras que la démerde et la bidouille se portent à merveille et sur tous matériaux, matériel ou produits. Et je passe sur le recyclage et autres hacking d'objets très en vogue, jusqu'aux fondus qui bichonnent des voitures hors d'âge, mais réparables sans passer par le concessionnaire (ce qui n'est malheureusement pas mon cas).
LIFT France, qui avait lieu ce week-end a parfaitement démontré à quel point le DIY avait la côte (et pas uniquement pour refaire la salle de bain), sauf que cette vague ne passe pas par les magasins de bricolage, malheureusement pour eux.
Quelles sont vos suggestions pour que les magasins de bricolage répondent mieux aux besoins des bricoleurs ?
Dans tous les cas savoir bricoler a du bon. On a toujours besoin d'un ami bricoleur
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