Portishead
07/05/2008
"Third", comme le troisième opus d’un autre groupe mythique, Soft Machine, sorti lui en 1970 … et non sans quelques similitudes.
Non sur le style, mais sur les trajectoires : pour Soft Machine, l’album marquait la transition du rock au free jazz, et surtout l’extraordinaire équilibre entre la voix éthérée d’un Robert Wyatt et les cuivre – et bien évidemment la batterie ! Pour Portishead, le CD souligne le passage d’un trip hop assez "classique" à une musique nettement plus radicale, plus électrique – et un parfait équilibre entre voix et instruments.
Bien sûr, l’incompatibilité de la démarche inspirée d’un Wyatt avec la volonté d’un Hugh Hopper pour une orientation plus jazzy aboutira à la scission de Soft Machine dont l’esprit survivra dans Matching Mole, puis la multitude des opus solos de Wyatt. Portishead revient plus soudé que jamais – plus soudé et plus accompli.
Bref un groupe au sommet de son art : le concert débute avec un extraordinaire "Silence" – premier titre de "Third", puis alterne compositions des deux derniers CD ; après 1 heure 30 de spectacle, après un "Machine Gun" d’une violence inouïe – soulignée par le jeu simultanée de deux batteurs – Beth Gibbons s’avance vers le devant de la scène et descend dans la fosse ! Fin de partie.
En première écoute, "Third" m’avait déstabilisé : j’attendais un trip hop planant, la violence qui se dégage dès la première chanson contraste radicalement avec le calme de l’album précédent ; au Zénith, sa puissance éclate soudain et prend tout son sens. Un seul regret : que le concert n’ait pas duré plus longtemps.
Écrit par marketingisdead dans la catégorie Actualité
1 commentaire
Intéressant comme analogie avec Soft Machine.
S'il n'y avait qu'un album à garder de ce dernier groupe, faut-il comprendre que ta recommendation serait "Third" ? Et Wyatt en solo a-t-il jamais fait mieux que Rock Bottom ?
A bientôt
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