Fin de service… public !
15/07/2006
Je prends assez irrégulièrement les autoroutes de l’Est de France. Arrivant le weekend dernier à hauteur de la sortie de Montigny, un panneau précise que le péage est désormais uniquement automatique. Heureusement un stagiaire en ciré jaune est là pour expliquer à l’automobiliste hollandais qui me précède comment procéder ; pour la première fois depuis des années, une petite queue s’est formée à la barrière et je redoute le pire quand la période des stagiaires en ciré jaune sera achevée.Suppression de poste ? Ah oui, les autoroutes ont été privatisées !Une première alerte en février : alors que je demandais à une caissière si elle disposait d’une carte récente du réseau, je n’étais entendu répondre : « Non, c’est fini, ils n’impriment plus de cartes » ; mais je ne m’étais pas méfié.
Lundi soir, deux fois 20 km de travaux dans la région de Troyes, circulation sur une file, 90 km/h : si la privatisation doit entraîner une révision des coûts et des services, pourquoi ne pas accorder une réduction de prix quand la vitesse théorique n’est pas atteignable ?
Imaginez donc un hypermarché qui décide soudain de diminuer les services rendus à sa clientèle sans même penser à s’excuser de la gêne occasionnée par des travaux en magasin !
Ou dans le transport aérien, une compagnie qui oblige les voyageurs à acheter ses tickets par Internet, et ne leur offre même pas un verre d’eau à bord : mais là, ce n’est pas de la fiction, c’est du low cost, et pour lors, le consommateur y trouve son compte.
Pas l’automobiliste. Alors il râle, et accuse l’Etat.
D’autres, trouvant ces agissements peu éthiques, commenceront à gratter, regarder comment se constitue le capital de la société d’autoroute : Abertis, un groupe espagnol totalement inconnu en France, la Caisse des Dépôts, Predica, AXA, CNP Assurances…
De conducteurs râleurs, certains vont se muer en citoyens responsables avant de ne redevenir des consommateurs circonspects.
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