Hiroshima
26/09/2008
Découvrir le Dôme d'Hiroshima, c'est un peu comme recevoir une immense claque - même plus de 60 ans après : penser qu'en une fraction de seconde, 75 000 personnes (dont 2/3 de civils) aient pu être ainsi rayées de la planète, donne à réfléchir sur la bêtise et la sauvagerie humaine.
75 000 personnes immédiatement et plus de 250 000 au total, certaines des années plus tard, de leucémie et autres cancers : les premiers secours qui se ruaient au devant des rescapés ignoraient qu'ils couraient vers une mort aussi sournoise que certaine ; c'est aussi pour cela que la ville a été aussi rapidement reconstruite : les ouvriers qui déblayaient ignoraient les radiations auxquelles ils s'exposaient.
Après coup, politiques et militaires ont pu "rationaliser" l'opération : raser deux villes leur a/aurait permis de sauver bien plus de vies ... Même s'il ignorait les dangers de la radioactivité - ce dont on peut aisément douter - Harry Truman n'en a pas moins décidé de tuer immédiatement 50 000 non combattants en leur déversant sur la tête l'équivalent de 15 000 tonnes de TNT.
Une bombe atomique, la première arme de destruction massive de l'histoire.
Ironie du sort (?), un de ses successeurs décidera à la fin du même millénaire d'envahir l'Iraq sous prétexte d'en éradiquer de supposées mêmes armes de "destruction massive" : certains dirigeants auraient ainsi le droit de jouer avec de telles armes tout en interdisant l'usage aux autres ; cela étant, Dresde a été tout autant rayée de la carte avec des bombes classiques - merci Winston Churchill !
Quoi qu'il en soit, ces 50 000 civils japonais d'Hiroshima subissaient plus depuis longtemps la guerre qu'ils ne faisaient ou la supportaient ; et pareillement les soldats - pas les généraux, évidemment - nippons se battaient depuis longtemps sans réel enthousiasme, seulement la peur de mourir au ventre : peur des soldats ennemis, peur de leurs officiers, bref peur partout.
La peur au ventre, comme les soldats allemands, russes ; et comme toutes les populations proches des champs de bataille ...
Laissons l'exégèse aux historiens : laissons-les réécrire l'histoire.
Mais voir le ciel bleu au travers les structures délabrées du Dôme d'Hiroshima laisse un goût d'amertume ; et vous sentez la rage vous envahir : quelle boucherie !
Et dire que certains - politiciens, militaires - s'octroient toujours le droit de continuer !
2 commentaires
Je suis loin d'être un partisan de la guerre, qui, comme chacun a remarqué, est un malheur bien plus grand que ceux qu'elle prétend éviter.
Cela dit, combien de centaines de milliers de soldats et de civils auriez vous été prêt à sacrifier du côté des Alliés et combien de soldats et, inévitables bavures aidant, à tuer du côté des Japonais, et pendant combien de temps encore, pour éviter l'utilisation d'une arme dont ont subodorait "l'efficacité" mais sans en être vraiment sûr ?
60 ans après, le jugement lapidaire et définitif est assez aisé, mais en position de décider, qu'auriez-vous fait ?
Le plus grand prédateur de notre belle planète martyrisée n'est-il pas l'Homme ?
On reparlera sans doute un jour de ce qu'il ne fallait pas faire pour en arriver là...
Aujourd'hui on se réjouit quand les cours du baril baissent... Bizarre car en même temps on s'inquiète du réchauffement de notre (encore) belle planète bleue (plus de banquise l'été à partir de 2015-2030). Ya pas un truc qui m... ?
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